Procès de Boualem Sansal : 10 ans de prison ferme requis

Le procès de Boualem Sansal, écrivain algérien âgé de 76 ans, suscite une vive attention après que le procureur de la République près le tribunal correctionnel de Dar El Beïda a requis une peine de 10 ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars. Les accusations portées contre lui incluent l’atteinte à l’unité nationale, l’outrage à un corps constitué, des actes portant atteinte à l’économie nationale et la détention de publications jugées menaçantes pour la sécurité du pays. C’est en effet ce dont fait part le média arabophone Echourouk.

L’affaire trouve son origine dans la découverte de documents électroniques sur ses appareils personnels, notamment des fichiers jugés offensants envers les institutions civiles et militaires algériennes. Ce matin, l’écrivain a comparu devant le juge correctionnel, où son dossier a été examiné de manière ordinaire, sans traitement exceptionnel.

Durant son procès, Boualem Sansal, en bonne santé contrairement aux allégations de la France, a nié toute intention de nuire à l’Algérie, affirmant qu’il n’avait fait qu’exprimer son opinion. Il a précisé qu’il ignorait que ses propos pouvaient être interprétés comme une atteinte aux institutions nationales. Refusant de se faire représenter par un avocat, il a choisi de répondre lui-même aux questions du tribunal.

Le verdict sera rendu le 27 mars, mais déjà, l’affaire suscite des débats intenses. Arrêté le 16 novembre 2024 à l’aéroport international Houari Boumediène alors qu’il revenait de Paris, Boualem Sansal devait initialement rejoindre son domicile à Boumerdès. Toutefois, il a été placé en garde à vue avant d’être déféré devant le procureur, qui a saisi le juge d’instruction. Ce dernier a décidé de son placement en détention provisoire à la prison de Koléa le 23 novembre.

L’interpellation de Sansal fait suite à une interview accordée au média d’extrême droite « Frontières », où il mettait en doute les frontières de l’Algérie. Selon lui, « tout l’ouest de l’Algérie appartenait historiquement au Maroc », une déclaration qui a provoqué un tollé. Il a également affirmé que des régions comme Tlemcen, Oran et Biskra faisaient partie du Maroc avant leur rattachement à l’Algérie sous l’occupation française. D’après lui, l’Algérie aurait demandé l’aide du Maroc dans sa lutte pour l’indépendance en 1954 en échange d’une restitution des territoires annexés, promesse qui n’aurait pas été honorée après l’indépendance.

Les autorités algériennes considèrent ces déclarations comme une menace pour la sécurité nationale et une atteinte à l’intégrité territoriale du pays. Selon l’article 87 du Code pénal algérien, de tels actes peuvent être qualifiés de terrorisme ou de subversion, justifiant ainsi la sévérité des poursuites engagées à son encontre.

Ancien cadre au ministère de l’Industrie, Boualem Sansal a récemment obtenu la nationalité française. Son arrestation a suscité des réactions en France, notamment dans des cercles intellectuels et politiques critiques envers l’Algérie. Toutefois, en Algérie, cette affaire est perçue comme une tentative de plus de certains milieux pour remettre en question la souveraineté du pays.

Face au juge d’instruction, Sansal a tenu à rappeler qu’il était algérien et qu’il aimait son pays, affirmant que sa nationalité ne pouvait être mise en doute. « Je suis Algérien, j’aime mon pays et personne ne peut remettre en question mon patriotisme », a-t-il déclaré lors de l’audience. Reste à voir si ces arguments suffiront à influencer le verdict final.

Source : dnalgerie.com

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2 Comments

  1. Boualem Sansal a eu le malheur de naître dans une dictature islamofasciste, et la France en est à son tour devenue une. Cet homme remarquable est donc persécuté par son pays d’origine et trahi par son pays d’adoption.

  2. honte à l algérie qui détient boualem sansal
    macron semble vouloir agir
    mais ira t il jusqu’à résilier les accords de 1968
    lc est la question ?

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