
Le Hamas sur la défensive
Les stratèges de l’organisation terroriste sont à la manoeuvre
En dépit des mises en scène élaborées lors de la libération des otages, leur propagande peinait déjà à convaincre : les visages émaciés émergeant de longs mois de captivité en disaient long sur ce que ces hommes et ces femmes avaient subi. Leurs témoignages étaient appuyés par les rapports médicaux faisant état de tortures, manques de soin et privation systématique de nourriture.
Pire, le Hamas se doit de neutraliser au plus vite l’émotion d’une partie de l’opinion publique – et d’un certain nombre de ses supporters. À Gaza, on a vu avec un début de panique la vague d’indignation et de sympathie qui a enrobé d’orange de grands monuments des deux côtés de l’Atlantique. La révélation du calvaire d’une jeune maman et de ses deux petits – dont un bébé rieur de neuf mois à peine, kidnappés et traînés à Gaza, puis assassinés à mains nues, a créé une onde de choc.
Mais que faire ? Les accusations de génocide, maintes fois répétées – surtout par ceux, aux Nations Unies, qui n’ont jamais condamné les atrocités du 7 octobre – ne résistent pas à l’épreuve des faits. Difficile de soutenir qu’Israël affame la population de Gaza alors que les entrepôts du Hamas n’arrivent plus à stocker les énormes quantités d’aide humanitaire.
Alors un scénario a été envisagé. Les soldats israéliens encore stationnés dans la Bande de Gaza à ce stade du cessez-le-feu sont sur le qui-vive. Ils ont le doigt facile sur la gâchette et n’hésitent pas à tirer si quelqu’un ne répond pas assez vite à leurs sommations et cherche à s’approcher de trop près. La nuit, ils sont toujours en alerte et prêts à réagir au plus vite.
Il y a un coup à tenter. Mardi soir, alors qu’il fait nuit noire, une ombre suspecte est aperçue se dirigeant vers un poste israélien dans la zone dite de sécurité où personne n’est censé évoluer. Il n’y a aucune réponse aux sommations. Pourtant, les soldats hésitent à tirer. L’ombre qui se rapprochait était petite, trop petite pour appartenir à un militant. Arrivée à proximité, elle répondit par des pleurs aux appels des soldats qui découvrent avec stupeur qu’il s’agissait d’un enfant de quatre ans.
Après avoir pris soin de vérifier qu’il n’était pas porteur d’une ceinture d’explosifs, les soldats lui donnèrent à boire et lui demandèrent ce qui lui était arrivé. Il a raconté comment il avait été arraché à sa famille par des membres du Hamas et forcé de se diriger vers la position israélienne. Le Hamas espérait que les soldats surpris déclencheraient un feu nourri. Le petit « martyre » et son corps criblé de balles seraient présentés au monde comme la preuve de la « barbarie sioniste ».
L’enfant a été rendu à sa famille par l’intermédiaire d’une organisation humanitaire. Échec donc pour la propagande du Hamas, mais mitigé par le fait que cet « incident » n’a pas fait la Une des médias.
© Michèle Mazel