Le mardi, 3h du matin, rentrer chez soi des Grands Boulevards avec un Bolt. Je sens que je tombe malade du froid humide et des fumées de cigarettes stagnantes de ma soirée.
A son arrivée au croisement de la rue Richelieu, le chauffeur me met mal à l’aise. La voiture est sale, la carrosserie, défoncée. Il porte un bonnet mal ajusté sur ses dreadlocks et parle à coup de « Ouech, T’as vu, Frère » à un de ses amis en haut-parleur sur son téléphone. Entre ses deux yeux, un sparadrap de travers barre son front. La musique est assez mauvaise mais le volume, restreint. Le pire de ce que l’autotune a produit.
Deux minutes avant la fin de la course il décide de m’adresser la parole.
« C’est grave tard pour un lundi. Vous étiez à un after-work ? Vous taffez demain matin ? »
« Je travaille de chez moi demain.
– Vas-y, tu fais quoi?
– Je suis chanteuse
– Trop ouf. Tu chantes quoi?
– De l’opéra.
– Mais non ! Vas-y! Fais deux, trois sons là ? «
Je chante une gamme, à moitié endormie. Une simple gamme, sans motivation, et il s’est mis à sauter sur son siège, émerveillé. « Vas-y, trop ouf. Recommence ». Je chante le début du Libiamo, une tierce en dessous. Il applaudit à ma descente en me remerciant.
Je doute qu’il ait un jour entendu une chanteuse pour de vraie, dans la vie avant ce soir-là. Je doute qu’on lui ait un jour donné le goût de l’art et de la culture, alors qu’il y semble tout disposé. Le mépris social de l’éducation nationale l’aura privé de beaucoup de choses. Il est bien aisé de dire que l’opéra n’a plus de public. La vérité, c’est que tout a été fait pour que le public n’existe plus.

Laurine Martinez est chanteuse lyrique, diplômée de sciences pipo Paris, russophone.
Il y a des jeunes « défavorisés », difficultés familiales, scolaires, qui s’en sortent et découvrent qu’ils avaient des ressources en eux mais ils ne le savaient pas.
wesh ! Hé ma soeur ! Tu connais pas la chanson ? » Çé la faute aux feujs…y contrôlent tout…çé un genicide…y nous niquent le pognon….moi je veux bien allez chez France pot..c cool…hé ma sœur tu conné ?
Bien sûr, tout a été fait par l’Etat français (et ses pays voisins, de même qu’en Amérique du Nord) pour détruire le goût de l’art et de la culture. Les Universités sont elles-mêmes devenues des Temples de la Haine et de l’ignorance. Elles n’ont pas seulement créé une population politiquement ignare (au point de ne pas voir le Nazisme qui est sous sous ses yeux et de le voir là où il n’est pas) mais également particulièrement inculte. Ignorante de l’histoire, de la littérature, dotée de goûts musicaux et cinématographiques de + en + désastreux.
Quand l’Etat français et la Macronie entendent le mot culture, ils sortent leurs revolvers.
Arrêtons le délire et certes la musique classique est un très pauvre parent de l’éducation mais bcp de moyens existent dans notre pays pour découvrir, s’améliorer .
Les médiathèques sont extrêmement importantes par ex et les musées sont là avec des tarifs dérisoires pour le public jeune.
Je concède que les réseaux sociaux privilégient le temps court et sont abrutissants.
Mais voir la responsabilité de l’état partout est un peu fatiguant et surtout faux .
@Antoine Martin Il n’est pas question que de la musique classique mais de la culture en général. Que ce soit au niveau scolaire, universitaire ou médiatique, l’Etat français met tout en œuvre pour abrutir la population et la rendre inculte. D’ailleurs ceux-là mêmes qui tiennent les manettes du
pouvoir le sont eux-mêmes. Même lorsqu’il s’agit de subventionner le cinéma hexagonal et de « favoriser la culture », l’Etat favorise intentionnellement la médiocrité et le crétinisme. Dans un but de propagande politique et d’embrigadement de masse.
Le service public (Arte) agit dans le même but. Cela remonte à l’époque de Mitterrand et Jack Lang. Mais sans doute ne voyez-vous rien.
diplômée de sciences PIPO Paris ? ça c’est drôle !
@Antoine Martin Il n’est pas question que de la musique classique mais de la culture en général. Que ce soit au niveau scolaire, universitaire ou médiatique, l’Etat français met tout en œuvre pour abrutir la population et la rendre inculte. D’ailleurs ceux qui tiennent les manettes du
pouvoir le sont eux-mêmes. Même lorsqu’il s’agit de subventionner le cinéma hexagonal et de « favoriser la culture », l’Etat favorise intentionnellement la médiocrité et le crétinisme. Dans un but de propagande politique et d’embrigadement de masse.
Le service public (Arte) agit dans le même but. Cela remonte à l’époque de Mitterrand et Jack Lang. Mais sans doute ne voyez-vous rien.