Sud Global? Qui son t les Houthis? Par Joel Hanhart



Les Houthis, qui contrôlent aujourd’hui une grande partie du Nord-Yémen, s’inscrivent dans une longue tradition d’oppression sociale héritée de l’Imamat zaïdite. Pendant plus d’un millénaire, cet Imamat a maintenu un système rigide de castes plaçant les Sayyids, descendants autoproclamés du prophète Mahomet, au sommet de la hiérarchie sociale.

Ce système reposait sur l’exploitation systématique des classes inférieures, notamment à travers l’esclavage. Jusqu’en 1962, le commerce d’esclaves africains constituait un pilier de l’économie zaïdite, avec des milliers de personnes réduites en esclavage chaque année, principalement originaires d’Éthiopie, d’Érythrée et de Somalie. Cette pratique était légitimée par une interprétation religieuse justifiant la supériorité naturelle des Sayyids.

Bien que l’esclavage ait été officiellement aboli lors de la révolution républicaine de 1962, les structures sociales qui le soutenaient n’ont jamais véritablement disparu. Le mouvement houthi, lui-même issu de la caste des Sayyids, perpétue ces schémas de domination sous une forme modernisée. Dans les territoires qu’ils contrôlent, les Houthis maintiennent un système de prélèvements obligatoires rappelant les anciennes taxes imposées aux classes inférieures.

Les Akhdam, groupe marginalisé d’origine africaine représentant environ 10% de la population yéménite, continuent de subir une discrimination systématique. Exclus des postes de responsabilité, cantonnés aux travaux les plus pénibles, ils incarnent la persistance des hiérarchies raciales héritées de l’époque de l’esclavage.

L’endoctrination précoce vise à naturaliser les hiérarchies sociales existantes et à prévenir toute remise en cause du système.

Le contrôle social s’exerce également à travers un système judiciaire où les juges sont majoritairement issus des anciennes familles dominantes. La justice applique des peines différenciées selon l’origine sociale des accusés, reproduisant ainsi les discriminations historiques. Les mariages entre castes restent activement découragés, maintenant les barrières sociales traditionnelles.

Dans les zones sous contrôle houthi, les femmes font face à des restrictions croissantes de leurs libertés de mouvement et d’apparence, justifiées par une interprétation conservatrice de la religion.

Cette continuité entre l’ancien système de l’Imamat et le pouvoir houthi actuel révèle la remarquable capacité des structures d’oppression à se réinventer. Derrière une rhétorique moderne combinant nationalisme et anti-impérialisme se cache la perpétuation d’un système social profondément inégalitaire.

Ces informations, pourtant facilement vérifiables, vous ne les trouverez pas dans les journaux contrôlés par le Qatar, autre féodalité basée sur l’oppression. Leur lectorat restera donc enfermé dans une grille de lecture soi-disant post-coloniale qui fait l’impasse sur les dynamiques propres à ces mouvements génocidaire et esclavagistes.

© Joel Hanhart

Joel Hanhart is Ophthalmologist @ Shaare Zedek | Head of the Medical Retina Unit. Jerusalem District, Israel

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1 Comment

  1. C’est tout à fait l’islam sous toute sa « splendeur »…que la terre entière flatte, en tremblant par lâcheté. Cette abomination, qui prétend être une religion « d’amour et de Paix » et qui n’est rien d’autre que le suicide de l’inhumanité.

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