Résistance iranienne : Le compte à rebours de la dictature est lancé. Par Hamid Enayat

Des milliers d’Iraniens venus de toute l’Europe se sont rassemblés à Paris le samedi 8 février, à l’anniversaire de la chute de monarchie en Iran il y a 46 ans, pour protester, aux côtés des citoyens français, contre les mille exécutions perpétrées en Iran en 2024. L’une des plus grande jamais organisée par la diaspora iranienne en France, le rassemblement visait à attirer l’attention des citoyens et des responsables politiques européens sur l’urgence de soutenir les milliers d’unités de résistance en Iran. Une résistance qui, à l’instar du mouvement français contre le fascisme nazi, lutte pour la liberté.

Dispersées à travers tout l’Iran, ces unités jouent un rôle crucial dans la lutte contre la dictature religieuse. Petits groupes indépendants, semblables aux cellules vivantes d’un même corps, elles rassemblent hommes et femmes de toutes origines, classes sociales et confessions. Soutenir leur combat, c’est soutenir un mouvement qui défend la liberté, la démocratie et la séparation de la religion et de l’État.

Mais l’existence même du régime iranien repose sur la guerre et le chaos. Croire que ce régime, même affaibli, puisse instaurer la paix et la stabilité dans la région relèverait de la naïveté. Malgré les coups sévères infligés à ses forces par procuration et la perte de la Syrie, bastion de son bellicisme, ce dictateur sénile n’a pas renoncé à son soutien au Hachd al-Chaabi en Irak, au Hezbollah au Liban, ou encore aux Houthis au Yémen. Son discours sur la non-ingérence est une mascarade : tant qu’il en aura les moyens, il poursuivra ses actions de déstabilisation.

Le guide suprême du régime, Ali Khamenei, l’a répété à maintes reprises : « Les jeunes Syriens libéreront à nouveau leur pays. » Une illusion, certes, mais qui révèle la volonté du régime de semer le chaos dans la région. Il a besoin d’un ennemi extérieur pour justifier son emprise sur l’Iran et perpétuer sa domination par la guerre et la répression.

Autrefois, il déclarait : « Si nous ne combattons pas en Syrie, nous devrons combattre à Téhéran et Ispahan. » Aujourd’hui, après avoir perdu la Syrie, il a dressé une ligne de défense contre son propre peuple, instaurant mille exécutions en 2024. Répression intérieure et expansionnisme militaire : les piliers de la survie du régime, auxquels Khamenei s’accroche désespérément.

Le régime des mollahs est cerné de toutes parts : par les unités de résistance et les jeunes insurgés, par des femmes héroïques qui, malgré les pires tortures, refusent de se soumettre, et par une société en ébullition, au bord de l’explosion. Il est également en proie à des conflits internes, exacerbés par l’effondrement de son principal bastion régional, ainsi qu’à des tensions extérieures croissantes.

Dans la spirale de ses échecs, les factions rivales du régime se sont violemment opposées sur la question des négociations avec les États-Unis. Le vice-ministre des Renseignements du régime a déclaré que les négociations étaient le poison le plus mortel. Il a ajouté (Les Américains) disent : « Soit vous battez en retraite, soit vous êtes renversés. » Hier, Khamenei a eu le dernier mot et a déclaré : « La négociation n’est pas sage, elle n’est pas intelligente, elle n’est pas honorable. » Hier encore, Khamenei a clos le débat : « Négocier n’est ni raisonnable, ni intelligent, ni honorable. »

Ainsi, pour compenser les revers subis, le régime n’a qu’une seule solution : accélérer son programme nucléaire, sans la moindre retenue. Bien que ses responsables invoquent sans cesse la fatwa de Khamenei interdisant l’acquisition de l’arme atomique, ils évitent soigneusement d’expliquer pourquoi ils enrichissent l’uranium au-delà de 60 % et construisent des sites de production souterrains.

Maryam Radjavi, leader de la résistance iranienne, a affirmé dans son message télévisé émis en temps réel aux manifestants rassemblés à la place Denfert-Rochereau : « Avec ou sans négociation, avec ou sans programme nucléaire, le soulèvement et le renversement du régime par le peuple et la résistance organisée sont inévitables. »

Jamais le régime théocratique iranien n’a été aussi fragile. Son renversement par le peuple et la résistance organisée semble désormais une réalité imminente. La manifestation de milliers d’Iraniens à Paris est un message fort en faveur du soutien à la résistance en Iran et au changement de régime. Ce rassemblement a également réaffirmé l’engagement envers le plan en dix points de Maryam Radjavi, qui vise à assurer une transition pacifique du pouvoir vers le peuple et à établir la démocratie après la chute du régime.

© Hamid Enayat

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