Un mot à Daniel Barenboïm. Par Daniel Sarfati

Richard Wagner, c’est un peu le LF Céline de la musique. 

Il disait : 

« Je tiens la race juive pour l’ennemie née de l’humanité et de tout ce qui est noble.

Le Juif, qui a un Dieu bien à lui, nous frappe à première vue par son aspect extérieur, et cela à quelque nationalité qu’il appartienne, et nous nous sentons, de ce fait, devant un étranger. Involontairement, nous désirons n’avoir rien de commun avec un pareil homme ».

Pour le pianiste et chef d’orchestre israélien Daniel Barenboïm :

« Richard Wagner était un antisémite de la pire espèce, dont les propos sont impardonnables. Le succès de ses contemporains juifs Felix Mendelssohn et Giacomo Meyerbeer explique en partie sa haine. 

Mais sans Hermann Levi, Wagner n’aurait pas trouvé un chef d’orchestre aussi brillant pour diriger ‘Parsifal’. Sans Joseph Rubinstein, la partition pour piano de ‘Lohengrin’ n’aurait sans doute pas vu le jour de son vivant ».

Jouer des œuvres de Wagner est tabou en Israël, c’est pourtant ce que va faire Daniel Barenboïm. 

« J’ai provoqué un scandale en donnant en 2001 avec la Staatskapelle de Berlin le Prélude et le Liebestod de Tristan et Isolde.

Ces deux morceaux ont été joués après quarante minutes d’échanges avec le public. 

J’ai invité les spectateurs qui voulaient partir à le faire. Seules vingt ou trente personnes qui ne souhaitaient pas écouter du Wagner ont quitté la salle. Le reste du public a applaudi l’orchestre avec un tel enthousiasme que j’ai eu le sentiment d’avoir fait quelque chose de bien ».

Daniel Barenboïm vient d’annoncer qu’il souffrait d’une maladie de Parkinson depuis plusieurs années, et que la progression de cette maladie allait l’empêcher de continuer de jouer et de diriger. 

Il souhaite continuer d’animer le West-Eastern Divan qui réunit musiciens juifs et arabes et qui promeut le dialogue entre israéliens et palestiniens. 

Ainsi que l’Académie Barenboïm-Saïd, créée en 2016 à Berlin, où des jeunes virtuoses israéliens et arabes reçoivent une formation de haut niveau, mêlant musique, philosophie, histoire et littérature. 

Je n’aime pas la musique de Wagner, je ne me fais plus beaucoup d’illusions sur le dialogue entre israéliens et palestiniens. 

Mais ce matin, j’avais envie quand même, de parler de musique et d’espoir. 

Et je voulais souhaiter רפואה שלמה, bonne santé à Daniel Barenboïm.‌‌

© Daniel Sarfati

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

39 Comments

  1. j’aime tellement la musique,mais vraiment Wagner je ne supporte pas même s’il ne nous avez pas détesté, je n’aurais pas supporté ces compositions violentes qui me font mal à la tête, presque peur.

    • Chère D , essayez et Wagner n’est pas que bruit et fureur ( les hélicoptères du colonel fou de l’armée US dans apocalypse now – chevauchées des Walkyries ) et Parsifal est un total chef d’œuvre ; notamment son troisième acte est quasiment de la musique de chambre. Ou juste au moins le prélude du premier acte, musique venant des profondeurs de la terre et nous remplissant / bonifiant.

  2. Barenboim ne se contente pas de jouer Wagner et de former des musiciens juifs et arabes , il crache aussi sa haine de ses freres juifs a chaque occasion en prenant le parti de ceux qui veulent notre aneantissement , il a sans doute trop ecouté Wagner , donc je lui souhaite aussi  » refouah chelema  » pour cette terrible maladie qu est  » la haine de soi »

  3. Comme disait Louis de Funès (Charles Duchemin) dans l’Aile ou la Cuisse, Wagner c’est pour la chasse au gros gibier !

    Refoua Chelema à Daniel Barenboïm.

  4. Pleins de juifs ont dirigé, joué, chanté, mis en scène et aimé Wagner, qui est un musicien prodigieux. Wagner, qui ne voyait personne d’autre pour diriger la première de Parsifal, opéra mystique chrétien, demanda à Hermann Levy…de se convertir au christianisme. Devant le refus opiniâtre du chef, il fut bien obligé de capituler, et Levy dirigea.
    Si on excluait tous les compositeurs antisémites, que pourrait on écouter ?
    Et puis n’adore t on pas les (judéo) chrétiens dans la nouvelle croisade contre les Sarrazins ? Alors un peu d’antisémitisme, une larme, un soupçon, une lichette….
    Quant à Barenboim, pourquoi tant de haine. La paix par la musique est il un projet si immonde ? C’est un bon pianiste, un bon chef, il est bien malade.

