Alain Bienaimé. « Accord de principe. Dans le sillage de » … Philippe Sola

Bienvenue à cette nouvelle rubrique qui accueillera les textes nés à la faveur de la publication d’un autre texte, ces disputations essentielles et chères à Tribune juive, espaces pour réfléchir, analyser, déployer ou contredire des idées. « Responsa »? « Mahloket? » Comment la titrer ? Nous avons choisi « Accord de principe. Dans le sillage de… »

Pour les Occidentaux, c’est le bien qui doit finalement vaincre le mal. Nul doute que le régime syrien était un régime criminel, au-delà du concevable. Le problème survient quand on apprend que c’est Daesh, revitalisé, qui renverse Bachar. Lequel Daesh était qualifié par les « Occidhonteux » d’État terroriste et incarnait ce mal absolu, qu’il n’y a pas si longtemps, le camp du bien s’efforçait de combattre en étant victime, en guise de représailles, d’attentats meurtriers.

Il faut donc en conclure que le mal serait entre temps devenu le bien. Par quel miracle ? Parce qu’un émir djihadiste, adepte de la taqiya, comme tout djihadiste qui se respecte, déclare publiquement, qu’il a découvert les vertus de la démocratie et du pluralisme, même s’il nourrit toujours, comme pensée de derrière, d’entrer avec ses troupes délivrer Jérusalem ?

Il serait urgent que les « Accidentés » comprennent que l’histoire n’est pas le combat du bien contre le mal, mais un jeu de forces qui s’opposent et qui ont chacune leurs intérêts propres. Une force se réduit par une force supérieure, et cʼest la guerre, ou se modère, se règle sur d’autres, et cʼest la diplomatie. Elle n’est en soi ni bonne ni mauvaise, elle est amorale. La morale, c’est seulement ce que chaque force est capable d’affirmer d’elle-même et par elle-même. Volonté de puissance aurait dit Nietzsche.

Il s’agit donc, somme toute, de savoir si l’on peut s’allier à une autre force, en faire un « ami », ou si on doit la tenir pour un « ennemi », une force résolument hostile. L’erreur des Occidentaux, comme lʼillustrent Tintin ou Raphaël Glucksmann, est de croire, par leur culte exclusif des « droits de lʼhomme », à une vision morale du monde totalement irénique, pleine de bons sentiments jusquʼà la nausée, ignorant que, du point de vue de la Realpolitik, la morale n’est qu’une arme supplémentaire dans le combat que ces forces se livrent. Et existe-t-il autre chose que la Realpolitik ? Dire cela ce n’est en rien révoquer la morale, à l’inverse de ce que croit Glucksmann. C’est savoir que notre morale vaut pour soi et pas nécessairement pour l’autre. Si la politique consiste à penser le rapport à l’autre, entendre ses griefs et ses prétentions est plus nécessaire que lui faire des sermons, dans lesquels on exigerait de lui qu’il s’incline et reconnaisse inconditionnellement ce à quoi nous sommes attachés nous- mêmes – et encore une fois, redisons-le, avec raison –, non parce que ce à quoi nous sommes attachés est vrai mais simplement parce que nous y sommes attachés et que cet attachement nous oblige et nous définit. Nous procédons toujours en confondant les ordres, pour parler comme Pascal. Voilà pourquoi nous sommes haïs et quʼà défaut de nous tuer parce que nous avons encore les moyens de nous défendre, nombre de nations dans le monde nous méprisent. Dʼautant que la technique n’est plus notre apanage, comme l’exemple de la Chine ou de l’Inde le prouve chaque jour. Quant à cette haine de nous-mêmes que nous chérissons par- dessus tout, elle aiguise encore davantage la haine de nos ennemis, en augmentant leur mépris au regard du vide affolant qui nous occupe, avec pour toute élévation spirituelle que de gloser sur la différence du genre ou du sexe des hommes, comme jadis on glosait, avant la chute de Byzance, sur le sexe des anges…

