Il s’appelait Keshet. Cela signifie « Arc-en-ciel » en hébreu. Par Ève Barlow

Certains ont marqué hier les 500 jours de captivité des 73 otages restants à Gaza, et c’est un point essentiel. Pour moi, cela fait 500 jours depuis le 7 octobre.

Cela fait 500 jours depuis le plus grand crime contre les Juifs après l’Holocauste. Cela fait 500 jours depuis que 1200 Israéliens innocents ont été massacrés. Cela fait 500 jours depuis que le sang a coulé dans les jardins pacifistes des kibboutzim Nir Oz, Kfar Aza, Kissufim et Be’eri. Cela fait 500 jours depuis que les enfants de Nova ont été attachés à des troncs d’arbres dans les forêts de Re’im et brutalement, systématiquement violés et assassinés. Cela fait 500 jours depuis que 250 innocents ont été enlevés de leur lit en pyjama et emmenés de l’autre côté de la frontière dans les tunnels de Gaza. Cela fait 500 jours depuis que l’image d’un Shani Louk mutilé est entrée dans mon esprit pour ne plus jamais en sortir. Cela fait 500 jours que la famille Siman Tov – mère, père et trois jeunes bébés – a été abattue et brûlée vive dans sa chambre sécurisée, un matin de Shabbat connu à jamais sous le nom de Shabbat noir. 

Cela fait 500 jours que le monde a rompu toutes ses promesses envers nous. 

Que dire qui n’a pas encore été écrit. Derrière mes yeux, c’est un carrousel d’images traumatisantes toute la journée et toute la nuit depuis ce jour, il y a 500 jours 

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Keshet

Keshet était originaire du kibboutz Samar. C’était un esprit libre et une âme spéciale. Il marchait toujours pieds nus et se déplaçait la tête en bas sur ses mains dès l’âge de cinq ans. C’était un fêtard, en quête d’aventures à travers le monde, allant de fête en fête avec son même cercle d’amis, mais observant toujours le Shabbat partout où il allait. Il est allé au festival Nova avec son groupe, dont Shani Louk. C’est à Nova qu’il a connu le même sort que Shani. Il a été assassiné par le Hamas. La dernière fois que quelqu’un a entendu parler de lui, c’était par un appel de détresse dans lequel il disait que quelque chose de mal se passait. 

Il s’appelait Keshet. Cela signifie « arc-en-ciel » en hébreu. 

Quand j’étais une jeune guide, on m’a appris qu’il y avait sept couleurs dans l’arc-en-ciel, mais maintenant que je suis plus âgée et un peu plus sage, je comprends que si vous ne voyez que sept couleurs dans le monde, vous pourriez aussi bien être aveugle. Un arc-en-ciel est fait de couleurs infinies. Un arc-en-ciel est un arc de promesse. Un arc-en-ciel est un phénomène. Un arc-en-ciel est un spectre de lumière qui voyage vers l’éternité. Et Keshet représentait la vie infinie, éclairant, élargissant et remplissant la vie de tous ceux qui le rencontraient. Ce n’est qu’une des âmes que le Hamas a cherché à anéantir le 7 octobre. Une seule. 

Parfois, le 500e jour, je trouve plus utile de me concentrer sur une seule. 

Le peuple d’Israël est le peuple éternel. Keshet : quel nom parfait pour le fils d’une tribu de personnes qui sont un phénomène de l’histoire.

J’ai lu que l’année précédant son assassinat, Keshet s’intéressait de plus en plus aux traditions juives.

Il y a 500 jours, je ne croyais pas à la prière. Peut-être que je ne voyais que sept couleurs dans l’arc-en-ciel. J’espère que ce soir, un autre petit Keshet naîtra quelque part. Un garçon arc-en-ciel. Si je pouvais en nommer un demain, je le ferais.

© Ève Barlow

Barlow est une voix ouverte sur l’identité juive, le sionisme et la lutte contre l’antisémitisme sur les réseaux sociaux, et a également partagé ses opinions dans des publications telles que « Tablet ». Elle a été nommée l’une des 100 personnes les plus influentes positivement sur la vie juive par « The Algemeiner » en 2020 et 2021.