    • En effet, on peut être antisémite et aussi un des plus grands compositeurs de l’histoire de la musique occidentale. De même, on peut être antisémite et écrire « Le marchand de Venise », « Les Frères Karamazov », « L’être et le temps », « Le Voyage au bout de la nuit » et « Mort à Crédit ». De tels sommets peuvent être l’œuvre d’antisémites notoires, hélas, pourrait-on rajouter. Que cela nous déplaise au plus haut point, ce que je comprends parfaitement. Les choses seraient simples si être antisémite signifiait forcément n’avoir aucun talent ! Et de même, on peut être un stalinien patenté, se nommer Aragon et écrire « Le Fou d’Elsa », « Le roman inachevé », « Aurélien » ou être Eisenstein, cinéaste soviétique officiel et faire des films patriotiques, « Ivan le Terrible », « Alexandre Nevsky » qui restent des sommets de l’art cinématographique. Peut-on regarder sans être saisi d’émotions le combat que les chevaliers teutoniques livrent aux troupes russes sous le ciel d’hiver écrasant de la Sainte Russie ? Ce n’est plus là de la propagande, c’est l’Iliade recommencée.

      A nous par conséquent de ne pas tout mélanger, de faire preuve d’un peu de discernement : les œuvres sont plus grandes que la petitesse de ceux qui les ont créées. Les admirer ne fera pas de nous des antisémites ou des staliniens (on l’est pour bien d’autres raisons et bien en amont), car elles existent en dehors de leur créateur, exactement comme des enfants existent en dehors de leurs parents, d’une vie qui leur est propre. On ne devrait jamais dire « tel père, tel fils ». C’est l’expression la plus bête de l’injustice et de l’aveuglement des nations. Au point que toujours les grandes œuvres parlent contre leur auteur et mieux que des leçons de morales convenues qu’on pourrait leur adresser et qui font le fond de sauce de la bien pensance.

      A la différence du pauvre Michel Onfray ou à gauche de Médiapart, je ne juge pas les œuvres en fonction de la vie romancée et de la légende noire de leur auteur. Je fais exactement l’inverse. Certes c’est une chose plus difficile, car cela demande de lire les œuvres en question pour ce qu’elles sont plutôt que d’en faire le pauvre et facile reflet de la vie de leur auteur, selon une obsession biographique commune aux prêtres et aux juges d’instruction, et qui manifeste au plus haut point, de la part de ceux qui s’y livrent, une incapacité à penser ou à juger par soi-même, à dire des choses intéressantes plutôt que convenues.

      Souvenons-nous de ce mot de Nietzsche dans « Ecce homo » à propos de « Tristan et Isolde » : « Mais aujourd’hui encore, je cherche en vain une œuvre qui ait la même dangereuse fascination, la même effrayante et suave infinitude que Tristan et Isolde. Le monde est pauvre pour celui qui n’a jamais été assez malade pour goûter cette volupté de l’enfer ». C’est donc bien un antisémite qui a composé Le Prélude, le duo de l’acte II, ces vingt-cinq minutes d’extase musicale sans équivalent depuis les Passions de Bach ou le Requiem de Mozart.

      Avouons enfin que si le critère moral et politique d’antisémitisme est notre seul guide alors bien peu des œuvres de l’Occident chrétien nous sont encore lisibles. Pas même la littérature chrétienne néotestamentaire et patristique. Pas même Tintin qu’on met pourtant dans les mains des enfants et que l’antisémite Hergé, à la façon de Heidegger, n’a eu de cesse au cours de sa vie de passablement réécrire ou redessiner au gré des circonstances. Et malgré son antisémitisme plus ou moins gommé ou travesti, Hergé restera Hergé.

      • Enfin quelqu’un de sérieux et de mesuré….arrêtons d’ajouter la haine à la haine sans chercher à voir plus loin que le bout de son nez ou de son oreille…Merci

        • @Bohbot

          Merci de votre merci.
          Dans un monde où l’excès et l’insulte sont devenus du conformisme, la modération devient une forme de courage et d’audace.

