Erreur politique

Depuis le début de l’année et le refus algérien d’accueillir l’influenceur Doualemn, de son vrai nom Boualem Naman, les relations entre la France et l’Algérie sont dans la tourmente.
Depuis le début de l’année et le refus algérien d’accueillir l’influenceur Doualemn, de son vrai nom Boualem Naman, les relations entre la France et l’Algérie sont dans la tourmente. Certains propos de part et d’autre de la méditerranée laissent prévoir un engrenage négatif et le pire.
Ces relations sont depuis longtemps mouvementées.
N’oublions pas que les premières relations entre Paris et Alger, partie de l’Empire ottoman, remontent à 1526. Ce fut un des effets de l’alliance franco-ottomane entre François 1er et Soliman le magnifique.
Rappelons-nous que le 18 octobre 1681, la guerre est déclarée entre Louis XIV et le dey d’Alger. La France, tout comme l’Espagne et l’Angleterre, était confrontée à la piraterie barbaresque. Et les nations européennes organisaient régulièrement des expéditions militaires pour combattre la course d’Alger, Salé, Tripoli ou Tunis… La jeune nation américaine en fit de même dès la fin du XVIIIème siècle. La flotte française dirigée par Abraham Duquesne, baron d’Indret, marquis du Quesne, a bombardé Alger en 1682, 1683 et 1688… Depuis, les exemples d’opposition, voire d’affrontements entre les deux pays ne manquent pas !
La dernière interview du Président algérien dans le quotidien « L’Opinion » est de nature à jeter de l’huile sur le feu. Jugeons-en.
Abdelmadjid Tebboune a commencé son entretien avec des propos ambigus. Pour expliquer sa référence « du cheveu de Mu’awiya 1er », il rappelle que « Mu’awiya 1er était le fondateur du puissant empire des Omeyyades. C’était un dirigeant très intelligent, prêt à faire beaucoup pour ne pas arriver à la rupture ». En maniant ainsi le bâton et la carotte, il aborde le sujet de la rente mémorielle et estime perdre son temps avec le Président Macron qui pourtant n’a cessé vouloir trouver une solution sur ce sujet. M. Tebboune se trompe et a raté une exceptionnelle occasion de mettre un terme à ce sujet. Il ne trouvera pas de sitôt un dirigeant français aussi bien disposé à l’égard de l’Algérie.
M. Tebboune a inversé les rôles. C’est parce que le Président Macron avait le sentiment de perdre son temps qu’il a fini par reconnaître la marocanité du Sahara occidental, chiffon rouge aux yeux des Algériens, mais simplement pour la France (!) puisqu’ils n’ont pas réagi lorsque Donald Trump, 1ère version, ou l’Espagne en 2022 l’ont fait. La persistance de ce conflit, ne cesse d’ajourner une union maghrébine, notamment par un marché unique, bénéfique aux trois peuples, sans exclure la Libye.
Comment comprendre que le Président algérien accepte l’expulsion de 306 Algériens décrétée par Donald Trump ? Il ose prétendre que « … cette demande est légale. Le Président américain n’a pas d’arrière-pensée liée à l’immigration algérienne aux États-Unis … ».
Les obligations de quitter le territoire français (OQTF) vers l’Algérie non suivies d’effet seraient-elles toutes illégales ? À ce jour, il n’y a pas beaucoup d’exemple d’éventuelle connivence de la justice avec le pouvoir, et le refus récent de l’expulsion d’un influenceur algérien en apporte une preuve supplémentaire s’il en était besoin. Peut-on en dire autant de la justice algérienne, notamment sur le sujet de Boualem Sansal ?
Abdelmadjid Tebboune aurait dû, devrait être plus explicite sur l’éventuelle « arrière-pensée » française sur l’immigration algérienne. Non ! Les Français attendent et demandent une réduction, voire une suppression de l’immigration clandestine et l’application du droit et des décisions de la justice française sur le sujet emblématique des OQTF. Le débat public français est suffisamment ouvert et transparent pour pouvoir masquer une éventuelle arrière-pensée !
Sans chercher à être exhaustif sur cette ITW, deux réponses méritent d’être relevées :
– Il aurait pu éviter de déclarer « … veut-elle une nouvelle rafle du Vel d’hiv et parquer tous les Algériens avant de les déporter ? » Rappelons à M. Tebboune que le Vel d’hiv était l’antichambre des camps de la mort.
