Connaissez- vous le nom de votre chef d’état-major ? Est-ce une femme ? Sa photo est-elle affichée à côté de celle du président de la République?
Notre chef d’état major – le 24ème depuis la création de l’État – s’appelle Eyal Zamir ( » le Cerf Rossignol », si je traduis son nom en français, tout un programme!)
Il est tout neuf. Il remplace Ertsi Halevy qui a démissionné – en s’excusant et prenant la responsabilité de l’échec militaire du 7 octobre 2023.
En Israël le chef des armées est un personnage public, connu, sa photo s’affiche. Je ne critique pas, je constate. Et je rêve de jours où le chef de l’armée sera UNE cheffe, totalement anonyme. Un pays en paix quoi! Aujourd’hui, à Pourim (ça approche) certains enfants se déguisent en lui ( non, pas en cerf ou en rossignol, en général. Faut suivre!)
Savez-vous quelle a été la première décision d’Eyal Zamir? Il a « remercié » Daniel Hagari. Mon Daniel Hagari! Remercié, renvoyé, révoqué, évincé, écarté!
Changement de porte-parole. Celui qui porte la parole, l’espoir, le courage, l’humilité, la clarté, la simplicité, l’intégrité ( j’en fais trop?) depuis le 7 octobre.
Dégagé. Plus de Daniel Hagari dans mon salon. Terminé. Daniel Hagari me regardant droit dans les yeux dans les moments terribles de désespoir, dans les moments de panique extrême ou de soulagement ému. Lui qui aurait pu continuer sa carrière dans Tsahal ( Non, pas dans mon salon. Faut suivre!). Adieu.
Notre Souverain Suprême au pouvoir depuis presque deux décennies ( il vous avait manqué? Lui, je lui interdis mon salon. Il est trop agressif, trop violets sont ses cheveux. Il est trop fardé, pas assez franc. Il ne me regarde d’ailleurs jamais dans les yeux; il a le regard fuyant). Lui donc, il n’a toujours pas pris la responsabilité du 7 octobre. Ni trouvé le temps de se rendre à Nir Oz.
Pour Pourim (ça approche) il pourrait se déguiser en Ben Gourion, Begin, Golda ou Rabin. En un grand homme d’Etat quoi. Ou en Daniel Hagari.
Joyeux Pourim –
© Rachel Darmon
Née à Paris, Rachel Darmon vit en Israël depuis plus de 30 ans. Professeur de français, éducatrice, guide touristique, elle a toujours écrit. Lauréate du « Prix des arts et des lettres » pour sa nouvelle « Le mur du bruit », elle a publié deux romans chez Folies d’encre : « Le gâteau de Varsovie » et « Tâter le diable ».
