“Une affligeante distorsion de l’Histoire”: Netanyahou accorde un entretien exclusif à Renaud Girard pour “Le Figaro”

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Benyamin Netanyahou au Figaro : “La France devrait se tenir aux côtés d’Israël !

“Nous combattons des gens qui haïssent toutes les valeurs que défend l’Europe”, a déclaré Benyamin Netanyahou. Douglas Christian/ZUMA Press Wire/Shutterstock

ENTRETIEN EXCLUSIF – Le premier ministre israélien estime qu’Emmanuel Macron se livre à “une affligeante distorsion de l’histoire

Propos recueillis à Jérusalem

LE FIGARO. – Le 11 octobre, Emmanuel Macron a, contre Israël, appelé à un embargo international des armes utilisées à Gaza et au Liban. Quelle est votre réaction ?

BENYAMIN NETANYAHOU. – Israël estime que ses amis en Europe, comme la France, devraient se tenir à ses côtés. Car c’est notre civilisation commune que nous défendons dans la guerre sur sept fronts que nous menons contre l’axe iranien de la terreur. Dans notre lutte contre le Hamas, contre le Hezbollah, contre les houthistes, contre le régime iranien, nous combattons des gens qui haïssent toutes les valeurs que défend l’Europe.

Au moment même où l’Iran s’assure que ses supplétifs terroristes du Moyen-Orient soient bien approvisionnés en armes, voici que la France appelle à un embargo sur les armes à destination d’Israël. Bien que nous ne recevions pas d’armes de la France, je trouve cet appel honteux. J’espère que la France va modifier sa politique, afin que nous puissions travailler ensemble à la stabilité du Liban, ainsi que sur d’autres dossiers régionaux.

Dans une vidéo le 8 octobre, vous vous êtes adressé directement au peuple libanais, l’invitant à reprendre le contrôle de son pays. N’avez-vous pas peur que votre stratégie d’affaiblissement du Hezbollah ne relance une guerre civile au Liban ?

Une nouvelle guerre civile au Liban serait une tragédie. Ce n’est certainement pas notre but d’en provoquer une. Israël n’a pas l’intention de s’ingérer dans les affaires intérieures du Liban. Notre seul objectif est de permettre à nos citoyens vivant le long de la frontière libanaise de pouvoir rentrer chez eux et de s’y sentir en sécurité. J’estime que le peuple libanais mérite un avenir de prospérité et de paix. J’espère que l’affaiblissement actuel du Hezbollah, mouvement piloté par Téhéran et qui a pris progressivement le Liban en otage, donnera l’occasion aux Libanais de reprendre en main leur destin.

Nous n’avons strictement rien contre la FinulBenyamin Netanyahou

Quand et comment finira votre guerre au Liban ?

Je répète que notre objectif de guerre est simple, qu’il s’agit pour nous de faire rentrer chez eux nos 60.000 réfugiés de Galilée et de démanteler au Sud-Liban tous les réseaux terroristes capables de menacer à nouveau notre frontière du nord. Le Hezbollah doit être repoussé au-delà du fleuve Litani. Nous allons détruire toutes les infrastructures terroristes qu’il a bâties au cours des deux dernières décennies. En tant que premier ministre d’Israël, je dois m’assurer que les Juifs ne subiront plus jamais, de la part de quiconque, d’attaque génocidaire, du type de celle qu’a commis le Hamas le 7 octobre 2023. Plus jamais nous ne tolérerons qu’une organisation génocidaire s’installe à nos frontières.

La France, l’Espagne et l’Italie vous reprochent de maltraiter la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban), il y a eu plusieurs incidents avec des blessés légers…

Nous n’avons strictement rien contre la Finul. Il est vrai que le Hezbollah se cache souvent derrière des postes de la Finul pour lancer des missiles contre nous. Je regrette que les mécanismes décidés par la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, après la guerre Hezbollah-Israël de l’été 2006, n’aient pas été mis en place. Je vous rappelle que la résolution exigeait que les seules armes présentes au sud du Litani fussent celles de l’armée libanaise. Or, dans cette zone, le Hezbollah a creusé des centaines de tunnels et de caches, où nous venons de trouver quantité d’armements russes du dernier cri. En presque vingt ans, combien de missiles du Hezbollah la Finul a-t-elle arrêtés ? Zéro, hélas !

Devant le peu de considération que l’État d’Israël, aux yeux de la France, montre à l’égard de l’Organisation des Nations unies, le président français lui a rappelé qu’il avait été créé par elle…

C’est un signe d’ignorance historique et de manque de respect. L’ONU a reconnu le droit du peuple juif à un État, mais il ne l’a certainement pas créé. Le peuple juif est attaché à la terre d’Israël depuis 3500 ans. L’État moderne d’Israël a été créé par le sacrifice des courageux combattants de sa guerre d’indépendance – parmi eux, de nombreux survivants de l’Holocauste et du régime de Vichy – qui ont su résister à l’offensive de cinq États arabes ligués contre lui, qui n’avaient pas accepté le plan de partage de la Palestine mandataire par l’ONU. L’ONU n’a pas pris part à la guerre d’indépendance de 1948. Dire que l’ONU a créé l’État d’Israël est une affligeante distorsion de l’histoire.

