Dirigeants de l’Europe aux prises avec ses démons: Que viendrez-vous commémorer à Auschwitz-Birkenau?


La scène confine à l’absurde : Benjamin Netanyahu, Premier ministre de l’État d’Israël, créé au lendemain de la Shoah, où ont convergé les rescapés du génocide, se voit menacé d’arrestation s’il venait commémorer la libération d’Auschwitz.
La Pologne vient de confirmer qu’elle exécuterait le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale à son encontre.

Nul n’est dupe : ce n’est pas Netanyahou en tant que personne qui est ciblé ni même les actions qu’on lui prête à Gaza et qui rappelons-le relèvent de la légitime défense.

Légitime défense face à des organisations génocidaires qui célèbrent le nazisme et se réclament de Hadj Amin el-Husseini. Légitime défense après les plus grands massacres de Juifs depuis la Shoah. Ce qui pose problème, hier comme aujourd’hui, c’est le nom juif.

L’Europe adore les Juifs. Morts. Elle les célèbre au seul titre de victimes qui donnent un sens posthume à son édification politique.

Seul le ministre de l’Éducation Yoav Kisch représentera donc Israël lors du 80e anniversaire, le 27 janvier prochain. Face à cette situation, les pays européens se divisent : tandis que la Hongrie de Viktor Orban tend les bras à Netanyahu et que la France invoque son immunité diplomatique, d’autres États comme l’Espagne ou les Pays-Bas maintiennent leur volonté de l’arrêter.
La Pologne justifie sa position par sa détermination à faire respecter les mandats de la CPI, notamment celui visant Vladimir Poutine pour l’enlèvement d’enfants ukrainiens.

Cette situation absurde rappelle que la judéophobie n’est pas morte à Auschwitz.
Elle vient aussi rappeler à Israël, saisi comme collectivité, l’impossibilité à normaliser sa condition: le sionisme n’a abouti dans cette perspective qu’à faire changer d’échelle la haine incurable des Juifs qui avait donné naissance à certaines des théories en ayant motivé l’expression politique.

Heureusement pour eux, et quoi qu’ait pu en dire le premier Sartre, les Juifs ne dépendent pas du regard de l’Europe. Ce que d’ailleurs elle ne leur a jamais pardonné. Tant pis pour elle.

© Joel Hanhart

Joel Hanhart is Ophthalmologist @ Shaare Zedek | Head of the Medical Retina Unit. Jerusalem

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