Nous avons raison, bien sûr, de défendre la liberté des femmes parce que ce sont nos valeurs, le résultat dʼune longue histoire qui constitue un patrimoine commun, oserais-je dire, notre « identité », mais on ne peut exiger du monde entier qu’il les partage au seul motif que ces valeurs seraient en soi universelles, cʼest-à-dire objectives et immaculées. Il n’y a pas de valeurs qui le soient jamais. Les valeurs sont toujours relatives,conditionnées. Ce qui est universel ou inconditionné, c’est la raison pratique, à savoir, lʼexigence de moralité, l’exigence d’avoir des valeurs. Quand, en Iran, les Iraniennes luttent en se dévoilant, elles luttent contre la République Islamique d’Iran où cela leur est interdit. Quand, en France, de jeunes musulmanes luttent en se voilant, elles luttent contre la République laïque française où cela leur est interdit à l’École. Les unes et les autres mènent une lutte qu’elles jugent juste. C’est à nous de soutenir les femmes iraniennes et de combattre les jeunes filles qui se voilent à lʼÉcole, instrumentalisées par les frères. Il ne faut pas s’étonner en retour que les islamistes combattent les femmes iraniennes et soutiennent les jeunes musulmanes. Il ne sert à rien de dire qu’on aurait raison tandis quʼils auraient tort puisque chacun à ses valeurs qui viennent le justifier entièrement à ses propres yeux : ce ne sont pas nos valeurs qui décident, en raison de leur supposée justesse, de lʼissue du combat mais la puissance des forces qui sʼopposent et se font la guerre, seules capables dʼimposer réellement les valeurs qui sont portées par ceux qui les défendent. Les valeurs ne disent pas qui a raison, elles renvoient seulement à la force qui en est son porte-drapeau, les incarne, les soutient, affirmant un horizon, une préférence, un idéal pour lesquels cette force se dépense et sʼemploie.

Mais ce n’est pas le droit abstrait des femmes qui est en cause dans cette lutte, droit de se vêtir comme « on veut ». Là commence le malentendu ou lʼéquivoque quand il faut justifier quelle est la raison de notre engagement et de notre combat. Car la volonté, à elle seule, nʼest pas source de droit mais au mieux lʼexpression dʼun caprice. On ne passe pas aisément du « Je le veux » à « Il le faut », du Wollen au Sollen, comme on dirait en allemand. Ce qui est en cause, c’est une lutte politique et civilisationnelle visant la place des femmes dans ces États respectifs, l’affirmation d’une longue histoire où hommes et femmes se sont fréquentés, tête nue, sans devoir se voiler la face et se la cacher, elles, pour expier la honte ou la faute dʼêtre simplement des femmes. Des forces en lutte portant des civilisations et non des principes qui sʼimposeraient dʼévidence, dans une marche irrésistible du progrès moral, rejetant le faux pour imposer ou faire triompher le vrai, à la façon de lʼhistoire des sciences, afin quʼadvienne le règne de lʼégalité, lequel consacre la volonté de chacun dʼêtre ce quʼil veut : voilé ou non-voilé, homme ou femme selon la règle inconstante de son humeur ou de son désir. Inconstante et inconsistante. Triste moralité qui affirme des individus plutôt quʼune tradition, la fidélité à une loi commune. Là encore ce n’est pas notre personne qui est en cause mais bien lʼAutre, quelque chose qui vient de loin et dont nous sommes à la fois les dépositaires et les obligés. La morale ne doit pas dépendre de la volonté bonne et libre de chacun, de son arbitraire. Ne jamais oublier quʼelle est en premier lieu lʼensemble des mœurs dʼune nation, ce que Hegel nommait la Sittlichkeit, expression dʼune tradition commune qui fait tout une civilisation : si fueris Romæ, Romano vivito more. On peut souhaiter que les hommes veuillent vivre à Rome : il faut les y accueillir, ouvrir les portes de Rome, mais à condition que ceux qui les passent deviennent romains. En revanche, il ne faut pas confondre Rome et le monde, croire que Rome et le monde c’est pareil. « Urbi » nʼest pas « orbi ». Ce que même un Pape finit par oublier.

