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Du centre à l’extrême droite, les responsables politiques se ruent en ce mois de mars en Israël, dans un contexte de cessez-le-feu à Gaza.
Pas moins de trois délégations ont prévu de se rendre à Jérusalem pour afficher leur soutien à l’Etat hébreu dirigé par Benjamin Netanyahu.
L’une est déjà sur place, emmenée par Gabriel Attal, soucieux de se forger une stature internationale, en rencontrant des émissaires du gouvernement israélien. Parmi eux : le président de la Knesset Amir Ohana et le ministre des affaires stratégiques Ron Dermer. Il s’est entouré d’une poignée d’élus macronistes pro-israéliens pour effectuer ce déplacement, dont le président du groupe d’amitié France-Israël, Mathieu Lefèvre, ainsi que l’élue des Français de l’étranger, Caroline Yadan, qui s’en était pris aux députés de la France insoumise (LFI) en affirmant que « la haine du Juif est [aujourd’hui] exaltée par un dangereux parti à l’extrême gauche de cet hémicycle », sous les applaudissements nourris des députés du Rassemblement national (RN).
Faux bond de BHL
Un soutien opportun puisque Jordan Bardella et Marion Maréchal s’apprêtent, chacun de leur côté, à se rendre en Israël, selon une information du Figaro. Jamais un dirigeant d’extrême droite n’avait jusque-là foulé la terre promise sur invitation officielle du gouvernement israélien. Ils participeront à la Conférence internationale de la lutte contre l’antisémitisme, qui se tiendra à Jérusalem les 26 et 27 mars. Le quotidien de droite révèle que la nièce de Marine Le Pen a eu le suprême honneur de recevoir une lettre d’invitation du cabinet de Benyamin Netanyahu et du ministère de la Diaspora, Amichai Chikli. De quoi faire retourner la chemise blanche de Bernard-Henri Levy, pourtant peu éloigné des vues du RN sur la guerre à Gaza, qui a annulé sa présence à la conférence après avoir appris la présence de Jordan Bardella.
LR en embuscade
Selon nos informations, une troisième délégation prépare ses valises pour Israël, du 23 au 27 mars, comprenant une cinquantaine de membres dont une dizaine d’élus proche des Républicains. Le séjour est préparé dans le plus grand secret par le Consistoire central israélite de France, présidé par Elie Korchia. L’organisation de ce voyage se fait en collaboration avec la Magen David Adom (MDA), l’équivalent de la Croix-Rouge française, service d’urgence médicale opérant au sein de l’Etat hébreu. Le programme des rencontres sur place se fait en lien direct avec le Quai d’Orsay et l’ambassade de France. Le président du groupe d’amitié France-Israël au Sénat, Roger Karoutchi, sera du déplacement, comme ses collègues André Reichardt et Valérie Boyer. Trois soutiens historiques du pays créé en 1948.
Elie Korchia avait signé une tribune, aux côtés d’autres représentants des institutions juives de France, pour appeler à ne choisir « ni le RN », « ni LFI » au second tour des législatives, en juillet dernier. Les élus d’extrême-droite ont pourtant trusté les sièges du groupe France-Israël à l’Assemblée. Ils sont 34 sur les 98 membres de l’instance, dont Julien Odoul qui a obtenu une vice-présidence.