Tribune Juive

Daniel louis Hervouët. « Il est plus aisé d’organiser une manifestation que d’être efficace sur le terrain » 

Longtemps, je me suis efforcé de ne pas faire de commentaires sur la politique intérieure d’Israël. Cela résultait sans doute du commentaire d’un « ami » fait à l’occasion des dernières élections générales israéliennes et qui se résumait par la formule très encourageante pour un soutien inconditionnel d’Israël : « On n’en a rien à foutre de l’avis d’un goy sur la politique intérieure d’Israël ».

Bien sûr, je sais reconnaitre la stupidité d’une remarque et de son auteur. Rien ne saurait me détourner de mon entier soutien à Israël dans le conflit en cours.

Tout en étant goy et importun à certains, je ne peux plus retenir ce que m’inspire ce front du refus intérieur qui fait de l’actuel premier ministre la cible universelle de tout ce que le monde comporte comme soldats du bien.

L’esprit simpliste qui souhaite  être dirigé par une personne regroupant l’assentiment de tous reflète l’absence totale de connaissance des sciences politiques et surtout de l’Histoire. Seuls les personnages de caractère savent fendre la vague qui submerge. Churchill a été honni et détesté par les ambitieux qui souhaitaient occuper sa place sans en avoir les moyens intellectuels ni la combativité.

Regardons les résultats obtenus par Bibi en dépit des déficiences majeures inspirées par une idéologie totalement irréaliste qui a corrompu les grands responsables sécuritaires. La haine de Bibi est trop irrationnelle pour exprimer une vision politique construite et réaliste face à un ennemi inaccessible au dialogue, à la négociation et à l’élaboration de solutions de coexistence. Quelle voie trouver avec ceux qui n’ont comme objectif que d’éradiquer Israël et son peuple de la région ? 

Lorsqu’on a un roc qui ne cède pas un pouce de terrain, qui jouit du soutien d’une majorité, qui obtient des résultats marquants sur le terrain après avoir inversé le souffle de mort qui a frappé Israël, fait face aux trahisons qui se sont multipliées, aux faux amis qui sont plus prompts à tendre des embuscades politiques qu’à harceler l’ennemi, on remercie le ciel et on espère que l’Etat sera toujours tenu de cette manière.

Ceux qui sont incapables de voir l’ennemi tel qu’il est sont les responsables de l’affaiblissement d’Israël face au Hamas. Négocier pour libérer les otages face à des fanatiques qui jouissent du plaisir de torturer psychologiquement leurs familles et tout un peuple relève de la déficience  mentale. Et si c’était au prix de la libération de milliers de tueurs, ce serait la garantie de nouvelles prises d’otages et certainement pas de la paix car ce serait la preuve de la faiblesse d’Israël face à un ennemi qui ne respecte que la loi du plus fort.

Sinwar libéré avec 999 autres terroristes en échange de Ghilad Shalit a été le maître d’oeuvre du 7 octobre. Au lieu d’exiger l’impossible de Bibi, il serait moins stupide d’exiger, avec les moyens adaptés, du Hamas qui a été capable de commettre les horreurs du 7 octobre, la libération totale et inconditionnelle de tous les otages. Mais il est plus aisé d’organiser une manifestation que d’être efficace sur le terrain. 

Am Israël Haï !  שה’ ישמור על ישראל

© Daniel Louis Hervouët

Ancien officier militaire, Daniel Hervouët est un auteur français
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