Les droits de l’homme sont les valeurs d’une civilisation qui a individualisé, atomisé, l’homme, parfois jusqu’au ridicule. Ne demande-t-on pas par exemple à un criminel arrêté à l’étranger et recherché en France, s’il souhaiterait ou non être expulsé vers le pays qui le recherche, et cela au nom du respect des droits de sa petite personne ! Quels sens les droits de l’homme peuvent-ils avoir pour des sociétés holistes pour lesquelles le groupe, le tout, la communauté existent et non les individus qui la composent, sociétés qu’avec mépris et ignorance nous nommerons des fourmilières ? Ce qui est universel, ce sont l’existence de ces valeurs qui constituent chaque civilisation, nullement ces valeurs elles-mêmes, car il n’existe pas une civilisation qui soit une et universelle, laquelle serait alors le sujet nécessaire de ces valeurs. Sauf bien sûr à croire en l’existence d’une humanité mondialisée, globalisée, ayant pour valeur commune l’homme individuel, celui des droits de l’homme précisément, accessoirement consommateur de Coca-Cola, de hamburgers et de smartphones. C’est en lʼespèce ce qui constitue tout l’idéal chrétien, paulinien, catholique tel qu’il se trouve exprimé dans la prophétique et programmatique lettre aux Galates, texte sans aucun doute le plus important pour comprendre le projet métaphysique de l’Occident chrétien, mais c’est un pléonasme.

Lʼaffirmation de valeurs universelles, valables pour une humanité planétaire, est une pure sécularisation du christianisme, de lʼÉglise et de lʼEmpire, bref de ce que longtemps on a appelé Rome, puis plus tard lʼOccident: la voie romaine. Le judaïsme doit s’y opposer, y résister et distraire l’humanité de cet universalisme mortifère et abstrait. C’est pour cela qu’il existe un peuple « élu », afin de nous préserver d’un tel malheur, qui signifierait lʼachèvement complet du nihilisme : plus de Grec ni de Juif, plus dʼhomme ni de femme, plus de maîtres ni de serviteurs, plus aucune différence pour plus aucun différend. Lʼidéal wokiste des gauches contemporaines enfin accompli. Et attendant « cap au pire », et vogue la galère. Avec la mort de Dieu ce nʼest pas Dieu qui est mort mais lʼhomme qui est devenu Dieu.

Il faut redonner voix à Dieu pour sortir du nihilisme, cʼest-à-dire, si on nʼy croit pas comme cʼest mon cas, à lʼAutre, à quelque chose dʼautre que lʼhomme et qui lʼoblige. Un humanisme fondé sur un anti-humanisme radical, non pas de lʼautre homme à la façon de Lévinas, mais de lʼautre que lʼhomme, à la façon de Kafka. Et cette limitation de lʼhumanité et de lʼhomme ( « Un homme, ça sʼempêche », disait admirablement Camus) ne signifie pas fermeture ou « apartheid », puisque chacun est libre de se convertir et de se reconnaître dans une élection qui nʼest pas ethnique mais métaphysique et spirituelle : que le désir de homme est le désir de lʼAutre, au double sens du génitif… Laquelle demande pour faire son chemin de savoir tourner le dos à lʼamour comme principe, quʼil soit compris comme compassion par les Chrétiens ou élévation par les Grecs, cʼest-à-dire sortir de l’oubli de la Loi, cet autre mode de lʼoubli de lʼêtre. Car aimer reste une expérience singulière : il nʼest jamais la raison suffisante capable de faire tenir le monde.

