Boualem Sansal: la liberté ou la mort! Par Christian Estrosi

Dans une tribune libre de ce dimanche, Christian Estrosi, maire de Nice, vice-président d’Horizons, a lancé un appel pour la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.

Christian Estrosi. Photo C. Dodergny

Depuis 100 jours, Boualem Sansal croupit en prison. Son crime? écrire, penser, refuser l’intégrisme et surtout avoir un désir de liberté, de France et d’Occident.
Pour le régime algérien vieillissant et sclérosé, qui s’accroche à un logiciel politique dépassé, cette liberté d’esprit est intolérable. Ils lui font payer, depuis plus de trois mois, au prix de sa liberté et de son intégrité physique: à 76 ans, il souffre d’un cancer qui l’affaiblit physiquement, mais pas moralement.

Car du fond de sa geôle, alors qu’il n’a pas accès à son avocat – manifestement trop français et trop juif pour le régime algérien –, alors qu’il a à peine accès aux médecins, Boualem Sansal nous donne encore une leçon de courage.
Depuis une semaine, il a entamé une grève de la faim pour protester contre ce simulacre de procès et de justice, mais aussi contre le manque de détermination de son pays d’élection, la France.

Les jours sont comptés

Aujourd’hui, la question qui se pose est simple: allons-nous récupérer Boualem Sansal vivant ou son corps sans vie?
Les jours sont comptés. Nous n’avons plus le luxe du temps diplomatique, qui s’étire et pèse chaque mot. Par sa grève de la faim, Boualem Sansal lance un cri de détresse et nous met face à nos responsabilités: la liberté, ou la mort.

Ce qui se joue avec Boualem Sansal, c’est aussi ce qui se joue avec l’assassin de Mulhouse, un Algérien sous OQTF que le régime algérien a refusé de reprendre sur son territoire à dix reprises; c’est encore ce qui se joue avec l’influenceur algérien « Doualemn » qui prêche la haine de la France et la violence en ligne, mais que les dignitaires algériens nous empêchent d’expulser; et c’est plus généralement ce qui se joue sur tous les sujets où le régime algérien devrait être un partenaire, mais s’y refuse méthodiquement.

Nous ne sommes pas désarmés face à ce régime, nous sommes hésitants. La France a les moyens, si elle le souhaite vraiment, de le contraindre. On pourrait par exemple dénoncer l’accord de 2013 qui permet aux hauts dignitaires algériens d’insulter la France le matin et d’y atterrir sans visa quelques heures plus tard. Il est temps aussi de revenir enfin sur les accords de 1968, qui ne se justifient plus, comme il est grand temps de réfléchir aux près de 132 millions d’euros d’aide au développement que la France versait en 2022 à ce régime.

Personne n’a rien à gagner à la rupture entre la France et l’Algérie et certainement pas les très nombreux Franco-Algériens qui regrettent tous les jours d’être pris en étau. Nombreux sont d’ailleurs les Algériens, notamment les plus jeunes, qui aspirent à plus de liberté et d’ouverture.

Changer de méthode

Peut-être est-il temps de changer de méthode? Pendant des décennies, le rapport de force n’a plus fait partie de nos outils diplomatiques. L’époque a changé et c’est aujourd’hui une question de crédibilité: comment espérer se faire respecter des États-Unis si on ne parvient pas à ramener le régime algérien à une attitude plus constructive?

La libération de Boualem Sansal serait un préalable, un geste de bonne volonté nécessaire qui permettrait peut-être de sortir de l’impasse diplomatique actuelle. Boualem Sansal n’a rien à faire en prison: on ne peut plus tolérer que l’un de nos concitoyens attende en prison que la France décide enfin de lui venir en aide. Liberté pour Boualem Sansal!

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1 Comment

  1. Soutien total à Boualem Sansal. Alors que la présence juive était bimillénaire en Algérie – il y a avait 140000 Juifs en 1962 dont les ancêtres ont été sauvés de la dhimmitude par la colonisation française qui en a fait des Français (décret Crémieux) dès 1870 parce que les Juifs ont accepté de subordonner les lois juives aux lois de la République, ce que les autochtones arabes ont refusé – le FLN a toujours été raciste et antisémite : dès 1955, il y avait à Alger des graffitis « Les Arabes au château, les Français au bateau, les Juifs au poteau ! »

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