Un général de l’état-major israélien a dit que le Hamas avait pratiquement été détruit à Gaza. Y a-t-il un espoir de voir prochainement la libération des otages israéliens ? Pensez-vous que vous réussirez à capturer Sinwar, le chef politico-militaire du Hamas, qui a orchestré l’attaque contre Israël du 7 octobre 2023 ?

Nos objectifs de guerre à Gaza étaient clairs : détruire les capacités militaires et politiques du Hamas, libérer les otages, faire en sorte que la bande de Gaza ne soit plus jamais une menace pour la population israélienne. Nous avons aujourd’hui démantelé pratiquement toutes les brigades du Hamas. Sur les 251 innocents qui ont été pris en otages le 7 Octobre, nous avons réussi à en ramener 154, dont 117 sont en vie. Nous ne nous reposerons pas tant que nos otages ne seront pas revenus à la maison.

Dire qu’Israël poursuit une stratégie de famine est une flagrante calomnie“. Benyamin Netanyahou

Le procureur de la Cour pénale internationale de La Haye a demandé l’émission d’un mandat d’arrêt international contre vous et votre ministre de la Défense, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Les dirigeants du Hamas sont également visés. On attend la réponse des trois juges de la CPI. Le principal chef d’accusation contre vous est d’utiliser la famine comme arme de guerre. Que répondez-vous à la Cour ?

Comme l’a dit lui-même le président américain, Joe Biden, cette action judiciaire est scandaleuse. En effet, elle met sur le même plan les dirigeants démocratiquement élus d’Israël et les chefs d’une organisation terroriste génocidaire. Cette prétendue symétrie est absurde. C’est comme si on avait, après la Seconde Guerre mondiale, inculpé pour crimes de guerre Churchill en même temps que les chefs nazis. Il ne peut y avoir d’équivalence morale entre une démocratie se défendant avec des moyens légitimes et une organisation pratiquant le terrorisme. J’espère que la Cour qui, en droit, n’a aucune compétence sur des citoyens israéliens, n’acceptera pas cette inculpation, qui serait comme une nouvelle affaire Dreyfus et qui relancerait l’antisémitisme dans le monde.

Mais sur le fond lui-même ?

Sans aucun fondement est l’allégation que nous pratiquerions une politique délibérée d’affamer la population. Depuis le début de la guerre, nous avons autorisé le passage à Gaza de 40.000 camions, soit 800.000 tonnes de vivres, soit 3000 calories par jour et par personne à Gaza. Nous avons construit spécialement des routes pour permettre l’arrivée des camions de vivres et nous avons permis les ravitaillements par air et par mer. Dire qu’Israël poursuit une stratégie de famine est une flagrante calomnie. Le problème est que le Hamas accapare l’aide humanitaire internationale, pour ne rétribuer que ses partisans.

Pour nous, Israéliens, chaque mort de civil est une tragédie ; pour le Hamas, c’est une stratégie. Toutes les victimes civiles sont de la faute du Hamas”. Benyamin Netanyahou

Le procureur vous reproche également de cibler délibérément les civils à Gaza lors des opérations militaires, aériennes ou terrestres…

C’est également une accusation calomnieuse. Car nous faisons exactement l’inverse. L’armée israélienne est allée beaucoup plus loin qu’aucune autre armée dans le monde pour minimiser les pertes civiles, alors qu’elle se bat contre des ennemis qui font tout ce qu’ils peuvent pour maximiser les pertes civiles. Pour nous, Israéliens, chaque mort de civil est une tragédie ; pour le Hamas, c’est une stratégie. Toutes les victimes civiles sont de la faute du Hamas. Il utilise les civils palestiniens comme des boucliers humains. Il veut maximiser les pertes civiles, à des fins de propagande.

Pourquoi utilise-t-il les hôpitaux, les écoles et les mosquées comme autant de bases de lancement de ses missiles ? C’est pour se protéger des tirs de riposte israéliens. Et quand nous ripostons, il accuse Israël de crimes de guerre contre les civils, alors que nous ne faisons que nous défendre. 

Par millions, Israël parachute des tracts, envoie des SMS, passe des coups de téléphone pour prévenir les civils palestiniens de s’éloigner des prochains champs de bataille. C’est pourquoi le ratio de morts civils par rapport aux combattants tués à Gaza est le plus bas du monde dans ce type de guerre. Le plus grand expert mondial du combat en zone urbaine, le colonel John Spencer, professeur à West Point (le Saint-Cyr américain, NDLR), affirme qu’Israël prend des mesures pour protéger les civils qu’aucune autre nation n’a prises dans le combat moderne en zone urbaine.