Judaïsme ou christianisme : il faut choisir, camarade ! Quant au « judéo- christianisme », c’est une simple chimère. Ou pour le dire autrement, cʼest la façon chrétienne de liquider le judaïsme, lequel constitue un « scandalon », ce qui veut dire, en grec, un piège capable de nous faire tomber, d’entraver notre marche en avant, nommée plus tard le progrès. Liquider avec amour, dépasser, effacer, canceler le particulier. Demandez le programme ! C’est le destin d’Israël dʼêtre un « scandale », d’être un retardateur, d’empêcher que la fin sʼaccomplisse, que la volonté du néant soit faite ou « fête », cʼest-à-dire que ne triomphe la technique dans lʼoubli de son essence. Mais être un scandale cʼest aussi sûrement être un objet de scandale ou de haine. Dʼoù la montée concomitante de lʼantisémitisme au sein des « nations ». Puisse ce « scandale » rester le cœur de cette élection, et cela même après la mort de Dieu. Elle fait toute une vision du monde, sans nul autre équivalent. Elle est pour nous notre ultime espérance. Peut-être comme une prière : « Écoute Israël ».

© Alain Bienaimé

A ré-écouter…

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14 Comments

  1. Il me semble qu’il y a un malentendu : le wokisme n’a rien à voir avec l’universalisme et encore moins avec la gauche (même si ce terme a été galvaudé dans l’usage commun au point de signifier son opposé). Le wokisme, né au pays des platistes, c’est-à-dire aux États-Unis, est avant tout une réaction contre l’universalisme des Lumières. Une négation pure et absolue des Lumières. Dans le cadre de cette idéologie raciste, obscurantiste et réactionnaire, tout se vaut, les valeurs sont relatives : les dégénérés wokistes refuseraient de porter le voile et deblaterent sur le patriarcat Mais sont farouchement pour le voile et le patriarcat au nom du « respect des minorités ». Donc pour le wokisme les musulmans et non musulmans, les Africains et les Européens n’ont pas les mêmes droits. Ni les mêmes devoirs. C’est donc l’antithèse absolue de l’universalisme. En fait, un wokiste n’est rien d’autre qu’un islamiste sans barbe ou un collabo de l’islamisme atteint de haine de soi.
    Dire qu’Israel doit s’opposer à l’universalisme et y résister est un contre-sens puisque c’est Israël qui défend les valeurs universelles (condamnation du meurtre et du viol, liberté et sécurité des femmes) _ lesquelles sont précisément combattues par les Islamistes, les wokistes, les décoloniaux et autres immondices Nazis. Je n’adhère pas non plus à l’idée selon laquelle le christianisme serait l’ennemi du judaïsme. A fortiori à une époque où le but de l’islamonazisme (et donc de l’union Européenne) et du wokisme est de détruire Judaïsme ET christianisme. Paradoxalement, le palestinisme du pape François me donne raison puisque c’est un pape anti-chrétien.

    • @Kinski

      Merci pour vos remarques que j’ai lues avec attention. J’essaierai de vous répondre très rapidement sur deux points qui me semblent essentiels.

