« Pourquoi, bon Dieu, nous as tu donné Gaza comme voisin et pas le Bhoutan ? Par Daniel Sarfati

Le Bhoutan, enclavé entre la Chine et l’Inde, est le pays le plus heureux du monde.

Ce petit territoire de la chaîne himalayenne a inscrit dans sa Constitution la notion de « bonheur national brut ».

Très peu de routes et de voitures, peu d’infrastructures. L’économie est essentiellement agricole, les bhoutanais se déplacent à pieds ou en vélo.

Le bilan carbone du Bhoutan est négatif.

La télévision, l’accès à internet étaient encore absents au début des années 2000.

En 2006, le roi décide, de sa propre initiative, d’abandonner le pouvoir pour une démocratie représentative et d’organiser des élections.

Stupéfaction de sa population, très attachée à son souverain.

« Nous n’avons pas besoin de la démocratie. Nous sommes déjà heureux ».

D’autant que la perspective d’élections parlementaires commence à créer jalousies et tensions dans les villages.

C’est cette histoire que relate le film de Pawo Choyning Dorji, « Le Moine et le Fusil », son second long-métrage.

Ou comment concilier spiritualité bouddhiste et valeurs démocratiques.

Un film paisible et optimiste qui a réussi à apaiser toutes les tensions de ma journée et mon mal de tête grippal.

Très vite remplacé par un sentiment de révolte contre Dieu.

Je l’ai interpellé.

Pourquoi, bon Dieu, pour ce pays où coulent le lait et le miel, que tu nous avais promis, nous as tu donné Gaza comme voisin et pas le Bhoutan ?

Hein ! Pourquoi Elohim ?

Dans le film, le moine bouddhiste organise une cérémonie pour tout le village où il enterre symboliquement les deux uniques Kalachnikov du pays, pour refuser à jamais toute violence.

À Gaza, des Tortues Ninja à bandeau vert brandissent des centaines de Kalach’ pour bien nous signifier qu’ils n’en ont pas fini avec nous.

Ce qu’ils veulent enterrer, ce ne sont pas leurs armes mais nos corps.

Dis, Elohim, c’était pourtant pas compliqué pour toi, Tout-Puissant, de nous donner comme voisins de pacifiques bonzes en tunique orange plutôt que d’agressifs barbus enturbannés.

Dieu, dans toute sa miséricorde m’a répondu :

« Je pensais, Daniel, que tu préférais la mer à la montagne et la plage de Tel Aviv aux pentes escarpées de l’Himalaya. Le houmous au riz.

J’ajoute, pour ta gouverne, que les bouthanais n’ont pas toujours été irréprochables.

Nobody is perfect.

En 1974, le roi impose la culture bhoutanaise à toutes les ethnies du pays.

En 1985, les Lhotshampas des plaines du Sud, d’origine népalaise, sont déchus de leur citoyenneté. Leur langue est interdite et le costume bhoutanais leur est imposé.

Quelque 100 000 d’entre eux fuient au Népal ou en Inde. Ils y mènent une vie misérable dans des camps.

Quant aux réfugiés tibétains, qui partagent la langue et la religion du Bhoutan, ils ont été contraints de prendre la nationalité bhoutanaise en 1979. Beaucoup se sont enfuis ».

Qu’ont dit l’ONU, MSF et la Croix-Rouge, Elohim ?

« Rien. Justement, il n’y avait pas de juifs bhoutanais sur qui ils auraient pu rejeter la faute ».

Merci, Elohim pour ces infos que j’ignorais.

Désolé pour le dérangement.

J’ai quand même bien aimé le film.

« You are welcome Daniel ».

© Daniel Sarfati

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