Il y a ceux qui construisent, et les autres. Par Joel Hanhart

IL Y A CEUX QUI CONSTRUISENT… ET LES AUTRES

En pleine période de tensions au Moyen-Orient, un scientifique israélien a participé ce mois-ci à une conférence environnementale internationale à Rabat.

Doron Markel, directeur scientifique du Keren Kayemeth LeIsrael-Jewish National Fund (KKL-JNF, Fonds national juif), représentait cette organisation centenaire connue pour son rôle dans le développement environnemental d’Israël.
Sa présence à la conférence WEFE NEXUS, centrée sur les interactions entre eau, énergie, alimentation et écologie, illustre la persistance de collaborations scientifiques malgré le contexte géopolitique troublé.

La rencontre s’inscrit dans le prolongement des Accords d’Abraham de 2020 qui ont normalisé les relations entre Israël et quatre pays arabes, dont le Maroc.

Le KKL-JNF apporte une expertise singulière, fruit de plus d’un siècle d’expérience dans les environnements arides. L’organisation a transformé le paysage israélien avec 240 millions d’arbres plantés et développé des systèmes permettant de recycler 75% des eaux usées pour l’agriculture, un record mondial. Son réseau de 230 réservoirs a révolutionné l’approche de la sécurité hydrique dans une région chroniquement déficitaire en eau.

Au cœur des discussions figurait le projet pilote israélien d’agrivoltaïque de Ma’ale Gilboa, combinant production d’énergie solaire et agriculture sur un même terrain. Cette innovation pourrait s’avérer particulièrement pertinente pour le Maroc, dont le programme solaire Noor vise 52% d’énergies renouvelables d’ici 2030.

Cette expertise israélienne a déjà démontré sa valeur en Afrique. Les technologies d’irrigation goutte-à-goutte ont augmenté les rendements agricoles de 30-40% dans une vingtaine de pays africains. Les techniques de reboisement du KKL-JNF ont contribué à restaurer plus de 5 millions d’hectares de terres dégradées dans la ceinture sahélienne, tandis que ses modèles de gestion hydrique ont amélioré l’accès à l’eau pour plusieurs millions de personnes.

La relation Israël-Maroc présente un potentiel considérable car les deux pays partagent des défis similaires : désertification, stress hydrique et sécurité alimentaire, avec 75% du territoire marocain menacé par l’avancée du désert. L’expertise du KKL-JNF pourrait également s’appliquer aux bassins versants de l’Atlas, où l’érosion menace les réservoirs alimentant plus de 15 millions de personnes.

La position géographique et diplomatique du Maroc offre par ailleurs l’opportunité de projets triangulaires impliquant Israël, le Royaume chérifien et d’autres pays africains, notamment en Afrique de l’Ouest où Rabat exerce une influence significative.

Source principale: https://lnkd.in/dnpndrie

© Joel Hanhart

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