          • @Alain Bienaimé Il faut pas non plus confondre le conformisme et la « modération »…
            Cela dit, je suis en partie d’accord avec vous. Non pas sur Wagner, dont la musique me laisse plus que froid (hormis la chevauchée des walkyries) : heureusement que la musique classique ne se limite pas à la musique germanique et heureusement que la grande musique ne se limite pas à la musique classique. Les Pink Floyd et les Beatles, par exemple, ont rejoint le panthéon des plus grands noms de la musique. Mais si l’on commence à boycotter Wagner parce qu’il était nazifiant (voire un nazi tout court), on peut tout aussi bien boycotter de nombreux grands noms de la musique pop/rock ayant exprimé des idées nauséabondes. On peut même boycotter la majeure partie du 7ème Art sous prétexte que le milieu du cinéma est rempli d’individus infrequentables, racistes, antisémites et palestinistes. Mais ce n’est effectivement pas la solution, et je partage votre avis sur ce point. Roger Waters est devenu un antisémite pathologique, mais je ne vais pas cesser d’ecouter « Meddle », « The Dark side of the moon » et « Wish you were here » ou « The Wall » _ chefs-d’oeuvre intemporels de la musique _ des Pink Floyd sous prétexte que Waters était alors l’un des deux principaux membres du groupe. Si l’on boycotte tous les réalisateurs et acteurs suspects de soutien à l’antisémitisme et à l’islamisme, on ne peut quasiment plus voir de film américain, anglais ou français de ces 40 dernières années.

            Au sujet de Céline, je pense qu’on peut séparer « Voyage au bout de la nuit », beau livre contenant quelques pages admirables, de ses écrits ultérieurs (qui sont à jeter ou oublier).

      • Merci de cette excellente mise au point. Hélas la culture européenne dans son ensemble est en train de rendre l’âme. J’ai eu la chance, dans les années 50-60 de voir et d’entendre les grandes voix du Neues Bayreuth, mais j’ai arrêté mon abonnement à l’Opéra de Strasbourg (mais c’est pareil ailleurs) il y a quelques années à cause des délires des « metteurs en scène », quel que soit d’ailleurs l’opéra. Il suffit de voir des photos de l’Or du Rhin au Palais Garnier… Berk!

        • @Frank En effet, la civilisation européenne est en train de disparaitre. Et l’Allemagne, avec sa folie hégémonique et sa culture mortifère, en a été l’élément déclencheur. Tout ce qui passe actuellement, y compris l’islamonazisme, est la conséquence de ce que nous ont légué les Allemands et les deux apocalypses mondiales qu’ils ont eux seuls déclenchées.

          • @Estelle

            Vous extrapolez largement sur ce que Frank a dit, lui qui, musicalement parlant, paraît plutôt wagnérien.
            Mais laissons ça de côté. L’Allemagne n’est pas faite que de Teutons tout de même. Que faites-vous des Juifs allemands dans tout cela ? La liste est longue de Heine, Marx, Freud, Einstein, Kafka, Husserl, Arendt, Jonas, Benjamin, Adorno, Celan, etc, etc. Et je vous assure que beaucoup d’entre eux auraient été étonnés qu’on puisse ne pas les considérer comme des Allemands.

            S’il existe bien une folie hégémonique et une culture mortifère, êtes-vous sûre qu’elles soient particulièrement allemandes ? Ne sont-elles pas plutôt occidentales dans leur ensemble comme le suggérait déjà Emmanuel Lévinas, qui les fait même remonter à la pensée grecque, à Athènes par opposition à Jérusalem (avec une certaine exagération pourrait-on dire pour n’importe quel lecteur des livres historiques de la Bible) ?

  5. Mr Bouquerel semble un peu juste au niveau de son information , je lui suggere de lire toutes les attaques injustes contre Israel publiées par D Barenboim , ce dernier m a semblé plus discret sur les terroristes palestiniens et les victimes juives ……mais c est sans doute un des biais qui caracterise un terrible sioniste d extreme drouaaaaaate comme moi : j ai une grande memoire 😜

    • J’ai an peu regardé pour Barenboim. Je vois son crime. Il n’est pas sur la longueur d’onde politique de Netanyahou. Partant de là il peu être amené à considérer que tous les palestiniens arabes ne sont pas des criminels terroristes. Et même qu’ils peuvent exister, avoir un avenir autre que n’être rien nulle part.
      Même un sioniste d’extrême drouaaaaaaate comme vous vous qualifiez devrait admettre qu’une opinion divergente puisse émaner d’un vieil homme.
      Et puis être sioniste d’extrême drouaaaaaaate ce n’est pas si terrible. Si ça se trouve je dois bien avoir un médecin sioniste et un dentiste d’extrême drouaaaaaaate, voyez, j’ai l’esprit large
      Et puis, ce n’est pas si terrible.
      Vous ferez mieux la prochaine fois