Benyamin Netanyahou a reçu Renaud Girard dans son bureau de premier ministre à Jérusalem. DR

Cet acte du procureur de la CPI vous paraît donc illégitime ?

Totalement. Je pense que tous les États européens responsables devraient s’insurger contre ce travestissement de la justice internationale. Certains d’entre eux ont, fort heureusement, déposé des avis judiciaires auprès de la CPI expliquant qu’une inculpation des dirigeants d’Israël irait contre le principe de complémentarité, reconnu par la Cour. Ce dernier dit qu’un éventuel crime de guerre doit être en priorité jugé sur place, s’il y a un système judiciaire indépendant et fonctionnel. Or c’est précisément le cas de l’État d’Israël.

Quel est votre plan concernant l’avenir de la bande de Gaza ?

Nos trois objectifs pour construire une paix durable à Gaza sont : 1) le démantèlement des capacités militaires et politiques du Hamas – c’est pratiquement chose faite ; 2) la démilitarisation de la bande de Gaza – elle sera réalisée dans tout arrangement politique futur ; 3) la déradicalisation de la société palestinienne à Gaza – il est important qu’on n’y apprenne plus, dès son jeune âge, à haïr et à massacrer les Juifs. Cette déradicalisation sera obtenue avec l’aide, sur place, de partenaires internationaux ayant réussi dans ce domaine. Et c’est cela qui garantira un avenir de paix, aux Palestiniens comme aux Israéliens.

Un traité de paix avec l’Arabie saoudite entraînera une réconciliation historique entre les Juifs et les Arabes, entre le judaïsme et l’islam“. Benyamin Netanyahou

Vous êtes notoirement hostile à la solution à deux États pour régler le problème palestinien. Mais que préconisez-vous donc ?

Depuis des décennies, ma solution est la suivante : les Palestiniens devraient avoir tous les pouvoirs pour se gouverner eux-mêmes, mais aucun pour menacer Israël. J’ai toujours pensé que donner aux Palestiniens des pouvoirs militaires souverains pourrait constituer une menace pour Israël. Pour moi, c’était évident dès avant le pogrom du 7 Octobre. Aujourd’hui, la très grande majorité des Israéliens partagent mon avis : Israël doit conserver le contrôle sécuritaire de la mer Méditerranée jusqu’au Jourdain.

Le fait que l’Autorité palestinienne (issue des accords d’Oslo de 1993 entre Israël et l’OLP de Yasser Arafat, NDLR) continue à verser des indemnités aux familles des terroristes tués par Tsahal et qu’elle n’ait toujours pas dénoncé les atrocités commises le 7 octobre 2023, est, pour le moins, décevant. Leur accorder aujourd’hui un État équivaudrait à accorder une prime au terrorisme.

Je sais que vous n’allez pas me dire quand et comment Israël va répondre à l’attaque par missiles balistiques de l’Iran du 1er  octobre 2024. Mais n’y a-t-il pas une solution diplomatique possible ?

Vous avez raison. Je ne vais pas discuter avec vous de la riposte militaire d’Israël. En ce qui concerne la diplomatie, comment en faire avec ceux qui réclament notre destruction ? Devons-nous discuter avec eux de la manière dont Israël devrait être rayé de la carte ? C’est absurde…

Mais je dois rappeler que le grand peuple iranien n’est pas notre ennemi. C’est seulement son régime dictatorial. Le jour où le peuple iranien aura repris le contrôle démocratique de son gouvernement, les nations perse et juive reprendront leurs excellentes relations de naguère.

Croyez-vous que vous allez parvenir à signer un traité de paix avec l’Arabie saoudite, à ouvrir des relations diplomatiques et économiques avec ce royaume débouchant, comme Israël, sur la mer Rouge ?

Absolument. Et cela arrivera plus tôt que vous ne le pensez. Cela provoquera un fabuleux bond économique pour toute la région. Mais, surtout, cela entraînera une réconciliation historique entre les Juifs et les Arabes, entre le judaïsme et l’islam, entre Jérusalem et La Mecque.

Source: Le Figaro

https://www.lefigaro.fr/international/benyamin-netanyahou-au-figaro-la-france-devrait-se-tenir-aux-cotes-d-israel-20241016

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4 Comments

  1. Israël un pays qui protège son peuple et qui agit pour la protection du pays. Soutien total à Israël et à Mr Netanyahou, il en va de la survie de son pays, il combat les ennemis de l’occident. Malheureusement peu de pays européens soutiennent Israël, ils ne veulent pas voir le danger, l’islamisme. