Elie Sasson. Depuis Tel Aviv. Comme un havre de paix. Alors qu’ici tout se joue …

À Tel Aviv depuis hier soir, avec la sensation oubliée et paradoxale d’être dans un havre de paix. Alors qu’ici tout se joue et que les grands enjeux sont palpables, l’humanité se rassemble et le vrai l’emporte. Ici, on ne triche pas, on ne tourne pas autour du pot, on parle vrai, on sait quel est le camp du bien. Il n’en faut pas davantage pour se sentir en paix.

La douceur iodée de l’air marin sans la chaleur étouffante de l’été. Le bleu immaculé du ciel dès le petit matin, réveillé par le gazouillis des colibris, après une nuit bercée par le chant des grillons. Le feuillage encore vert des arbres qui refusent l’avènement de l’automne. Les promeneurs en short et manches courtes. Et la guerre si proche et lointaine à la fois.

Cette belle jeunesse aux mille couleurs, ces filles blondes aux yeux clairs et au teint hâlé, ces autres brunes à la chevelure ondulée, ces peaux noires venues d’Éthiopie. Ces jeunes hommes chaussés de sandales, une arme automatique en bandoulière.

Enfin, en rentrant du restaurant hier soir, la remarque de mon fils: « C’est drôle de savoir qu’ici, je pourrais porter une kippa sur la tête sans être regardé de travers et sans crainte ».

Je lui aurais bien répondu que son vocabulaire était pauvre et que cela n’avait rien de « drôle », mais j’ai choisi de le prendre par les épaules et de le serrer contre moi. Comme un acquiescement silencieux.

© Elie Sasson

Chirurgien Dentiste. Ecrivain

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