      • Mr Bouquerel , comme tout antisioniste qui se respecte , vous assimilez l anrisionisme au rejet de Nethanyaou .
        Mais sachez qu ici dans mon pays , il existe de nombreux israeliens qui rejettent Nethanyaou , dont , peut etre moi .
        Barenboim n est pas  » choqué  » par le sort reservé aux  » pauvres petits palestiniens  » par tel ou tel premier ministre , il s est permis depuis longtemps de faire des declarations haineuses vis a vis de son peuple ,et c est bien cela que je ne lui pardonne pas .
        Je precise que je me passe des informations tres  » orientées  » de wikipedia ou de la presse de votre pays , je fais juste appel a ma memoire qui a bien noté les nombreuses inepties debitées par ce Monsieur .

  6. Wagner…et une nouvelle fois la nécessité de l’expliquer et de le défendre
    – Tout d’abord rappelons qu’il est mort en 1883 soit bien avant la naissance de Hitler !
    – Oui il a écrit des horreurs antisémites dans des livres illisibles aujourd’hui. Mais cet anti sémitisme était très fréquent à l’époque et il faut toujours se rappeler les débuts très difficiles de RW ; un premier voyage à Paris (1839) où il a connu une misère noire, contemplant du caniveau les succès de Meyerbeer à l’opéra.
    – on n’est pas responsable de sa famille ; CF le comportement de Winifred sa belle-fille restée une « groupie » de Hitler jusqu’à sa mort en 1980. Et les images du festspielhaus couverts de drapeaux nazis pendant la WW2 restent terribles .
    – se rappeler que Parsifal a été interdit pendant la période de guerre à Bayreuth , sa reprise datant de 1951. Pas trop étonnant pour cette œuvre magnifique, chef-d’œuvre des chef-d’œuvre, rédemption et réconciliation.
    Le texte de Sarfati est nuancé ce que ne sont pas tous les commentaires. Et je finirais par deux souvenirs personnels : mon premier Parsifal auquel j’ai assisté était à Bayreuth en 1986, dirigé par Barenboim. Enfin discussion à la philharmonie de Paris avec un voisin qui était un Israélien, venu à Paris pour écouter Parsifal (là encore), très déçu car une grève avait annulé la représentation !!!

    • « Tout d’abord il est mort en 1883 soit bien avant la naissance d’Hitler »
      …Oui, mais ce n’est pas en soi un argument car l’Allemagne du dix-neuvième siècle était déjà en marche forcée vers le Nazisme. Les premiers signes de l’émergence du national-socialisme remontent au moins à l’époque napoléonienne : la Prusse en fut le foyer d’origine et Fichte était un inspirateur du précurseur idéologique. Tout le dix-neuvième siècle fut marqué par une radicalisation idéologique croissante, notamment dans le milieu culturel, de la Prusse puis de l’Allemagne. Que denoncerent d’ailleurs Heine puis Nietzsche. Le 2ème Reich, né en 1871, était déjà proto-nazi. On peut aimer Wagner ou pas, cela m’est personnellement égal, mais le nazisme n’est pas arrivé en Allemagne par hasard dans les années 30. Le vers était déjà dans le fruit depuis plus d’un siècle : l’histoire a été réécrite par les promoteurs du « couple franco-allemand » aussi imaginaire que le « peuple palestinien » afin de minimiser la responsabilité historique de l’Allemagne et de sa culture.
      En planifiant la Shoah, Hitler s’est largement inspiré du génocide herero commis par l’Allemagne en 1904 et par le génocide arménien commis par les Turcs avec la complicité de l’Allemagne en 1915)

      • @Kinski Charles

        « En planifiant la Shoah, Hitler s’est largement inspiré du génocide héréro commis par l’Allemagne en 1904 et par le génocide arménien commis par les Turcs avec la complicité de l’Allemagne en 1915. »

        Votre conclusion mériterait à elle seule de très longues analyses. Laissez-moi vous dire simplement ceci :

        1°) »En planifiant la shoah » dites-vous. Rien que cette formulation engage un immense problème historiographique : la shoah est-elle un crime prémédité, programmé dès l’origine du nazisme ou un crime « épigénétique », progressivement constitué, la « solution finale » (euphémisme) visant d’abord la déportation des Juifs hors de l’Allemagne devenant avec la guerre, une extermination physique des Juifs.