– Comment prétendre que la confiscation du livre « l’Algérie juive : l’autre moi que je connais si… » de Hédia Bensahli est « … de l’ordre de la polémique » ? Rappelons que les Juifs ont, à quelques exceptions près, tous quitté l’Algérie en 1962, et n’y sont pratiquement jamais retourné. Que dire de l’impossibilité d’Enrico Macias de pouvoir s’y rendre en toute sécurité ?
Cette très long ITW porte sur de nombreux autres sujets : la Mosquée de Paris, la nomination de son nouveau recteur, l’attribution du monopole de la certification alimentaire religieuse à la Mosquée de Paris, les réparations relatives aux essais nucléaires et à l’utilisation d’armes chimiques, l’affaire Aïssaoui Mohamed Amine alias « Abou Rayan », Boualem Sansal, les relations entre les agences de renseignement des deux pays, la reconnaissance d’Israël, la situation en Syrie, l’attitude bienveillante vis-à-vis de la Russie, les investissements chinois, la situation au Sahel, les relations avec la junte malienne, l’imam Dicko, la situation tunisienne, la lune de miel avec l’Italie, la situation algérienne tant du point de vue politique qu’économique, la révision de l’accord d’association avec l’Union européenne…
En ce qui concerne l’aide publique au développement (APD), je rapporte la réponse à un des administrateurs de l’Agence française de développement (AFD), du directeur général, M. Rémy Rioux : « L’activité de l’AFD en Algérie est très limitée. Depuis 2005, aucun prêt n’a été octroyé à l’Algérie (qui rembourse chaque année les emprunts que ce pays avait préalablement contractés auprès de l’Agence). Un seul projet a été financé par l’AFD au cours des trois dernières années, en 2024, sur subvention de l’Etat français, à hauteur de 0,7 M€, pour soutenir un partenariat de formation avec l’Université de Brest. Au-delà, les financements du groupe AFD en Algérie proviennent exclusivement de subventions européennes. [1]»
Durant mes 3 ans comme directeur général, de 2010 à 2013, nous n’avons eu aucune activité en Algérie, malgré de très nombreuses tentatives directes et indirectes.
Tout au long de cette ITW fleuve, le président algérien n’hésite pas à évoquer les aspects sombres de notre histoire commune et éprouve des difficultés à les dépasser.
Néanmoins, avec le temps, les Algériens finiront par admettre et respecter notre libre arbitre notamment sur le Sahara occidental. Par ailleurs, La relation franco-algérienne ne peut se réduire à la seule préoccupation migratoire quelle que soit son importance. Un OQTF renvoyé à Paris justifie-t-il une telle crispation ? Ce n’est pas le premier, il est vraisemblable que ce ne soit pas le dernier !
L’analyse détaillée de nos relations économiques, commerciales et culturelles avec ce pays impose d’accepter quelques propos, nonobstant notre amour propre. Nous n’allons plus refaire la guerre, comme en 1826 après l’agression du dey d’Ager sur le consul de France avec son chasse mouches.
Près d’un million d’Algériens vivent en France et 350 000 Français habitent en Algérie.
Selon l’Agence algérienne de promotion de l’investissement, les principaux investisseurs dans le pays sont les États-Unis (29 %), la France à égalité avec l’Italie (10 %), l’Espagne (7 %), le Royaume-Uni (6 %) …, sans oublier la Chine qui s’intéresse de plus en plus à l’Algérie.
Nombreuses sont les entreprises françaises implantées en Algérie. Elles sont principalement concentrées dans trois secteurs : les activités financières et d’assurance (36 % du total), l’industrie manufacturière (29 %), décomposable entre industrie automobile, pharmaceutique, alimentaire et chimique, et enfin les industries extractives (23 %). Avec Aventis, Avril, BNPPARIBAS, Danone, Natixis, Nestlé Waters, RATP, Renault, Sanofi…, et un stock d’environ 2,4 Md€, la France serait le 1er investisseur hors hydrocarbures.