      1°) L’universalisme n’est pas réductible à la question des Lumières ou à l’affirmation de l’existence d’un homme universel en général. Il s’agit selon moi de savoir surtout à quoi l’homme doit être fidèle, à quoi il doit se rattacher, de quoi il doit dépendre. On peut être fidèle à l’universalité de la loi ou fidèle, c’est-à-dire sujet, de sa seule volonté comprise comme affirmation de soi, ce qui n’est pas pareil. Car, dans ce dernier cas, c’est la volonté qui devient la loi. On peut appeler cela un universalisme « anarchique », sans principe transcendant, strictement immanent – c’est déjà toute la philosophie de Fichte –, par opposition à un universalisme légaliste et transcendant – où c’est la loi qui est l’universel, c’est-à-dire la volonté de l’Autre, souvent traditionnellement comprise comme « volonté de Dieu ». Le nihilisme de notre époque nous met face à un tel choix. Ou l’homme n’est redevable que de lui-même ou il l’est d’un Autre qui s’impose à lui, qu’il décide d’écouter ou non, de suivre fidèlement. Le wokiste, véritable Kirilov moderne – je l’ai mentionné tout à fait incidemment pour dire qu’il était devenu le champion des gauches occidentales – ne reconnaît aucune loi universelle, sinon sa seule volonté d’être ce qu’il veut être et de l’imposer par la force aux autres, dans une frénésie de reconnaissance. Limiter sa volonté, ce serait chercher à le nier, ce qu’il ne peut pas tolérer. Il relève donc d’un universalisme de la volonté qui n’entre pas nécessairement en contradiction avec un racisme assumé ou proclamé – la race n’étant pas un fait objectif mais le moyen de s’affirmer en excluant, d’opposer un « nous » à un « eux ». C’est aussi le vouloir qui triomphe chez lui jusque dans cette suprême tentation que serait la volonté de mourir, d’être un martyr, pour témoigner devant la mort désirée de sa toute puissance absolue et inconditionnée. Viva la muerte!, comme dirait l’autre.

      2°) Ce que vous appelez des valeurs universelles (condamnation du viol et du meurtre, le Décalogue, etc.) échappent à la volonté précisément. C’est la leçon principale de la Thora, vous en conviendrez. Israël, ou plutôt le judaïsme, s’oppose à cet universalisme qui vise à abroger la loi, toute la loi pour que lui soit substitué une affirmation purement subjective des valeurs via l’affirmation de la volonté ou de l’effectivité de l’amour. « Amo, volo ut sis » : j’aime, je veux que tu sois. Pour un chrétien, c’est l’amour, volonté constituante, qui fait être le prochain, alors que, selon moi (et quelques autres…), ce qui le fait être, ce qui nous fait être, c’est la marque que la loi imprime ou inscrit en nous, dès notre naissance. On ne se constitue pas soi-même, on est constitué. En quoi François serait-il anti-chrétien de ce point de vue ? Rien en lui n’y déroge. Il prône un universalisme qui n’aime pas – et c’est un euphémisme – le particularisme juif. Cela n’est pas un discours extraordinaire : c’est la théologie de l’Église la plus classique d’avant le Concile. Sans omettre le « peuple déicide »… Si l’amour est notre loi alors il n’y a plus de loi. Vous voyez bien que l’amour n’est pas si aimant ni aimable qu’il le prétend.

      Ce n’est pas parce que les wokistes veulent liquider les juifs et les chrétiens que j’en conclus à l’identité des uns et des autres au seul motif qu’ils auraient un ennemi commun. Avoir un même ennemi lie sûrement leur sort sans permettre pour autant de les confondre. Toutes les institutions internationales, filles de la scolastique chrétienne espagnole du XVIe siècle, qui a inventé le jus gentium, n’ont qu’un objectif : canceler Israël et le judaïsme, les effacer, les abroger, les accomplir, bref les faire disparaître. Ce fut la visée de la Shoah sur un mode criminel et fou : qu’on ne parle plus des juifs, qu’ils rentrent dans le rang, qu’ils périssent. Je ne crois pas exagérer en disant cela, au regard de la Shoah elle-même. Ce que je pointe n’est pas une spéculation purement théorique et oiseuse ou vainement polémique, une atteinte à l’œcuménisme ambiant. Ce que je pointe A EU LIEU, hélas ! A nous de tout faire pour cela n’ait pas lieu une seconde fois.

      • La Shoah a été précédée des génocides arménien, grec pontique et assyrien qui répondaient à la même volonté d’exterminer des peuples…chrétiens.
        Hitler, ami de la Turquie, s’en est inspiré. La corrélation est évidente.
        De plus, Fichte que vous citez était un proto-nazi.