        2°) « Hitler s’est largement inspiré du génocide héréro commis par l’Allemagne en 1904 et par le génocide arménien commis par les Turcs avec la complicité de l’Allemagne en 1915 ».

        N’oubliez pas tout d’abord que Hitler n’est pas allemand mais AUTRICHIEN. Ce point n’est pas un simple détail. Les nazis historiques sont souvent des catholiques du Sud (Autriche, Bavière, etc). Hitler admire Rome et il ne prise guère le militarisme prussien des junkers traditionalistes qui, de surcroit, sont des slaves et non des germains (Prusse en latin c’est Borussia). D’ailleurs plus tard, quand Himmler exaltera les racines germaniques du peuple allemand, c’est en Saxe qu’il ira en chercher son modèle et non pas en Prusse. Pour la noblesse prussienne, Hitler reste un révolutionnaire, un socialiste. Le nazisme est une idéologie de petits bourgeois qui ont peur du déclassement qu’ils imputent dans leur médiocrité plébéienne aux Juifs dans leur ensemble. Rien d’aristocratique, de prussien, de wilhelmien chez eux. Ils détestent dans le fond la hiérarchie militaire et préfèrent l’exaltation des corps francs nés des tranchées et la vulgarité beuglante des Mannschaften chauffées à la bière de Munich (comme nos députés LFIstes, nos nazis à nous). Ils aiment moins l’ordre que l’état d’exception, l’arbitraire qui signe le triomphe de leur volonté nihiliste (comme les Islamistes du Hamas).

        La shoah est sans antécédent et n’a rien à voir avec un génocide lié au colonialisme, comme vous le suggérez. Les Juifs allemands ne sont pas un peuple colonisé. Le crime colonial repose sur la certitude que le colonisé est un primitif, un être radicalement sauvage ou différent. Vous voyez vous-même que mettre cela en parallèle avec le sort des Juifs allemands est impossible, que ce rapprochement n’explique rien. Le Juif allemand, assimilé, est au contraire un être absolument semblable, un Allemand « comme tout le monde ». La shoah est donc un crime métaphysique. Un crime qui ne « sert » à rien, un crime pour le crime lui-même. Il ne s’agit pas en l’espèce de mater des Juifs en rébellion ou de prendre leur terre. On assassine les Juifs pour les assassiner, pour leur ôter seulement la vie. La shoah est un crime sans précédent, un crime qui ne sert à rien, un crime gratuit, un crime pour le crime, qui trouve sa fin en soi-même. En quoi il est unique, sans équivalent, sans précédent.

        • 1) La Shoah a été planifiée avec une précision quasi industrielle. Cela fait partie de ses spécificités, de ce qui la démarque des génocides précédents
          2) L’idéologie du national-socialisme a commencé à se mettre en place dès le début du dix-neuvième siècle (époque napoléonienne) et a foyer culturel la Prusse. Contrairement aux nationalismes français, italien et polonais, le nationalisme prussien était fondamentalement raciste, xénophobe et suprémaciste. C’est ce qui a fait comprendre à Henrich Heine dès les années 1830 (son ouvrage « De l’Allemagne » date de 1835 et annonçait prophétiquement les deux guerres mondiales et le Nazisme) le danger mortel que représentait l’Allemagne pour l’Europe. Il avait également compris que la philosophie de Fichte et même Kant ou Hegel préparait le terrain à la Bête Immonde : « La pensée précède l’action comme l’éclair le tonnerre »
          3) On ne peut pas sérieusement affirmer qu’Hitler était socialiste et appartenait au même camp politique que Jean Jaurès ou Léon Blum.
          4) Je n’ai nulle part écrit que la Shoah était un genocide lié au colonialisme. Mais le genocide herero et le genocide arménien, commis dans l’indifférence totale de la communauté internationale, ont fait comprendre à Hitler qu’il avait les mains libres.

          Le seul point juste dans ce que vous écrivez, c’est qu’effectivement les LFistes et les Islamistes (ceux du Hamas et les autres) sont des Nazis. Pour le reste, vous réécrivez l’Histoire. BAV

          • @Kinski

            1°) Hitler : « national-SOCIALISTE », ce qui suffisait pour que les Junkers le regardent avec méfiance. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, SVP. La question n’est pas de savoir s’il était réellement socialiste (et donc de savoir ce qu’est le socialisme), mais qu’Hitler SE DISAIT socialiste, socialiste national. Savoir s’il faut le comparer à Jaurès est une question qui n’a pas lieu d’être (Jaurès qui avait fait sa thèse sur Fichte !) et qui ne sert qu’à ridiculiser les propos de votre interlocuteur. Ce n’est pas intellectuellement très honnête de votre part.