Pour l’Agence France-Trésor, « les échanges commerciaux franco-algériens confirment leur progression et affichent une hausse de 5,3 % en 2023. Ils s’établissent désormais à 11,8 Md€, contre 11,2 Md€ en 2022.
« Cette hausse s’explique essentiellement par l’augmentation des importations françaises de biens algériens (+8 %, à 7,3 Md€), portées par les importations d’hydrocarbures (+15,3 %, à 6 Md€).
« Les exportations françaises vers l’Algérie sont stables, avec une très légère contraction de 0,5 % à 4,49 Md€ (contre 4,51 Md€ en 2022).
« La forte progression des importations françaises depuis l’Algérie et la stabilité des ventes françaises a mécaniquement pour conséquence la dégradation du solde commercial français, celui-ci se creusant de 33,3 %, passant de 2,1 Md€ en 2022 à 2,8 Md€ en 2023.
« L’Algérie conserve en revanche, en 2023, sa place de second marché de destination des ventes françaises en Afrique. »
Nonobstant ses nombreux détracteurs, le commerce entre les Nations les rend dépendantes entre elles, il contient les pulsions guerrières et les stratégies d’affrontement. Cela s’applique encore plus lorsqu’il s’agit d’un voisin de palier. Heureusement que l’on ne dégaine pas la kalachnikov à chaque remarque ou attitude désobligeante de son voisin de palier, même lorsqu’on ne peut pas déménager. Il en est ainsi. Il faut l’accepter !
Cette contrainte n’empêche pas une réaction pour corriger une situation défavorable sous réserve de bien la cibler et de bien la calibrer. Depuis plus d’un mois de nombreux responsables y sont allés de leur proposition de mesure de rétorsion ; on a parfois l’impression d’assister à une forme de concours Lépine. Espérons que l’adage « le pire n’est jamais sûr »s’appliquera une nouvelle fois !
© Dov Zerah
Dov Zerah est Conseiller Maître honoraire à la Cour des Comptes et ancien Directeur Général de l’Agence française de développement.
Notes
[1] « L’AFD met ainsi en œuvre un projet financé sur fonds délégués de l’Union européenne pour un montant de 10 millions d’euros visant à développer l’économie circulaire et sa filiale Expertise France exécute 47 M€ de subventions européennes visant à améliorer la gestion des finances publiques (projet PAGFAL, 12,5 M€), à contribuer au développement de l’économie bleue (20,7 M€) et à soutenir la recherche et l’innovation dans l’enseignement supérieur algérien (projet IPTICAR, 4,5 M€). »
Source: Atlantico
https://atlantico.fr/article/decryptage/bras-
L’erreur politique, c’est de ne pas avoir rompu tout lien avec ce que Boualem Sansal a lui-même nommé un Etat « islamofasciste ». Après le crime génocidaire d’Oran, il était inconcevable d’en garder avec ce pays dont les citoyens sont élevés dans la haine de leurs voisins _ un peu comme les Gazaouis en moins hardcore. Mais très vite, l’Etat français a opté pour une politique relevant du collaborationnisme à l’état pur. Pas seulement avec l’Algerie mais également avec le Qatar et plus généralement l’islamisme. Tout cela dans l’espoir de remporter quelques marchés juteux : la classe possédante de ce pays a toujours été majoritairement collaborationniste. Et même bien avant Pétain : à l’époque de l’invasion prussienne de 1870, c’était déjà le cas.
La classe possedante ne trouve que des avantages a l islamisation de la France
– des marchés juteux dans des dictatures arrierées et pleines de petrodollars
– de la main d oeuvre bon marché pour pratiquer le dumping social a tout va
– une alliance avec l extreme gauche qui permet de verrouiller tout ce petit monde et de faire tourner la planche a dividendes .
Macron = melenchon et vice versa
@T+Amouyal C’est du collaborationnisme avec l’ennemi, ce qui justifierait une révolution et une mise hors d’etat de nuire de notre classe dirigeante. En France comme dans nos pays voisins.
Finalement….Qui colonise qui aujourd’hui ?
L’erreur c’est de ne pas couper tous ces liens qui nous pourrissent la vie
Terminer les accords de 68. Dehors à tous ces algériens qui nous détruisent
Mais les français sont d’une incurable bêtise et ne voient pas plus loin que le bout de leur nez