
Le conflit au Proche-Orient continue de servir de catalyseur à une recrudescence d’actes antisémites en Europe et à la consolidation d’un axe international unissant groupes terroristes et militants occidentaux autour d’un discours ouvertement hostile aux Juifs.
À Orléans, samedi dernier, le rabbin Arié Engelberg et son fils de 9 ans ont été victimes d’une agression particulièrement explicite. « Un jeune homme nous a vus de loin, j’ai vu dans son regard qu’il voulait nous interpeller, » témoigne le rabbin. Après les avoir abordés, l’individu a posé une question sans équivoque : « Est-ce que vous êtes juifs ? » avant de les insulter et de cracher sur eux. L’altercation a dégénéré en agression physique, le rabbin ayant été mordu au niveau du dos. Un adolescent de 16 ans, utilisant plusieurs identités dont une « palestinienne », a été interpellé.
Cette violence ciblée s’inscrit dans un contexte international où l’antijudaïsme s’affiche désormais ouvertement. À Sanaa, capitale contrôlée par les Houthis au Yémen, une conférence internationale de quatre jours réunit actuellement des membres du Hamas et des activistes occidentaux. L’événement, intitulé « Palestine : La Question Centrale de la Nation – Vous N’êtes Pas Seul », arbore sans complexe le slogan houthi « Allah est le plus grand, Mort à l’Amérique, Mort à Israël, Malédiction sur les Juifs, Victoire à l’Islam ».
Parmi les participants occidentaux figurent l’activiste américain Jackson Hinkle etl’ancien eurodéputé irlandais Mick Wallace. Leur présence aux côtés de représentants d’organisations terroristes représente une étape supplémentaire dans la légitimation d’un discours glorifiant l’attaque du 7 octobre et appelant au massacre des Juifs.
En Suisse également, l’instrumentalisation de la cause « palestinienne » comme vecteur d’antisémitisme se confirme. À Lausanne, mercredi, les autorités ont dû intervenir pour dévier un cortège non autorisé de 400 manifestants qui se dirigeait vers la synagogue locale. « S’en prendre à un lieu de culte par antisionisme, c’est de l’antisémitisme et c’est condamnable, » a déclaré Pierre-Antoine Hildbrand, responsable municipal de la sécurité.
Ces événements confirment l’émergence d’un front commun où l’hostilité envers les Juifs, longtemps dissimulée derrière le voile de la critique d’Israël, s’affiche désormais sans détour. La coordination entre groupes terroristes et militants occidentaux révèle une stratégie délibérée de normalisation du discours antijuif, depuis les agressions ciblées jusqu’aux conférences internationales.
La question morale que poseront inévitablement les prochaines années : comment a-t-on pu souscrire au mythe palestiniste alors qu’il n’était basé que sur la haine et le meurtre ?
Et la question idéologique : comment un progressisme faisandé a-t-il à nouveau pu se dévoyer à ce point ?
© Joel Hanhart
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