            2°) Dire de Kant qu’il prépare le nazisme ? Ce n’est pas très sérieux, pas très crédible. Ce n’est pas Kant qui est en cause pour Heine quand il dénonce dans son « De l’Allemagne » l’idéalisme allemand, c’est surtout Hegel et sa philosophie du droit et de l’État.

            3°) votre point 4°) me laisse sans voix.

            En conclusion, il est difficile de dialoguer avec vous dans la mesure où vous avez deux défauts majeurs qui rendent impossible tout échange argumenté. Vous êtes sûr d’avoir (toujours) raison et cette certitude vous fait répéter invariablement la même chose. En outre, vous travestissez ce que les autres peuvent dire qui ne pensent pas exactement comme vous. C’est un peu lassant sur la durée.

            Heureux de savoir qu’il y avait quelque chose de juste dans ce que j’ai pu écrire, sans doute malgré moi. Il vous était quand même difficile de ne pas le reconnaître puisque, sur ce point, c’est ce que vous ne cessez de dire chaque fois que je vous lis, et à quoi je souscris complètement.

            Dire enfin que je réécris l’histoire ne manque pas de sel de la part de quelqu’un qui en la matière se montre sans rival.
            En outre, n’est-ce pas le propre de l’histoire d’être quelque chose qu’on réécrit en permanence ?

            Au plaisir de vous lire.

  7. Wagner est inséparable de l’idéologie nazie. Il était même érigé en véritable symbole par le 3eme Reich. Sa musique est souvent lourde, surestimée. Il existe un nombre immense de chefs-d’oeuvre musicaux, dans le classique ou non. Wagner ne mérite tout simplement pas qu’on le boycotte : c’est lui faire trop d’honneur.
    La germanophilie, m’a toujours semblé suspecte.

  8. @Alain Bienaimé « S’il existe une folie hégémonique et une culture mortifere (…) Ne sont-elles pas plutôt occidentales comme le suggérait déjà Emmanuel Levinas, qui les fait même remonter à la pensée grecque » Je suis surprise que Levinas ait pu écrire cela, parce que ce sont d’ordinaire les thèses révisionnistes portées par les wokistes et les islamistes. La culture mortifère et la folie hégémonique sont dans l’ensemble beaucoup plus développées dans le monde arabo-musulman que dans le monde occidental (à l’exception de l’Allemagne). Toute l’histoire du monde musulman, de Mahomet au Hamas en passant par Tamerlan et l’empire Ottoman, n’est qu’une longue succession de crimes contre l’humanité, de génocides et de pratiques esclavagistes. Quant à la Grèce antique, elle était bien moins mortifere et destructrice que l’Empire assyrien. Donc cette argumentation peut être balayée d’un revers de main. En Europe ne vois aucune possibilité de trouver des circonstances atténuantes à l’Allemagne. Et a fortiori de l’admirer. Cela étant, le pouvoir politique allemand contemporain est bien moins détestable que celui de l’Élysée. Je le reconnais volontiers

    • @Estelle

      Que cela vous fasse penser à des thèses wokistes est particulièrement intéressant et montre le sous-bassement idéologique des années 50-60, ce que ces années pouvaient nous réserver, nous préparer. Relisez, si vous le voulez, en guise de preuves, « Totalité et Infini », « Autrement qu’être ou au-delà de l’essence » et bien d’autres textes de Lévinas où il identifie explicitement la Grèce, la tradition occidentale platonicienne à une passion mortifère pour le Même, le Système, la Totalité, œuvre d’une raison logicienne qui fait la guerre, au sens propre et figuré, à l’Altérité (c’est la version juive du Gestell, de l’arraisonnement heideggérien, de la part de Lévinas qui en fut, comme on sait, un grand lecteur et commentateur). Cet Occident donc, il l’oppose à la tradition juive ouverte seule à la loi, à l’altérité, à la paix et la vie. Cela peut paraître avec le recul passablement caricatural, c’est-à-dire « pré-wokiste » en effet, j’en conviens avec vous et comprends votre surprise. Le wokisme remonte à loin. Il faudrait en faire la génalogie complète. Lévinas est aussi, malgré lui, comme Derrida, Heidegger, Adorno, Marcuse, Foucault, Deleuze et quelques autres, un tenant de la déconstruction de la raison aristotélicienne dont nous sommes aujourd’hui orphelins (le « en même temps » macronien en étant une parfaite illustration avec les conséquences que l’on sait…). Quelle terrible ironie de l’histoire quand même, si l’on y songe ! Quelles conséquences effrayantes cinquante ans après ! Cela fait un peu penser à Heine qui pouvait prévoir une sorte de nazisme comme conséquence de l’idéalisme allemand dont il était le témoin. Il existait pourtant des penseurs qui en leur temps nous ont alerté avec lucidité sur les conséquences des coups portés à la raison occidentale. Les plus clairvoyants en la matière furent les tenants de la philosophie dite « analytique », seuls défenseurs au XXe siècle de la rationalité classique et de la science : Russell, Carnap et le cercle de Vienne, le premier Wittgenstein. Alors, chère Estelle, pour conclure : « vive Athènes ET Jérusalem » Ce sont les deux dernières planches de salut qui nous restent.