        • Et alors ? Qu’est-ce que les massacres de chrétiens précédant la shoah prouveraient ? Je ne vois pas bien : que le judaïsme et le christianisme seraient pareils idéologiquement en raison de leurs martyrs communs commis pour des motifs et des circonstances bien différents et par des bourreaux eux aussi bien différents ? Comme disait Pascal le martyre ne témoigne de rien sinon de ce que vous n’êtes pas le plus fort.
          Concernant Fichte, vous m’avez mal lu. Je ne sais pas exactement ce que signifie le terme « protonazi » que vous employez. On appelle cela en histoire de l’anachronisme. Je le cite comme l’auteur capital pour comprendre notre modernité dans son entrée dans le volontarisme nihiliste (le nazisme en étant une forme exemplaire, mais loin d’être la seule, hélas !). C’est ce que Jacobi lui objecte avec une lucidité impressionnante dans sa lettre de 1799 qu’il lui adresse. Si vous m’avez cru fichtéen, c’est que vous ne m’avez pas lu ou mal compris.
          Bonne année à vous

          • @Alain Bienaimé Je n’avais pas vu ce que vous écriviez sur Fichte. Dire que Fichte a inspiré le Nazisme ne constitue nullement un anachronisme. L’endoctrinement politique sous couvert de philosophie est né en Allemagne (ensuite, la France a fait pareil à partir de Sartre). En dehors de ses théorie métaphysiques vaseuses, Fichte émettait l’idée d’une supériorité intellectuelle et culturelle du peuple allemand (!) notamment sur les Français. Sous Napoléon, il excitait la jeunesse prussienne à prendre les armes contre la France(et l’on sait en effet les atrocités que firent les Prussiens sur la population française dès 1814 et 1815). Fichte, précurseur du nationalisme allemand, considérait le peuple allemand comme un peuple élu ayant pour rôle de gouverner le monde.
            Oui, Fichte et d’autres « philosophes » teutons ont bien rendu possible le Nazisme de même que d’autres « philosophes » du même pays ont rendu possible le stalinisme. Les billevesées de la « philosophie » teutonne auront infligé autant de mal au genre humain que le Coran.

            Au sujet du génocide arménien, révisez également vos cours d’histoire.
            Prélude à la Shoah, même logique génocidaire, alliance historique entre islam et 2eme Reich puis 3eme Reich, similitude (en terme d’idéologie et de méthode) entre islamisme et Nazisme, volonté d’éradiquer conjointement Christianisme et Judaïsme _ dans une même volonté génocidaire toujours active. Et même plus que jamais.

          • Voilà ce qu’ecrivait Fichte en 1807 :
            « C’est vous, les Allemands qui, parmi tous les peuples modernes, possédez le plus nettement le germe de la perfection humaine et à qui revient la préséance dans le développement de l’humanité »…
            On comprend mieux pourquoi Hitler et les Nazis se réclamaient de Fichte (ultra surcôté comme le sont de nombreux imposteurs intellectuels). C’était leur aieul idéologique, pour ainsi dire.
            Le monde se porterait mieux si ni l’Allemagne ni l’islam n’avaient existé.
            Gustave Le Bon avait parfaitement analysé l’adéquation entre la philosophie allemande et les crimes abominables du 2eme Reich (lui-même annonçant le suivant) : « Les professeurs qui declaraient autrefois le peuple allemand un admirable modèle le donnent aujourd’hui comme type de la barbarie. Ils auraient évité de telles variations d’opinion en étudiant ses doctrines philosophiques. Les conquêtes et les massacres des Germains sont, en effet, de simples applications des enseignements que propageaient depuis longtemps leurs livres. »
            Gustave Le Bon était un génie (ultra sous-côté, comme le de nombreux genies) de la philosophie politique, et ainsi qu’il le notait : « La leçon des faits n’instruit pas l’homme prisonnier d’une croyance ou d’une formule ».

