François Vannesson: Beltramme, la dernière gifle de la grandeur dans une époque qui s’excuse d’exister

Arnaud Beltrame,

Il n’est pas mort.
Il nous survit.
Comme un reproche debout au milieu des vivants à genoux.

Il n’a pas rendu l’âme, il l’a donnée — et c’est toute la différence entre un cadavre et un sacrifice.

Dans un monde où l’on se décompose pour un post de travers, lui s’est composé dans l’absolu, tel un psaume incarné, un Credo jeté à la face du néant.

Il n’est pas tombé pour la République — cette vieille traîtresse qui parade en valeurs et pactise en silences.

Il s’est levé pour la France.

Pas celle des ronds-points et des ronds-de-jambe, mais celle des cathédrales, des serments, des morts debout.

Il n’a pas dialogué avec la haine, il l’a regardée droit dans la lame.

Il n’a pas « tendu l’autre joue », il a tendu sa gorge à la place d’une innocente.

Il n’a pas été tué par hasard : il a été égorgé par un fanatique islamiste, sous le regard impuissant d’un État trop occupé à ne pas stigmatiser.

Pendant que des juges tergiversaient, que des préfets relativisaient, que des ministres euphémisaient, lui tranchait net entre le bien et le mal.

Beltrame, c’est le blasphème dans la liturgie molle de notre époque.

Un homme. Vraiment.

Un mot qui brûle dans la bouche des eunuques contemporains.

Il n’a pas « fait le choix du courage », il a incarné l’évidence du devoir.

Il n’a pas « pris des risques », il a honoré son serment dans la chair, jusqu’à l’os.

Et maintenant ?

Des rues à son nom. Des statues.

On a empaillé le scandale pour en faire une icône muette.

Mais Arnaud Beltrame n’est pas un souvenir.

C’est une injonction.

Il nous dit : relevez-vous. Ou disparaissez.
Il nous dit : la vie ne vaut que si elle peut être donnée.
Il nous dit : la patrie n’est pas une administration, c’est une foi.

Il n’est pas un modèle. Il est une frontière.

Celle entre ce que nous étions, ce que nous sommes devenus, et ce que nous avons à redevenir.

Un point d’équilibre entre la Gloire et la honte.

Or, nous sommes, encore, de l’autre côté.

Beltrame, c’est la dernière gifle de la grandeur dans une époque qui s’excuse d’exister.

Le reste est silence.

© François Vannesson

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1 Comment

  1. Un très bel hommage à Arnaud Beltrame. Les gendarmes, les policiers, les militaires sont nos héros du quotidien. Ils défendent notre sécurité, nos valeurs, notre civilisation. Monsieur Beltrame a sacrifié sa vie pour sauver une vie. Je cite la dernière phrase de l’auteur « Beltrame, c’est la dernière gifle de la grandeur dans une époque qui s’excuse d’exister », le reste est silence. Tout est dit.

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