Tribune Juive

Archives. 22/01/2025: Le silence et la fureur. Par Raphaël Enthoven

Quelle leçon tirer de la trop lente libération des otages israéliens?

On ne gagne pas une guerre en enlevant des innocents, des bébés, pour les monnayer contre des terroristes, même avec un ratio de un pour 30. Car pour un bénéfice dérisoire, ces méthodes-là vous disqualifient pour des siècles. Le Hamas, c’est la honte de la cause palestinienne.

Parmi les otages « libérés », il y aura des morts, qui sont « nos morts ». Je dis « nos morts », parce qu’ils ont été tués en raison de leur judaïsme : quand un homme est assassiné simplement pour ce qu’il est, son malheur est celui du monde entier. Le 7 octobre est l’affaire du monde entier, et tout le monde sera malade tant que tout le monde ne sera pas unanime à inscrire le 7 octobre au sommet des infamies du siècle.

Si les enfants Bibas reviennent dans des cercueils, alors qu’on aura le cœur brisé, il faudra subir les gens qui imputeront leur mort aux bombardements Israéliens, et les relativistes qui brandiront des photos d’enfants gazaouis. Une fois de plus, une bonne partie du monde s’arrangera pour NE PAS condamner ce qui s’est passé, et continuer de parler de « résistance », à propos de meurtres, de viols et d’enlèvements.

Les sophisme sont déjà prêts pour minorer la gravité de la tragédie. Il ne faut pas se laisser impressionner. Il faut juste les combattre, résolument, calmement, sans fléchir, demain comme hier. Et répéter inlassablement que le viol n’est pas une résistance, le meurtre n’est pas une résistance, le kidnapping n’est pas une résistance…

Il y aura des vivants, Dieu merci. Des familles réunies, comme au temps de Dreyfus ou comme après la guerre. Et il faudra s’en réjouir, malgré le chagrin. C’est même essentiel. Il faut garder l’amour de la vie au milieu des crimes les plus odieux. Et le sort des vivants nous apprend une chose : « Tu ne tueras point » n’est pas un commandement, c’est un constat. Qui signifie que, quoi qu’il tue, l’assassin ne peut pas tout tuer. La vie est plus forte que lui.

On ne saurait, sans déni ni malhonnêteté, renvoyer dos à dos les réactions des deux camps à l’annonce de ce premier échange. D’un côté, à Gaza, des parades militaires, des défilés mitraillettes en main, des images de liesse qui rappellent celles du 7 octobre et la foule des civils crachant et tapant sur les cadavres juifs. Bref, une foule belliqueuse, exclusivement masculine, dopée par la haine, réjouie d’accueillir des terroristes et avide de capter dans le regard des otages libérées les dernières bribes d’effroi. De l’autre, à Tel-Aviv, une foule digne qui attend en silence, au compte-gouttes (trois ou quatre, de temps en temps), le retour des siens depuis 470 jours. Et qui prouve, par la force dont elle témoigne, qu’en blessant ce pays, on a renforcé cette nation.

Enfin, même si il y a des morts civiles, terribles, trop nombreuses, il n’y a jamais eu de génocide à Gaza. Avez-vous déjà vu un « génocide » qui commence par l’invasion du pays « génocidaire » et s’arrête par un échange et un cessez-le-feu? Quelle entreprise « génocidaire » passe par la libération de 30 (voire 50) criminels pour un seul otage en retour? Et avez-vous jamais vu un « génocide » dont les victimes estiment qu’elles ont gagné la guerre ??

L’idée d’un « génocide à Gaza » et le plus gros mensonge du XXIe siècle.

© Raphaël Enthoven

Source: Franc-Tireur

https://www.franc-tireur.fr/le-silence-et-la-fu

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