          • « Commis pour des circonstances et des motifs bien différents et par des bourreaux eux aussi bien différents »…C’est une plaisanterie…ou du négationnisme ? Le massacre des Arméniens et des Chrétiens soumis à la Turquie était un génocide; exactement comme la Shoah. L’Allemagne était l’alliée de la Turquie, et Hitler s’en est inspiré pour mettre en place la Shoah. Hitler qui était également l’allié du grand mufti de Jérusalem. Est-ce qu’il faut vous faire un dessin ? Le rapprochement, en terme d’idéologie génocidaire, et le fait que l’Histoire se répète ne saute-t-il pas aux yeux ?
            De plus, votre citation de Pascal est totalement hors de propos et pourrait même être utilisée par des individus antisémites relativisant la portée de la Shoah.

          • Fichte était notoirement un inspirateur du nazisme https://www.france-catholique.fr/les-philosophes-qui-ont-permis-a-hitler-de-reussir.html
            https://www.degruyter.com/document/doi/10.4159/harvard.9780674365087.c2/pdf?srsltid=AfmBOopYnOeBeUWlaf1Txf-M1GgMq-7s-tDu3FE0iv7ospYPxB06P4yx
            L’idéologie hitlérienne trouve ses sources dans la culture politique et philosophique allemande, et plus particulièrement prussienne.

            Il faut toujours se méfier des germanophiles (sauf quand cela se limite à la musique classique, à la rigueur !).

  2. @Alain Bienaimé Votre argumentaire me semble rempli de contre-sens. Le judaïsme, le boudhisme, le christianisme (à condition qu’il ne soit pas dévoyé, évidemment) et la philosophie des Lumières (Voltaire, Diderot…) prônent des valeurs universelles et communes. Il existe un socle de valeurs humanistes communes au genre humain, et c’est précisément Israël qui actuellement les défend le mieux. Ces valeurs ne sont pas seulement négatives (interdiction de tuer gratuitement, de violer, de voler etc) mais également affirmatives (aspiration vers l’amour et la beauté) : d’où la haine des barbares islamistes et wokistes qui saccagent des œuvres d’art et brûlent des livres, d’où leur haine des femmes et leur puritanisme. La phrase « Il prône un universalisme qui n’aime pas le particularisme juif » est également un non-sens, d’autant que l’universalisme n’a jamais impliqué la destruction des particularismes et des identités. Cela ce n’est pas l’universalisme mais le totalitarisme (qu’on retrouve notamment chez les Européistes).
    Peut-être en revanche me suis-je mal exprimé en disant que le pape François est anti-chretien : il n’est pas à proprement parler anti-chretien mais incarne les côtés les plus dévoyés du christianisme, y compris l’antisémitisme mais aussi la haine de soi et l’esprit de soumission (tendre la joue à ceux qui veulent vous egorger). Cependant de très nombreux Chrétiens (y compris sur ce forum d’ailleurs) détestent ce pape et représentent la face lumineuse du christianisme. Serge Klarsfleld a d’ailleurs dit que les Justes français ayant sauvé la vie de Juifs sous l’occupation étaient motivés par le double héritage républicain et chrétien. Je vous rappelle au passage que le Nazisme hitlerien, tout comme le Nazisme islamiste, était anti-chretien : il s’agissait de détruire l’héritage judeo chrétien de l’Europe pour lui substituer un Nouvel Ordre. Wokistes, Melenchonistes, Macronistes et Européistes poursuivent le même objectif.

  3. @Kinski

    vous écrivez : « Le judaïsme, le bouddhisme, le christianisme (à condition qu’il ne soit pas dévoyé, évidemment) et la philosophie des Lumières (Voltaire, Diderot…) prônent des valeurs universelles et communes. »

    Évidemment, bien que je serais curieux de savoir ce que vous entendez par un christianisme qui serait « dévoyé »!

