Tribune Juive

Mulhouse, un échec français. Par Raphaël Nisand

D’abord une pensée pour le monsieur de 69 ans, ressortissant portugais dont le nom est inconnu à cette heure, qui a été tué par un terroriste lors de l’attentat commis à Mulhouse le samedi 22 février.

Des pensées émues et reconnaissantes pour les policiers municipaux qui sont courageusement intervenus et qui ont été blessés.

L’homme qui a attaqué ces innocents présentait toutes les caractéristiques de la dangerosité criminelle.

Ressortissant algérien entré illégalement sur le sol national , il avait été condamné peu après le 7 octobre par un tribunal correctionnel pour des faits d’apologie du terrorisme relatifs au 7 octobre. 

Placé sous OQTF, obligation de quitter le territoire français, le ministère de l’intérieur  avait essayé à dix reprises de le renvoyer en Algérie.

A chaque fois c’était le même scénario : placement en centre de rétention administrative (CRA) , demande aux autorités algériennes de reprendre leur ressortissant en délivrant un laisser-passer consulaire et absence de réponse des autorités algériennes ou refus de reprendre leur ressortissant.
L’homme était considéré comme si dangereux qu’il était  assigné à résidence et contraint de pointer chaque jour au commissariat de Mulhouse, cette obligation de pointage quotidienne étant totalement hors norme.

C’est d’ailleurs à quelques centaines de mètres de ce commissariat qu’il s’est précipité, couteau à la main, sur ses victimes aux cris d’Allah ouakbar.

L’attitude actuelle des autorités algériennes pose question.
Outre cet attentat qui aurait pu nous être évité, on apprenait aussi cette semaine que l’Algérie demandait officiellement à l’écrivain Boualem Sansal, emprisonné en Algérie, de changer d’avocat au motif que son avocat français est juif.

Cet antisémitisme d’Etat trouvait sa prolongation sur le sol français puisque pour les deux synagogues ayant fait l’objet d’une tentative de mise à feu en 2024 (Rouen et la Grande Motte), deux ressortissants algériens ont été pris sur le fait.

Comment éviter que de tels faits se reproduisent, faisant de nouvelles victimes ? 

Les politiques se sont mis au travail et vont faire de chaque côté de l’échiquier des propositions d’action que nous ne jugerons pas ici.

On aimerait cependant qu’il y ait également une réponse citoyenne ou plus exactement une levée de boucliers au cours de laquelle de tous horizons politiques et religieux soit exprimé clairement le refus de cette violence.
Au delà de la réponse psychiatrique trop facile s’abritant derrière l’explication de la schizophrénie, il faudra redemander à Monsieur Bompard de LFI si cette fois-ci il est d’accord pour dire que l’islamisme peut être un danger pour la République.

A cette question il a refusé de répondre la semaine dernière.

De même, au delà de nombreux musulmans qui n’approuvent pas ces actes terroristes commis au nom de l’islam , il serait sans doute utile qu’une réaction générale soit coordonnée .
Le premier pas fait par le recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, est constructif. Au nom des mosquées du Rhône, il estime que « Rien ne peut justifier de telles violences qui ne font que semer le chaos et la division ».

Ce qui est certain, c’est que Mulhouse ou plutôt ce qui s’y est passé sonne comme un échec français et qu’il est urgent de trouver des parades efficaces pour que les français ne désespèrent pas.

© Raphaël Nisand

Chroniqueur sur Radio Judaïca

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