      • @Alain Bienaimé
        Pas seulement Athènes et Jérusalem. L’Europe de la Renaissance, du classicisme, du siècle des Lumières et de toute la période allant jusqu’aux années 30-40 pour la littérature et la philosophie. Mais on est d’accord sur un point : la genèse du wokisme remonte aux années ayant suivi la seconde guerre mondiale : « existentialisme », « French Theory » etc.

  9. Hitler et Wagner sont deux nazi. Hitler avait choisi Wagner comme l’emblème nazi musicalement. . Wagner a écrit sur nous les Juifs, des abominations qui sont condamnées actuellement par la justice . De toutes façons je n’apprécie pas du tout son oeuvre même si son auteur n’avait pas été un affreux bonhomme . Daniel Barenboim n’aurait jamais dû diriger ses oeuvres .

  10. @estelle ; oui les nazis aimaient bcp Wagner ( et chaque congres du NDSAP commençait par une présentation des maîtres chanteurs de N à Nuremberg ) mais le second compositeur préféré d’Hitler était Anton Bruckner avec plusieurs raisons plutôt biographiques : issu de la Haute Autriche comme H; méprisé très longtemps par la Vienne impériale. Vos arguments critiques semblent faibles ( lourdeur ) et ne tiennent pas trop la route à l’écoute de multiples passages de ses opéras. Parsifal comme déjà dit mais également bcp de moments du Ring. Debussy a été très influencé par RW même s’il ne l’a guère admis ( le martyr de saint Sébastien ++ ). Et il faut tenir compte des chefs d’orchestre avec des latins ( Krauss; Boulez … ) et des traditionnels qui gardent leur légitimité ( Knapperstbusch par ex ).
    Enfin aimer la musique c’est également aimer un peu l’Allemagne malgré les tragédies du siècle précédent.

    • @Michel Les autres membres des Pink Floyd ont désavoué Roger Waters pour ses propos antisémites. Mais je ne pourrais plus écouter The Wall, pourtant sublime, sachant ce qui se cache derrière ce personnage.

      @Antoine Martin Oui, Wagner a influencé Debussy mais je préfère le second au premier. Et puis la musique ne se résume pas au domaine classique.

  11. @Alain Bienaimé @Estelle
    Parmi les inspirateurs du wokisme et de la « déconstruction » figurent en bonne place @Jean-Paul Sartre et Simone Beauvoir. Fait révélateur : il s’agissait d’un couple de détraqués et de pervers sexuels.

    • @Kinski

      Vous écoutez trop Onfray. Il les confond avec les Macbeth ou les Thénanier.
      Soyez sérieux. Sartre est un cartésien et un humaniste (« l’existentialisme est un humanisme » en réponse à Heidegger). Il ne déconstruit pas vraiment le sujet classique. Il l’épure de tout intellectualisme : le sujet pour Sartre n’est plus un pouvoir de penser, une raison comme chez Descartes, mais une conscience qui est liberté et puissance de néantiser, de n’être attaché ou contraint par rien (par là il se rattache effectivement au nihilisme moderne et à Fichte). Je suis l’esprit qui toujours nie comme le dit le diable chez Goethe le Teuton…
      Kinski, je vous en prie, lisez les textes par vous-même. Laissez les ragots de côté : ils ne sont pas dignes de vous.

