Qui sont Avera Mengistu et Hicham Al-Sayed, aux mains du Hamas depuis dix ans, et qui sont libérés aujourd’hui

Les deux hommes, qui souffriraient de problèmes mentaux selon leurs proches, sont entrés de leur plein gré dans la bande de Gaza en 2014 et 2015. Ils n’en sont jamais ressortis. Par Enzo Guerini

Avera Mengistu (à gauche) et Hicham Al-Sayed (à droite) ont été enlevés en 2014 et en 2015 dans la bande de Gaza
AFP/THOMAS COEX

Au milieu de ces visages connus dans tout l’État hébreu, deux détenus font figure d’exception : Avera Mengistu et Hicham Al-Sayed.


Avera Mengistu, 38 ans, est un falacha, nom attribué à la communauté éthiopienne d’Israël. Selon ses proches, il souffre de problèmes mentaux. Il est entré de son plein gré, à pied, dans la bande de Gaza le 7 septembre 2014. Alors âgé de 36 ans, il errait sur la plage de Zikim, ville côtière collée à l’enclave palestinienne, et n’aurait pas été arrêté par les gardes-frontières israéliens. Une fois dans Gaza, il aurait alors été capturé par le Hamas.

Des preuves de vie en 2022 et 2023

En janvier 2023, soit près de neuf ans après son enlèvement, les brigades Izz al-Din al-Qassam, branche armée du mouvement islamiste palestinien, ont diffusé une vidéo d’Avera Mengistu. « Après tant d’années douloureuses, que fait l’État d’Israël de notre sort ? Où est le peuple d’Israël ? », demande-t-il face caméra. Ces images n’ont jamais pu être datées et authentifiées.

Depuis, sa famille et ses amis multiplient les prises de paroles et interpellent la communauté internationale. Ils ont récemment reçu le soutien du Forum des familles d’otages, omniprésent dans l’État hébreu depuis le 7 octobre 2023. « Dix ans se sont écoulés depuis qu’Avera Mengistu a été fait prisonnier par le Hamas. Cela fait 10 ans, 3 650 jours et 3 650 nuits. Sa famille n’a cessé d’appeler le gouvernement, les dirigeants mondiaux et les organisations humanitaires à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour obtenir sa libération de ses cruels ravisseurs », déclarait le collectif dans un communiqué en septembre dernier.

Hicham Al-Sayed est lui un arabe israélien de 36 ans. Il est originaire de l’un des villages bédouins situés dans le désert du Neguev, dans le sud d’Israël. Il est lui aussi entré dans la bande de Gaza de son plein gré en avril 2015 pour des raisons inconnues, et est depuis aux mains du Hamas. Décrit comme étant mentalement instable par ses proches, le mouvement islamiste palestinien estime de son côté qu’il s’agit d’un soldat de Tsahal.

« Ils ont décidé de l’utiliser comme monnaie d’échange avec Israël »

Comme pour Avera Mengistu, les brigades Izz al-Din al-Qassam ont diffusé une preuve de vie de l’otage, cette fois-ci en juin 2022. La branche armée du Hamas a alors publié une photo d’Hicham Al-Sayed, allité avec un masque à oxygène posé sur le nez.

« Mon fils n’a pas été fait prisonnier pendant une opération militaire. Il s’agit d’un enfant malade, capable de marcher sans but », avait alors réagi son père, Sha’aban Al Sayed, auprès de nos confrères d’i24. « Ils le connaissent là-bas et ils l’ont reconnu. Il aime bien Gaza et c’est pour ça qu’il y est retourné. Mais cette fois-ci, ils ont décidé de l’utiliser comme monnaie d’échange avec Israël ».

Depuis près de dix ans, Avera Mengistu et Hicham Al-Sayed ont été évoqués dans des négociations autour d’échanges de prisonniers entre le Hamas et Israël, en vain.

Les voilà libérés. Même si la libération d’Hicham tarde un peu…

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