« Le froid antarctique, l’âge des patriarches et la mort des innocents ». Désinformation, Par Yana Grinshpun sur Perditions idéologiques

DÉSINFORMATION

Depuis un an, des experts militaires internationaux, des analystes de guerre, des journalistes étrangers, des otages, des soldats de Tsahal parlent des ordres donnés par l’armée de ne pas viser les civils, même si l’on sait que les terroristes se mélangent délibérément à la population de Gaza. Voir notamment John Spencer (https://www.youtube.com/watch?v=ZrDi5kYrDpw) Les informations claires et non réfutables, corroborées par les enquêtes de journalistes français, anglais, américains. Le dernier reportage présenté par Lucie Devilliers sur LCI montrait que sous tous les hôpitaux de Gaza se trouvent des infrastructures du Hamas et que certains directeurs de ces hôpitaux sont également des officiers de l’organisation terroriste.

Malgré les faits et les preuves, on assiste à la diffusion obsessionnelle par la plupart des chaînes de télévision et de radio françaises d’une variante contemporaine de l’accusation de meurtre rituel. L’armée israélienne serait « une armée de tueurs d’enfants et de femmes ».

Le 30 décembre 2024, Alexandra Schwartzbrod, journaliste de Libération, a annoncé sur France Info[1], que les enfants gazaouis meurent d’un froid insoutenable, à une température de moins dix degrés (sic) à Gaza.

Cette journaliste, qui n’est certes pas une météorologiste, et qui manque assurément de connaissances sur le climat hivernal au Proche Orient, est responsable de la rubrique « idées » dans Libé. Un poste qui exige un certain niveau d’instruction, de culture, d’éducation, bref, de toute cette ferblanterie brandie par ceux qui croient à l’éducation comme arme de combat contre l’obscurantisme censée faire de l’Homme un humaniste qui aime son prochain.

Avec cette assertion décomplexée selon laquelle les malheureux enfants de Gaza meurent de froid (tout est bon pour provoquer l’émotion, l’indignation et la colère devant la mort d’innocents), nous assistons à une variante de l’accusation rituelle contemporaine, diffusée par une journaliste connue, adoubée par l’institution médiatique, dotée d’un certain pouvoir d’influence. La désinformation glissée subrepticement dans sa présentation de l’actualité est tout à fait digne de l’école soviétique qui a semé ses graines un peu partout dans le monde occidental[2].

Le problème n’est pas tant dans cette hyperbole presque biblique de la dame (on dirait qu’elle s’imagine les températures en Israël comme les scripteurs de la Torah ont imaginé l’âge des patriarches). En effet, les températures les plus basses en Israël en hiver peuvent rarement dépasser moins cinq degrés, surtout en haute Galilée, et c’est assez rare.  Les températures les plus basses en hiver dans les villes côtières peuvent à peine être plus basses que +6 degrés.

Le problème est plutôt dans le fait qu’il y a belle lurette que la désinformation règne en maître en France dans la plupart des médias, qui dissimulent à peine leur esprit anti-israélien. Parmi les ressortissants soviétiques, nombreux sont ceux qui reconnaissent l’héritage du parti communiste pour qui l’existence d’Israël était systématiquement associée à la violence faite au monde.

L’homme est enclin à accueillir l’information sélectivement. Il accueille d’ailleurs l’information qu’il attend ou qu’il tient à recevoir, et cette tendance ne fait que se renforcer sous l’effet de ses désirs et de ses croyances. Tout naturellement, les auditeurs de France Info habitués à toutes les accusations possibles et imaginables contre Israël commençant par « la colonisation » qui expliquerait le 7 octobre jusqu’au « génocide » et son corollaire : le massacre des (enfants) innocents, sont horrifiés par ce (nouveau) crime commis par les Juifs. Laisser mourir les enfants par -10 degrés, il ne peut s’agir que de la cruauté nazie !

J’avoue qu’après avoir lu plusieurs éditoriaux d’une autre journaliste connue[3] où cette dernière expliquait que par la faute des Israéliens,  nombre de Marie Curie et de Ludwig van Bethoveen palestiniens étaient dévorés par les chiens sauvages (ensauvagés évidemment par la faute des Israéliens qui ont répondu à l’attaque du Hamas),  que je ne serais point étonnée d’entendre de la bouche d’Alexandra Schwarzbrod que la baisse des températures inouïe serait l’œuvre maléfique de quelques génies juifs qui maîtrisent jusqu’à la météo et qui ont emprunté les méthodes nazis. On revoit presque Sonnenschein, ce grand film d’Istvan Szabo, où les nazis font mourir du froid l’un des personnages principaux parce qu’il est Juif. Il suffit de remplacer le mot « Nazis » par le mot « Juifs » et le tour est joué.

Mais qu’en est-il sur le terrain ? Alexandra Schwartzbrod a glissé dans son discours, la remarque suivante : « quand on connait un peu Gaza », sans préciser quelle est la référence de ce « on ». Je ne jugerai guère ses connaissances à elle, mais j’aimerais faire connaître ici les impressions de ceux qui y sont nuit et jour et qui connaissent Gaza, non pas « un peu » mais « beaucoup ».

