Hommage. Professeur Bernard Kanovitch

L’hommage de Théo Aboukrat

« Mon grand-père le Pr. Bernard Kanovitch s’est éteint paisiblement ce matin auprès des siens à l’âge de 92 ans.

Merci pour ta sagesse, ta gentillesse, ton intelligence, ta résilience à toute épreuve. Tu laisses derrière toi une famille unie, le souvenir d’un homme droit à chaque instant. Tu seras pour toujours mon exemple et ma bonne étoile. Je suis fier d’être ton petit-fils, et heureux d’avoir pu vivre avec tant de moments de joie. D’avoir pu te tenir la main et te voir sourire, même à quelques jours de ton départ. Tu as mis la barre haute et j’essaierai de m’en montrer digne. Ta lumière brillera toujours en nos cœurs. 

Je t’aime 🖤🕊️💫 »

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Bernard Kanovitch est né le 14 mai 1932 à Paris.  Ses parents, Aizick et Sarah, venus à la fin des années 20 de Lituanie sont morts en déportation à Auschwitz-Birkenau, avec sa petite sœur, Rosette. Il a vécu caché pendant la guerre sous le nom de Bernard Moulin avec son frère Joseph à Châteauroux (zone libre) puis à Vimoutiers (Normandie).

Bernard Kanovitch est docteur en médecine, professeur honoraire spécialisé dans le domaine de l’éthique médicale et ancien chef de service en rhumatologie à la Fondation Rothschild. Il a également exercé la médecine dans son cabinet pendant plus de quarante ans aux côtés de son épouse Danielle, gynécologue-endocrinologue.

Il a joué un rôle majeur dans le domaine de l’éthique biomédicale à travers le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) et le Conseil National du Sida. Il a fondé la Chaire Benjamin-Edmond de Rothschild, dont les travaux ont permis à des médecins, des philosophes, des responsables politiques et des responsables religieux de tous horizons de travailler en commun sur les sujets de bioéthique.

Il a aussi exercé des responsabilités importantes au sein de la communauté juive française : la présidence du Centre Rachi d’Art et de Culture, la présidence du Centre Universitaires d’Études Juives (CUEJ), la création du DUEJ (Diplôme d’université d’Études sur le judaïsme) à la Sorbonne, le comité directeur du Crif (Comité représentatif des institutions juives de France) et la présidence de sa commission de dialogue avec les musulmans, le conseil d’administration du FSJU (Fond Social Juif Unifié), la présidence de l’association des Enfants Cachés et la présidence de la synagogue de la Place des Vosges.

Bernard Kanovitch est pupille de la nation, commandeur dans l’Ordre du Mérite et Officier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur.

Il est l’auteur de L’Appel au dialogue, avec Dalil Boubakeur (2003, Éditions N.1), Itinéraire d’un Juif Français (2009, Bourin Éditeur), Éthique médicale : posture ou imposture ? (2012, Odile Jacob).

Bernard et Danielle Kanovitch ont eu trois enfants, sept petits-enfants et deux arrière-petits-enfants. 

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L’hommage de Sophie Nahum

J’ai adoré cet homme, j’adresse toutes mes condoléances à sa famille et je suis particulièrement émue d’apprendre par sa fille Lisa que je suis la seule à qui il ait jamais accepté de raconter son histoire, à retrouver ici :
https://lnkd.in/eM6SGPEa 🧡
ABOUKRAT LISA

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L’hommage de Patrick Klugman

Bernard Kanovitch : un mensch nous quitte

Bernard Kanovitch qui a compté au rang de nos maîtres vient de s’éteindre paisiblement. Un vertige d’images douces et précieuses me ramène à lui.

Bernard  c’était d’abord une allure. Un port altier, un regard perçant et une voix de velours au verbe acéré qui vous attirait pour vous emmener loin. 

Bernard c’était surtout un parcours de vie hors du commun. Qui pouvait imaginer que le digne fils de la patrie, rhumatologue émérite, professeur d’éthique, officier de la légion d’honneur cachait un orphelin, fils d’immigrés dont les parents qui vinrent en France pour fuir l’antisémitisme y trouvèrent  un piège qui les conduira à la déportation et à la mort? 

Mais malgré  la trahison de Vichy, c’est dans cette exsitence là qu’il faudra trouver la plus belle définition du franco jusaïsme. Bernard n’oublia jamais dans sa pratique qui lui fit soigner les plus illustres patients à travers le monde comme les plus modestes qu’il recevait à l’hôpital, l’enseignement de ses maîtres et amis de Manitou à Élie WIESEL. Au Centre Rachi, comme à la Fondation Rothschild, au Comité Consultatif d’Ethique comme au Fsju ou Crif, il était un passeur de valeurs qui se renforçaient les unes au contact des autres. Imbibé du dialogue judéo-chrétien, il a planté les germes d’un dialogue fécond et précurseur  avec l’islam de France à travers un livre important co signé avec Dalil Boubakeur, autre médecin venu à la vie religieuse. Bernard a formé, aidé, entrainé des générations entières après lui. Étudiant et responsable de l’Uejf j’ai eu la chance de le connaître et dans son sillage d’être aspiré par la vie des idées et des engagements.  Je ne me doutais pas que quelques années plus tard j’aurai la chance d’être relié à sa magnifique famille à laquelle je pense tout particulierement ce soir.

Bernard Kanovitch a été un grand homme qui a su rester un homme simple. Un juif humaniste et français pieux. Puisse son souvenir continuer à être un exemple. ‌‌

© Patrick Klugman

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