« Le Test Israël : révélateur de la haine, de la lâcheté et du choix de civilisation ». Par Charles Rojzman

« Le test Israël », un test civilisationnel

Il y a quelques années, j’ai élaboré ce que j’ai appelé « le test Israël ». Ce n’est pas un gadget intellectuel ni une simple grille d’analyse du conflit israélo-palestinien. C’est un révélateur. Un indicateur implacable de ce que chacun est prêt à accepter, à justifier, à tolérer — ou à combattre.

Car au fond, « le test Israël » ne parle pas seulement d’Israël. Il parle de nous. De notre rapport à la vérité, à la liberté, à la civilisation.

Le principe est simple : face à Israël, comment réagit-on ? Ceux qui critiquent certaines décisions politiques, comme on critiquerait n’importe quel autre gouvernement démocratique, passent le test. Ceux qui, en revanche, reprennent sans nuance les accusations les plus extrêmes — génocide, apartheid, État colonial, nazisme juif — tombent dans le piège d’une propagande cynique, souvent forgée par les pires ennemis des valeurs que nous prétendons défendre. Car ceux qui diabolisent Israël à ce point ne le font pas parce qu’ils aiment les droits humains. Ils le font parce qu’ils détestent ce que représente Israël : une démocratie libérale, technologiquement avancée, culturellement vivante, résiliente, enracinée dans l’histoire biblique mais profondément moderne. Un État occidental planté en pleine terre arabo-musulmane. Un affront pour les régimes théocratiques qui l’entourent, et pour leurs relais idéologiques en Occident.

Israël incarne, à l’échelle du Moyen-Orient, ce que l’Occident lui-même est dans le monde : une société ouverte, pluraliste, imparfaite mais libre

Israël est un point de bascule. Il incarne, à l’échelle du Moyen-Orient, ce que l’Occident lui-même est dans le monde : une société ouverte, pluraliste, imparfaite mais libre. Une société qui reconnaît les droits des femmes, des homosexuels, des minorités religieuses. Une société qui débat, qui juge ses propres dirigeants, qui se remet en question.

En face : des régimes autoritaires, patriarcaux, antisémites, islamistes, qui oppriment leur propre population et rêvent d’exporter leur modèle.

« Le test Israël », dans ce contexte, devient un test civilisationnel. Celui qui prend systématiquement le parti des ennemis d’Israël, celui qui donne raison au Hamas — organisation islamiste, antisémite, homophobe et totalitaire — contre l’unique démocratie du Moyen-Orient, ne se contente pas de faire une erreur d’analyse. Il choisit son camp. Et ce camp n’est pas seulement anti-israélien : il est anti-occidental.

Ceux qui aujourd’hui accusent Israël de tous les maux seront demain les premiers à justifier les attaques contre notre propre civilisation. Ils seront les premiers à expliquer que les attentats sur notre sol sont « le prix à payer », que les femmes doivent « adapter leur tenue », que « l’islamisme n’est pas le problème », que « le communautarisme est une richesse », que « la laïcité est oppressive ». Ils se taisent face à la montée du fanatisme, mais hurlent à l’ »extrême droite » dès qu’on ose défendre les principes fondamentaux de notre société.

Celui qui détourne les yeux quand les Juifs sont visés, puis quand les femmes le sont, puis les homosexuels, puis les journalistes, puis tous ceux qui refusent de plier

Et plus grave encore : ils préfigurent les rôles à venir. Car « le test Israël » permet de savoir, dès aujourd’hui, qui sera demain le complice actif du totalitarisme islamiste, et qui sera le spectateur passif, le fameux bystander, celui qui laisse faire. Celui qui détourne les yeux quand les Juifs sont visés, puis quand les femmes le sont, puis les homosexuels, puis les journalistes, puis tous ceux qui refusent de plier.

L’histoire nous a déjà appris que ces « bystanders » sont les rouages silencieux de toutes les défaites de la civilisation.

Défendre Israël, ce n’est pas nier ses défauts. C’est défendre l’idée même de civilisation libre face à la barbarie

Ne nous y trompons pas : défendre Israël, ce n’est pas nier ses défauts. C’est défendre l’idée même de civilisation libre face à la barbarie. C’est affirmer que nos principes valent quelque chose, qu’ils ne sont pas à géométrie variable. C’est refuser le renversement total des repères moraux, où des terroristes deviennent des héros, et des démocraties des monstres.

« Le test Israël » n’est pas une opinion. C’est un miroir. Et nombreux sont ceux qui ne veulent pas y regarder leur reflet.

© Charles Rojzman

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2 Comments

  1. Je suis franco-américain.
    Et j’approuve cette analyse dans le contexte des Etats-Unis.
    Ceux qui trouvent des excuses aux terroristes du 7 octobre, sont les mêmes qui ont une haine sans limite de leur propre pays, les Etats-Unis et de la civilisation occidentale en général. Ils votent tous pour le parti démocrate qui a subi une dérive catastrophique vers l’extrême gauche depuis Obama (d’ailleurs un certain nombre de députés démocrates sont aujourd’hui ouvertement anti-sémites). Malheureusement parmi ceux qui haïssent Israel et la civilisation occidentale, il y a un nombre non négligeable de juifs américains. Ces idiots utiles, en étant très poli, sont alors utilisés par les antisémites pour justifier leur antisémitisme. Ces juifs là sont des traîtres, comme il y en a dans toute société humaine. Et puis il y a les « bystanders » comme vous dites, ceux qui préfèrent faire semblant de ne pas voir. Ce sont les 75% de juifs américains qui continuent de voter pour les démocrates qui veulent pourtant de plus en plus souvent la mort d’Israël. J’ai poussé un soupir de soulagement le 5 novembre quand Donald Trump a été élu (j’avais bien sûr voté pour lui). Même s’il est loin d’être parfait, c’est probablement le plus grand ami d’Israël que la maison blanche ait jamais connu.

  2. Le mouvement BLM était le préambule des manifestations pro-Hamas. Ou le premier acte : ce sont les mêmes mouvements islamonazis qui agissent des deux côtés de l’atlantique. La même propagande nazie relayée par les mêmes medias. Seul leur slogan a changé.

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