
Une sinusite ça n’est pas grave, mais ça empêche de dormir.
Réveillé aux aurores, en apnée, le nez complètement bouché et mal à la tête.
Me suis levé pour fouiller dans un tiroir pour un reste d’amoxicilline et des vasoconstricteurs.
Les antibiotiques c’est pas automatique.
Les vasoconstricteurs c’est mauvais pour la tension et la prostate.
M’en fous.
Je veux respirer par le nez.
…
Impossible de retrouver le sommeil.
Je me suis branché sur une radio israélienne, une émission pré-shabbatique.
Un journaliste qui donne les dernières nouvelles, un professeur de je ne sais quelle université, spécialiste de je ne sais quoi, un rabbin et un animateur surexcité clone de Cyril Hanouna.
Manque le raton-laveur.
Ça me fait du bien d’entendre de l’hébreu.
…
Après autopsie, les enfants Bibas auraient été exécutés brutalement par un groupe salafiste qui se nomme « Lords of Wilderness ».
Comment on pourrait traduire ?
Les Seigneurs de la Sauvagerie ?
Le rabbin intervient :
« Dieu donne et Dieu reprend. »
J’ai envie de lui dire de la fermer, mon degré de tolérance pour la religion a atteint ses limites.
Pour Shiri Bibas il ne s’agit pas de son corps ni d’aucun autre otage, les tests ADN sont formels.
Il s’agit d’une femme gazaouie inconnue.
Je crois que je vais devenir dingue.
Le rabbin répète :
« Dieu donne et Dieu reprend. »
Mais Ta G….. !!
Un attentat a été évité de justesse.
Plusieurs bus ont explosé dans la nuit dans les entrepôts de Bat Yam et de Holon, des villes au sud de Tel Aviv. Les charges explosives ont explosé trop tôt. Elles auraient pu provoquer des dizaines de morts.
Un miracle.
« Il n’y a pas de miracle, juste la main de Dieu. » dit le rabbin.
Et alors ? Pour les Bibas, Dieu a gardé les mains dans les poches ?
Le journaliste pose la question d’éthique :
« Et si il s’avère que ceux qui ont planifié cet attentat sont des terroristes récemment libérés en échange des otages ? »
Là, tout le monde a commencé à s’engueuler et je me suis endormi.
…
Réveillé en sursaut, par un concerto de Pierre Boulez.
Je ne me souvenais pas que j’avais ça dans ma discothèque.
C’est ma petite-fille qui est arrivée et qui tape sur les touches du piano dans le salon.
Je dois la garder aujourd’hui.
© Daniel Sarfati
Poster un Commentaire