Un ministre d’État nommé la veille au soir se fait injurier en direct sur les ondes de la radio publique. La scène se passe mardi 24 décembre au micro de France Inter. Un auditeur prénommé Jean-Noël, censé lui poser une question, se lance dans une longue diatribe enragée sur sa « trahison » de la gauche, avant de l’injurier d’une manière particulièrement nauséabonde.
Les premières réactions à cet épisode, aussi déplaisant qu’inhabituel, viennent de deux élues LFIstes. « Chaleureux remerciements à Jean-Noël », clame l’eurodéputée Rima Hassan sur X, tandis que sa camarade Sarah Legrain, qui siège à l’Assemblée nationale depuis 2022, va encore plus loin : « Merci à Jean-Noël et à son “vous êtes pire qu’un étron” d’avoir bravé le filtrage de France Inter pour agrémenter nos fêtes de fin d’année. »
De la part de la première, qui ne perd pas une occasion de cracher sa haine d’Israël et ne voit pas d’inconvénient à s’afficher aux côtés d’islamistes patentés, ce dérangeant message de félicitations n’est malheureusement pas surprenant. Manuel Valls est depuis toujours intraitable sur l’antisémitisme comme sur les menées de l’islam politique. Quant à la seconde, elle aurait pu se contenter d’un argumentaire moqueur envers le « traître à la gauche », dont la promotion indique que François Bayrou n’avait pas beaucoup de premiers rôles à aligner dans son casting gouvernemental. Elle a préféré le ravissement scatologique. Manuel Valls est, il est vrai, l’inventeur d’une formule dont la clarté apparaît aujourd’hui aveuglante : celle des « deux gauches irréconciliables ».
Un peu de décence !
À ce moment, toute la classe politique fréquentable doit, d’une manière ou d’une autre, faire part de son soutien au tout nouveau ministre d’État, qui fut par ailleurs, de mars 2014 à décembre 2016, chef du gouvernement sous la présidence de François Hollande.
Il est, certes, possible de se moquer de ce personnage qui a commencé par afficher ses ambitions présidentielles tout en restant à Matignon, affaiblissant un chef de l’État déjà en mauvaise posture. Qui a été battu à la primaire de la gauche par Benoît Hamon et qui s’est engagé à soutenir celui-ci avant de le lâcher pour Emmanuel Macron. Qui a continué en grattant à la porte d’En marche ! pour les élections législatives, après avoir guerroyé férocement contre Emmanuel Macron quand il était ministre de l’Économie, allant même jusqu’à l’empêcher de porter une seconde loi portant son nom pour libérer l’économie. Qui a ensuite échoué aux élections législatives de 2022 et a choisi publiquement d’en finir avec la politique française pour tenter de conquérir Barcelone. Qui a perdu son pari, a repassé les Pyrénées dans l’autre sens, obtenu cette fois l’investiture LREM pour les législatives de 2002. Et qui s’est fait battre à plates coutures par le sortant dissident Stéphane Vojetta dans la 5e circonscription des Français de l’étranger (Espagne, Portugal, Andorre, Monaco).
Cet itinéraire sinueux peut susciter quelques railleries, et c’est de bonne guerre. Mais face à des attaques aussi violentes que celles des deux élues de LFI, un soutien s’imposait. C’est tout le contraire qui s’est produit : un silence des plus pesants.
Rares exceptions : son ancien adversaire Stéphane Vojetta et… Bruno Retailleau. Le premier, élégant, s’exprime ainsi sur X : « Chère Sarah Legrain, je ne suis pas le fan numéro 1 de Valls, tant s’en faut, mais vous voir vous réjouir – vous et vos collègues – d’une injure publique à l’encontre d’un adversaire politique, c’est minable. J’espère que vous avez pensé à demander un peu de décence au Père Noël. » Le second, par le même canal, dit son indignation : « Il est insupportable de voir une députée européenne se prêter à ce genre d’insultes à l’égard d’un ancien Premier ministre de la France. Aucun désaccord politique ne peut justifier une pareille violence. »
Ils sont bien seuls pour défendre une certaine idée de la politique. Où sont passés les autres ministres ? Et les élus de l’« arc républicain », sont-ils tous calfeutrés dans un refuge de montagne, loin de tout réseau téléphonique ?
Le plus vraisemblable est que personne, ou presque, ne veut se montrer solidaire de Manuel Valls, grand défenseur des valeurs républicaines, mais ministre impopulaire. Or c’est justement le pourfendeur du séparatisme qu’attaquent les LFIstes sans aucune retenue. Serait-ce trop demander aux collègues de Manuel Valls de sortir, comme Bruno Retailleau, de leur prudente réserve ?
© Sophie Coignard
Une société qui part à la dérive où il n’y a plus de respect. Je ne suis pas de gauche, Mr Valls est une personnalité que j’apprécie pour sa lutte contre l’islamisme et l’antisémitisme et son soutien à Israël. Et à gauche c’est plutôt rare.
Le filtrage islamo gauchiste de France Inter est impenetrable
Les saletés ennoncées a l antenne le furent avec la collaboration active de cet organe de propagande.