Fadila Tatah. « Mes dessins sur le 7 octobre c’est moi qui décide quand je termine »

C’était il y a plus d’un an. Je dessinais Gali et Aisha, deux israéliennes. Mon texte qui accompagnait ce dessin :

« On a eu les arracheurs d’affiches et maintenant on a les superviseurs des réseaux sociaux, ceux qui vous disent ce dont on a le droit de parler … ou pas.

Alors ce texte s’adresse à ceux qui m’insultent, qui m’assignent, qui me prêtent des intentions, qui m’enferment dans ce que je ne suis pas ; lisez bien, ce message est fait pour vous, une dédicace, une vraie :

« J’ai le droit de dessiner ce que je veux. Mes dessins sur le 7 octobre c’est moi qui décide quand je termine.

Non, je n’aime pas ce que je vois depuis le 7 octobre.

Non je ne cautionne aucune guerre, aucune attaque, aucun bombardement.

Oui, je suis triste et atterrée par toute cette violence, par tous ces morts, par tous ces blessés, par tous ces pleurs, par tout ce qui se passe.

Jamais je ne soutiendrai le Hamas car j’ai trop de peine pour le peuple palestinien que le Hamas n’a pas su protéger ; jamais je ne soutiendrai un organisme terroriste car mon soutien est dédié à la démocratie.

Quand j’ai dessiné les femmes Iraniennes, personne n’est venu me demander d’arrêter de les dessiner. Quand j’ai dessiné les enfants palestiniens sous les bombes, personne ne m’a calculée. Quand j’ai dessiné les enfants somaliens souffrant de malnutrition, personne ne m’a remarquée. Quand j’ai dessiné les enfants travaillant dans les mines, rien, nada, pas un souffle. Quand j’ai dessiné les migrants africains expulsés d’Algerie, de Tunisie, qu’on a laissé mourir de soif dans le désert, idem, personne n’a relevé.

Dès que j’ai dessiné les israéliens victimes du massacre du 7 octobre, vous m’avez vue, vous m’avez insultée, vous ne m’avez pas respectée ; du tutoiement, aux reproches, aux accusations de traitrise, des délires sur le fait que je serais une chargée de propagande pour le compte de l’ambassade israélienne ; j’ai lu des commentaires dégoûtants émanant de profils anonymes (bien évidemment).

Je vais continuer à dessiner le 7 octobre ; c’est l’histoire que je veux raconter, pas une autre mais celle-ci. Quant à vous, si commenter mes dessins est un passe-temps qui vous plait, why not ? Après tout, vous êtes libres comme moi je le suis. Merci à vous. »

Aujourd’hui je vous partage ce dessin de Gali & Aisha, deux israéliennes qui avaient été prises en otage. Elles ont été libérées. Gali Tarshansky (13 ans) est juive, Aisha Al Ziadna (17 ans) est musulmane.

Pour Gali qui n’a que 13 ans, ce qu’elle a vu ou subi ne peut laisser indemne une fille qui sort à peine de l’enfance. Quant à Aisha, cette jeune fille dont les membres de sa famille sont encore retenus en otage, elle est plongée dans l’attente du retour des siens, on ne peut que ressentir le désarroi qui a du traverser son être jusqu’à sa spiritualité avec les cris « Allah Akbar » qui retentissent lors des attaques terroristes.

Mes pensées tendres à toutes les deux. »

hashtag#BringThemHomeNow hashtag#BringThemHome 🎗️💛🎗️💛🎗️

© Fadila Tatah

Fadila Tatah est Directrice artistique, Réalisatrice, Designer Web, Motion Designer, Artiste plasticien, Auteur-Compositeur.

Autoportrait by Fadila Tatah

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1 Comment

  1. Ce dessin me frappe, la trés jeune fille israèlienne qui semble avoir beaucoup plus de 13 ans,l’artiste a-elle- voulu faire ressortir le côté mature et sûr de lui du peuple Juif? mais la couleur qui domine est sombre alors que la jeune fille musulmane de 17 ans a la blancheur de la pureté et elle se trouve au premier plan,recouvrant en partie la petite fille juive.

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