Regarde-nous, le monde: une nation unie dans le chagrin . Par Isaac Herzog

Le président Herzog : « S’il y a encore de la pitié dans ce monde, que les beaux visages de Shiri, Ariel et Kfir soient un cri perçant »

« Les arbres sont si lourds, les branches s’affaissent de fruits. C’est l’heure où les enfants s’endorment, où l’agneau rentre chez sa mère, s’allie dans l’enclos et s’endort. Et la mère brebis l’embrasse, et l’appelle par son nom ».

Aujourd’hui, tout un pays et des gens sont saisis par le chagrin et le deuil, la douleur et les larmes. C’est un moment où deux petits agneaux – des bébés dorés – rentrent enfin chez leur mère, chez nous. Et nous, nous tous, toute une nation au cœur brisé, les accompagnons à leur dernier lieu de repos.

Dieu sait que ce n’est pas le retour à la maison pour lequel nous avons prié. Ce n’est pas le moment que nous avions prévu ou la fin que nous espérions. Nous les avons imaginés revenir, leurs têtes d’or qui brillaient, leurs petits visages doux et curieux illuminant notre monde. Et Shiri, dans son courage étonnant, les protégeant toujours sous ses ailes, les protégeant du mal, tout comme elle le faisait à l’époque, contre le mal diabolique auxquels ils furent confrontés à un âge si tendre.

Cette image de Shiri, les yeux grands ouverts de terreur, portant ses deux bébés éblouissants, se frayant un chemin à travers un gant de mégots de fusil et de sauvages, est ancrée dans nos âmes pour toujours. C’est une image qui détient simultanément la lumière la plus pure, l’amour le plus sublime et le plus noble, inconcevablement juxtaposé au mal le plus terrifiant et le plus pur. C’est une image qui capture juste un clin d’œil, juste un moment, et qui raconte toute l’histoire de la tragédie du 7 octobre, Simchat Torah. L’essence de la bonté contre la dépravation du meurtre. Et à quel point cette rupture est immense pour nous.

La berceuse que nous portons dans nos cœurs aujourd’hui est une berceuse éternelle, car les chers, doux Kfir et Ariel sont livrés à leur repos éternel avec leur magnifique mère, Shiri. S’il y a encore de la miséricorde dans ce monde, que les beaux visages de Shiri, Ariel et Kfir soient un cri perçant ; qu’ils résonnent à travers les quatre coins de la terre, qu’ils se répercutent aux extrémités du monde, et qu’ils éveillent des cœurs qui se sont endurcis, qui ont perdu le contact avec leur sens de la justice, qui ont été fermés. Regarde-nous, le monde. Aujourd’hui, nous enterrons les plus doux et les plus purs de vos enfants. Ouvrez vos cœurs et ajoutez vos voix aux larmes qu’une nation brisée pleure aujourd’hui.

Chers Shiri, Kfir et Ariel. Sachez que depuis le jour où vous avez été arraché à nous, nous n’avons jamais cessé de prier, d’attendre, de pleurer, d’espérer contre l’espoir, que vous reveniez vers nous, vivant. Qu’avec le courageux Yarden, qui est revenu vers nous si récemment de la vallée de l’ombre de la mort, vous aussi retourneriez dans votre belle et chaleureuse maison. Ici, maintenant, il n’y a pas de mots qui peuvent guérir nos cœurs douloureux. Nous refusons d’être réconfortés.

Chers Yarden et chères familles Bibas, Silverman et Sitton : Nous pleurons tous avec vous. Nous vous embrassons tous. Nous sommes tous brisés à vos côtés. En tant que président de l’État d’Israël, au nom de l’État d’Israël, je vous demande pardon. Pardon de ne pas avoir rempli notre devoir. Pardon pour ne pas avoir protégé vos proches en cette journée sombre. Pardonnez de ne pas les avoir sauvés, de ne pas les avoir fait rentrer à la maison en toute sécurité.

En cette heure brisée, je veux citer les mots d’Ohad Ben Ami, qui, après être revenu des horreurs de la captivité, m’a dit ceci : « Dès que nous avons su que les gens se battaient pour nous, que les gens voulaient nous récupérer, cela nous a donné de la force et nous a remonté les esprits… Nous étions six dans un espace de six mètres carrés (65 pieds carrés). Tous ensemble. Laïque et religieux, soldats et civils. Nous étions dans des conditions horribles, à 30 mètres (100 pieds) sous terre, mais nous étions ensemble. C’est de cela que nous sommes faits ».

Parler d’unité ne trouve pas toujours son chemin dans le cœur des gens. Mais entendre Ohad, qui est revenu d’un enfer inimaginable, parler de notre unité comme de quelque chose ayant le pouvoir de sauver des vies – ce n’est pas un slogan vide. C’est un décret avec une résonance sacrée et convaincante pour nous tous.

Le cœur vivant, battant et beau de notre peuple, qui s’est révélé cette année dans toute sa gloire, détient de nombreuses voix ; et nous tous, chaque dernière partie de cette nation, devons maintenant regarder les images de Shiri, Kfir et Ariel dans les yeux, et jurer de tenir fermement, ensemble.

Ensemble, une nation unie et au cœur brisé, nous accompagnons Kfir, Ariel et Mama Shiri, au repos éternel, tout en divisant les cieux avec notre prière : Que leurs âmes pures bien-aimées soient liées dans les liens de la vie éternelle ; et que nous méritons le retour rapide de tous les otages. Chaque dernier d’entre eux.

© Isaac Herzog

Isaac Herzog est le onzième président de l’État d’Israël

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2 Comments

  1. Quel bonheur que d’avoir un tel Président, comme je vous envie amis Israéliens. Moi, je vis en France, et nous devons faire « avec » un dénommé macron.

  2. ce soir je regarde C.news et je me réconcilie un peu avec la France l’assemblée nationale et la tour Eiffel sont illuminées en orange, des gens nombreux sont rassemblés avec des drapeaux Israéliens,des ballons orages .c’est au Trocadéro.quand j’étais enfant je disais le Troicadero…je pleure quand même pour les enfants aux cheveux mandarine comme dit Gilles William Goldnadel.je pleure quand même.

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