    Mes arguments pour opposer judaïsme et christianisme, et que vous jugez remplis de contre-sens, n’ont rien en soi de très originaux : ils s’appuient sur les lettres de saint Paul (aux Romains, aux Galates), lequel, en l’occurrence n’est pas la plus mauvaise des autorités. Pourquoi le christianisme a-t-il existé comme christianisme, comme religion à vocation universelle, s’il n’était qu’une extension du judaïsme ? Posez-vous la question. Elle est au cœur du « nouveau testament », défini comme cette nouvelle alliance, pour une communauté chrétienne universelle (l’humanité toute entière) promise à être le nouvel Israël (rien que ça !)

    Les valeurs dans les deux religions sont peut-être les mêmes : là n’est pas la question selon moi. Ce ne sont pas les valeurs qui sont en cause mais ce qui les fonde. D’où ces valeurs proviennent-elles ? Qu’est-ce qui les justifie ? C’est un problème capital auquel vous ne semblez guère attacher d’importance. C’est votre droit. Permettez-moi sur ce point de ne pas faire preuve de la même indifférence.

    Quant au bouddhisme que vous mettez avec la philosophie des Lumières : Voltaire et Diderot (!), le christianisme et le judaïsme dans les pourvoyeurs de valeurs universelles communes, j’avoue mon étonnement. Le bouddhisme qui affirme que les dieux sont des illusions dont il faut se déprendre ? Je ne vois guère en quoi il peut se rattacher à des religions qui n’ont cessé de dire exactement le contraire, à savoir que l’illusion consiste à penser plutôt qu’il n’existe pas de Dieu. La Bible ne nomme-t-elle pas ces « égarés » des insensés ? Des insensés et jamais des éveillés.

    Enfin, sur les chrétiens, ces justes qui ont sauvé des juifs, il n’en est nullement question dans mes propos. A aucun moment je me permets de juger des chrétiens en tant que personnes. Je ne parle que du christianisme et de son héritage ou de sa sécularisation, laquelle constitue, je le redis, notre monde moderne actuel, et cela même si ce monde ignore totalement qu’il en est l’héritier.

    A vous cordialement en dépit de nos désaccords.

  4. @Alain Bienaimé Pourquoi mettez-vous un point d’exclamation après « Voltaire et Diderot » ? Ces deux géants représentent bien l’incarnation des Lumières, qui ne sont en aucun cas teutonnes…
    En ce qui concerne le boudhisme, je faisais allusion à certaines de ses valeurs éthiques, tout a fait en accord avec l’humanisme du judaïsme, du christianisme ou des Lumières. Je ne vois pas l’intérêt d’essayer d’opposer judaïsme, christianisme et boudhisme (ou hindouisme) : c’est totalement contre-productif. A l’heure où le monde fait face à un Islamisme nazi, suprémaciste et génocidaire, l’heure est au contraire au rapprochement entre tous ceux qu’il prend pour cibles. Qu’il existe des Chrétiens antisémites et pro-islamistes (comme le pape, Cécile Duflot et autres dégénérés) est autant un problème pour les Chrétiens ou les Athées que pour les Juifs. Face a la peste brune islamiste et ses complices, les personnes de bonne volonté doivent s’allier, independamment de leur foi ou absence de foi personnelle. Cordialement.

  5. @Kinski

    vous écrivez : « l’heure est au contraire au rapprochement entre tous ceux qu’il prend pour cibles ». Cela c’est de la pure politique. Vous comptez vos troupes. Je ne cherche pas à être productif. Essayer de penser en distinguant les questions, ce n’est pas monter une coalition pour conduire une guerre. Notre désaccord sur ce point est total.
    Bonne année à vous

  6. Personne ne dit que le judaïsme et le christianisme sont identiques ni que l’antisémitisme chrétien n’existe pas. Mais votre argumentation tourne en rond, procède par raccoutcis et est sophistique. Bonne année à vous.

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