Il se trouve que je lis régulièrement les notes des soldats de Tsahal dont certains tiennent des journaux pour que ce qu’ils ont vu et vécu ne soit pas oublié, ne soit pas passé sous silence, ne soit pas jeté dans les oubliettes de l’histoire. Il s’agit des officiers et des soldats qui sont toujours à Gaza et qui cherchent les otages, toujours détenus par les « civils » du Hamas. Ces notes me parviennent par des amis et par certains de ces soldats.

Il y a deux jours, j’ai lu les pages d’un officier israélien à Gaza qui abordait justement le thème tant aimé par toutes ces pleureuses médiatiques et ces menteurs pathologiques, signataires des tribunes accusant Israël de génocide, d’infanticide et j’en passe. Ceux qui n’y voient que de la propagande de la soldatesque israélienne peuvent continuer à écouter France Inter, Schwartzbrod, Lemire, et autres Rima Hassan, d’autres peuvent prendre connaissance de trois extraits que je traduis ici :

  1. « J’ai promis d’écrire, mais je n’ai pas eu le temps. Il faut que j’écrive pour ne pas oublier et pour ne pas exploser de l’intérieur. Je faisais partie du bataillon X-nous avions de multiples tâches : renseignements militaires, aide au transport des blessés. De mon bataillon, trois unités ont été formées pendant la guerre. L’une de ces unités disposaient de drones. Ces drones nous avertissent de la présence des terroristes. Les terroristes tuent plus que les tanks ou les francs-tireurs. Pas un jour sans qu’on ait perdu quelqu’un. Le capitaine de notre unité est très sévère. Il interdit aux soldats de garder les maisons en utilisant les fenêtres, car les grenades jetées par les terroristes visent en général les fenêtres. Il interdit d’allumer la lumière. Tout se fait dans l’obscurité.  Grâce à lui, nous ne perdons pas de soldats.
  • Cet été nous étions à Netzarim[4]. Nous étions sur la ligne de feu. Tout d’un coup, un message nous dit que devant nous il y a un camion. Peut-être le camion de l’ONU qui charge les générateurs de diesel pour le Hamas. Je me suis dit qu’il fallait attendre qu’ils aient terminés pour voir où menaient les câbles, pour trouver les quartiers du Hamas. Mais l’ordre était de tirer. J’ai décidé de ne pas le faire, de tirer mais de ne pas atteindre le but. Faire semblant de rater, pour ne pas tuer. Que tous pensent que j’ai raté ? Ce n’est pas grave.
  • Nous sommes à Netzarim. La première maison devant nous est la maison du Hamas. Tout d’un coup je vois un enfant. Un jeune adolescent de douze ans. Selon les ordres, tous ceux qui traversent la ligne de mire doivent être liquidés. Mais comment peut-on tuer un enfant ? Et même si je tire à côté, il sera traumatisé à vie, lui, il ne sait pas que le tir serait d’avertissement. Il sera sûr que nous voulions le tuer. Comment pourrions-nous vivre avec cette idée ?  (Dans les maisons, nous cachons les fenêtres avec des bâches pour que le Hamas ne sache pas dans quelle chambre nous sommes pour envoyer leurs RPG). J’ai bougé la bâche pour lui crier en arabe : va-t’en ! L’enfant m’a vu et il s’est sauvé. On aurait pu le tuer, mais tuer un enfant n’est pas possible. Une heure plus tard des RPG ont été envoyés dans les chambres de cette maison. J’ai appris de mes supérieurs qu’il était envoyé pour découvrir notre cachette et donner des informations au Hamas. C’est leur technique habituelle. Il est clair que j’aurais dû le tuer… Qu’est-ce que c’est triste ».

L’un des personnages du Premier cercle d’A. Solzhenitsin, jeune prisonnier, remarquait que plus un homme est digne et honnête, plus ses semblables le traitent avec violence, grossièreté et vilenie. C’est exactement ce qui se passe avec Israël et ces désinformateurs médiatiques qui « connaissent un peu Gaza » et qui sont devenus spécialistes de l’inversion accusatoire. Ils ne changeront pas leur stratégie, quels que soient les faits et les preuves qu’on leur apporte. Pour notre part, nous ne manquerons pas de les apporter à ceux qui veulent bien entendre.

© Yana Grinshpun

Source: Perditions idéologiques

https://perditions-ideologiques.com/2025/0


Notes

[1] https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/les-informes-de-france-info/mesures-pour-mayotte-pas-de-mises-en-examen-dans-l-enquete-sur-le-covid-et-les-v-ux-presidentiels-les-informes-de-franceinfo-du-lundi-30-decembre-2024_6957371.html (écouter à partir de la minute 46)

[2] Voir par exemple V. Bukowsky , Jugement à Moscou (1995), Ed. Laffont.

[3] https://www.tribunejuive.info/2021/05/24/yana-grinshpun-reagit-a-ledito-surprenant-de-natacha-polony/


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