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  1. Ce soir, dans l’émission “les informés” (une antiphrase !), Madame Valérie Lecasble, l’amie de François Hollande et de Gaspard Gantzer, lui-même ami de Lucie Castets – et conseiller de cette dernière, sans rire ! –, s’est tout particulièrement distinguée pour nous informer. Disons pour nous informer de son propre aveuglement, lequel est proprement sidérant. Ne pas dire ce que l’on voit, mais surtout ne pas voir ce que l’on voit, telle pourrait être la fière maxime morale, à laquelle Valérie s’accroche, pour ne pas être emportée par la tempête qui souffle sous son crâne.

    Sur l’emprise du narcotrafic en France tout d’abord, qualifié de “pieuvre” par le Ministre de l’Intérieur, elle se demande si l’on n’exagère pas un peu la gravité de la situation. Le problème est moins “ce” problème, s’il existe, que le discours qui tente d’en rendre compte et qui cherche, selon elle, à plaire au RN. Retailleau ne fait rien d’autre que des clins d’œil appuyés au RN. En somme, selon elle, le vrai problème n’est pas le triomphe du trafic et l’explosion du crime organisé, mais le triomphe idéologique du RN qui en serait la cause réelle ! A croire que si, par un coup de baguette magique, on faisait disparaître le RN, tous ces pseudo-problèmes disparaitraient comme par enchantement. Le RN n’est plus un parti politique, c’est à lui seul, maya, le voile de l’illusion qui nous empêche de voir la beauté du monde. Quant à responsabiliser les consommateurs, afin qu’ils se rendent compte qu’ils ne sont pas de simples clients mais les complices du crime organisé, il ne faut pas y songer, puisque, selon cette pythonisse, “tout le monde fume des joints autour de nous”. C’est donc le nombre qui justifie et absout les pécheurs en dernière instance. Les trafiquants ne seraient dans le fond que de simples commerçants en butte à des tracasseries administratives de la part de l’État. Les bobos, c’est bien connu, sont très sourcilleux quand ils achètent leurs jeans confectionnés au Bangladesh dont ils couvrent leurs délicats séants. Ils trouvent intolérables les conditions faites aux travailleurs, et ils ont raison. Mais ils ne trouvent rien à redire au marché de la drogue, aux règlements de comptes qu’il occasionne, aux balles perdues qui brisent tant de vies innocentes, bien qu’en cherchant un peu, on vous dira à gauche que personne n’est jamais totalement innocent. Et ça croit en avoir fini avec le péché originel et tout le fatras des dogmes chrétiens ! Voilà donc le seul marché, sur lequel les gens de gauche n’auront pas versé leur jet quotidien de moraline. Quand il s’agit de prostitution, leur puritanisme n’a pas de mots assez durs pour fustiger et punir la masculinité toxique qui poussent les clients aux amours tarifés. Mais quand il s’agit de drogues, le délicat usage récréatif que les bobos en font les dispense de s’en scandaliser. A mille lieues de la vulgarité de l’ivrognerie coutumière des électeurs de Marine au fin fond de leur village picard. Sans même parler des électeurs de Trump dans son Texas profond !

    Sur Amsterdam, notre dame tient à faire des distinguos : on peut être, comme elle, anti-sioniste et tenir Netanyahou pour une canaille, tout en aimant les juifs. Tous les antisémites ont des amis juifs, c’est bien connu. Il faut de la nuance, dit-elle, tout en reconnaissant que c’est difficile. En effet. A y regarder de plus près, les événements d’Amsterdam ne sont pas de l’antisémitisme, mais un mélange regrettable de hooliganisme, traditionnel dans le milieu des supporters de clubs de football, où la testostérone coule à flot, et d’expression légitime d’un sentiment anti-israélien. Car si l’antisémitisme est un délit, l’antisionisme, selon elle, est une opinion respectable au pays de Voltaire. Mais que faire, pourrait-on lui objecter, si l’antisionisme est devenu la seule forme légale d’antisémitisme, un antisémitisme qui peut être rendu public puisqu’il ne tombe pas sous le coup de la loi ? Que faire si, sous couvert de défendre la Palestine du Jourdain à la mer, la France voit prospérer en son sein un parti ouvertement antisémite, groupant 20% du corps électoral, le premier parti antisémite anti-antisémite ? Un nouveauté donc qui ne s’inspire plus du darwinisme social et de l’hygiénisme nazis comme l’antisémitisme vintage mais de Proudhon (celui-là même qui dans ses carnets, envisageait de régler la question juive par l’élimination physique de tous les juifs, une première !) et du divin Bourdieu (celui qui réduisait le monde à un savant conte pour enfants opposant les dominants et les dominés, jusqu’à verser parfois dans le plus pur misérabilisme chrétien, larmes comprises).

    A force de ne regarder que des séries-télé mettant en scène une vision infantile, voire complotiste de l’histoire, dans laquelle un quelconque serial killer, pervers en situation de handicap, en est l’inévitable héros, il ne faut pas s’étonner que nous assistions de nos jours à la Renaissance du “Protocole des sages de Sion”. Et qu’au sein de toute une génération, éveillée à l’esprit “critique”, selon l’ambitieux programme de l’Éducation nationale, celui-ci soit devenu la cause délirante, sophistiquée et effrayante d’une vision manichéenne et apocalyptique du monde. C’est oublier en effet que l’admiration et l’amour valent mieux que la critique et le rejet, surtout quand celui-ci finit dans le plus stupide des ricanements. On a finalement les héros qu’on mérite. Les nôtres se nomment scénaristes ou communicants, chargés d’élaborer un “narratif”, ce discours vide dont on ne cesse de nous bourrer le mou. Et le scénario pour l’heure, on le connaît : c’est la lutte du bien contre le mal, du wokisme contre le fascisme. Un fascisme, cela va sans dire, qui n’est pas le vrai fascisme historique mais tout ce que le wokisme n’est pas, à savoir cette image inversée de lui-même, produite par lui-même, et seule capable de lui conférer un semblant de consistance.

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  1. Steeve Suissa : “Amsterdam. Ne restons pas silencieux” - Citron IL

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