Qu’ils comparent la dignité du peuple d’Israël lors du dernier voyage des Bibas, et l’infamie du public civil gazaoui en pâmoison devant les mises en scène macabres de libérations d’otages. Par Daniel Sarfati

Pas de café ce matin, juste un jus d’oranges. 

J’ai besoin de Vitamine C, je me traîne ces derniers jours. 

À midi, des carottes râpées et une mandarine. 

J’ai besoin de perdre du poids. 

Des abricots, il n’y en avait pas. 

Ça n’est pas la saison, m’a dit l’épicier. 

J’ai besoin d’un peu d’été. 

Yarden appelait Shiri מישמיש. 

Mishmish. 

Abricot. 

Il n’y a pas de saison pour aimer. 

Assemblée Nationale, Tour Eiffel, Porte de Brandebourg, Christ Rédempteur à Rio…

Tout s’est illuminé en orange hier, comme pour une nouvelle aube. 

Yarden n’en demandait pas tant. 

Passer la main dans les cheveux d’Ariel et de Kfir, caresser la joue de Shiri, lui aurait suffit comme orange. 

J’entends comme une sordide litanie, faussement humaniste : ce ne sont pas les seuls enfants morts pendant ce conflit.

Oui, d’autres enfants israéliens sont morts à Nir Oz le 7 octobre, qui n’étaient pas roux. 

Massacrés aussi, par les escadrons du Hamas. Certains dont les restes n’étaient pas identifiables et pour lesquels, on a dû se contenter d’enterrer le doudou.  

Des enfants palestiniens sont morts à Gaza. 

Boucliers humains bien malgré eux. 

Mais au lieu du plus jamais ça, faisons la paix avec nos voisins, des adultes palestiniens ont fait danser d’autres enfants palestiniens devant les cercueils des petits Bibas. 

Des idiots utiles continuent de détourner le regard. 

Si ils tiennent tant à établir des symétries, ces imbéciles inutiles, qu’ils comparent la dignité du peuple d’Israël qui a accompagné le dernier voyage des Bibas, et l’infamie du public civil gazaoui qui se pâme devant les mises en scène macabres de libérations d’otages et promet d’autres 7 octobre. 

Je me suis fait un thé rouge, un Rooibos, sans théine, avec des scones et de la confiture d’abricot, pour le goûter. 

Ça m’apaise. 

Mishmish mi amor, disait Yarden à Shiri. 

J’en ai marre de toutes ces colères, de toutes ces larmes.

© Daniel Sarfati
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