      • @Alain Bienaimé
        Sartre, imposteur philosophique qui défendait les pires dictateurs de son temps et même le FLN, auteur d’une préface à Frantz Fanon qui annonce le style d’Houria Bouteldja est selon vous « un cartésien et un humaniste »

        Ses divagations pseudo-intellectuelles et celles de Beauvoir illustraient le pré wokisme et la ruine intellectuelle de ce pays. Quant au fait qu’ils étaient des pervers sexuels (et anciens collabos) il s’agit de faits aussi avérés que l’antisémitisme de Wagner. Il ne s’agit pas de ragots : en parler permet de mettre en lumière l’immonde hypocrisie et corruption morale de ces pseudo philosophes et de la bobosphère, illustrant tout ce qu’ils prétendent dénoncer.

        Je vous laisse à vos chers Wagner, Fichte et Sartre : il ne sont pas dignes de moi.

  12. @Alain Bienaimé
    « Dire enfin que je réécris l’histoire ne manque pas de sel de la part de quelqu’un qui en la matière se manque sans rival »
    Modérez votre ardeur, et cessez de voir chez autrui vos défauts personnels.

    Vous semblez ignorer des réalités historiques essentielles 1) La « solution finale » a été planifiée avec une rigueur toute germanique, à la manière d’une industrie de l’horreur absolue (les Nazis avaient d’ailleurs également planifié l’asservissement total de la population russe, mais ce point ne s’adresse pas à vous
    2) l’indifférence de la communauté internationale lors du génocide herero (commis par les Allemands) et des génocides arménien et grec pontique par les Turcs (alliés de Allemands) a fortement encouragé Hitler dans l’élaboration de la solution finale : s’il n’avait pas envahi l’URSS et si le bombardement de Pearl Harbor par le Japon n’avait pas poussé les USA à entrer en guerre, la communauté internationale l’aurait laissé faire comme à son habitude
    3) le national-socialisme a pour foyer historique et culturel l’Allemagne et en particulier la Prusse (le fait qu’Hitler ait été autrichien ne change rien). C’est un processus qui a commencé dès le début du dix-neuvième siècle, via le nationalisme prussien puis le 2ème Reich protonazi
    Dès les années 1830, Heinrich Heine et quelques autres avaient senti la spécificité xénophobe et suprémaciste du nationalisme teuton et ce qui allait en résulter. Nietzsche avait également vu dans l’influence allemande un danger existentiel pour le(s) civilisation(e)s européenne(s). Effectivement, j’ai commis une erreur en citant Kant, ce qui était totalement hors sujet (quand je commets une erreur, je la reconnais). Mais pas en ce qui concerne Hegel et surtout FICHTE.
    C’est principalement Fichte qui fut un inspirateur du nazisme. Fichte qui écrivait notamment  » C’est vous, Allemands qui parmi tous les peuples modernes possédez le plus nettement le germe de la perfection humaine et à qui revient la préséance dans le développement de l’humanité » (1807)
    J’ai rappelé ces faits ici https://www.tribunejuive.info/2024/12/19/alain-bienaime-accord-de-principe-dans-le-sillage-de-philippe-sola/ (page discussion) commentaires 30 décembre 2024 21h43 et 21h58

    Vous sembliez tomber des nues lorsqu’il vous était dit que Fichte a inspiré le Nazisme. Curieux, tout de même.

    « En outre vous travestissez ce que les autres peuvent dire »…Vraiment ? Il m’a pourtant semblé que c’était plutôt votre spécialité. Vous m’avez, entre autres, écrit : « La Shoah (…) n’a rien à voir avec un génocide lié au colonialisme, comme vous le suggérez »…Or je n’ai jamais rien suggéré de tel.
    Évitez d’accuser les autres de vos propres biais. Ce sera mieux ainsi.

    • @Kinski

      Je tombe des nuées. Une autre de mes admiratrices me dit que je tiens des propos lunaires. Décidément, puis-je espérer un jour avoir les pieds sur terre ? Il faut m’en informer si un jour vous en faites le constat. Vous soulageriez ma peine.

  13. En disant « Taisez-vous », @Daniela a peut-être tort sur la forme…Mais sur le fond elle a raison. Parce que quand même…Bref…
    Au sujet de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, je me permets de recopier le lien d’un article de L’Express https://www.lexpress.fr/culture/livre/tete-a-tete-beauvoir-et-sartre-un-pacte-d-amour_821694.html
    Titre de l’article : »Sartre-Beauvoir : la nausée »
    Pierre Desproges (il nous manque !) a fait un très bon sketch sur le « grrrand philosophe » stalinien, maoïste et khomeinyste.

  14. Sartre fut d abord un collabo zelė des nazis avant d epouser staline et mao , c est peut etre chez lui un etat naturel , de quoi avoir une sacrée nausée .🥵

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*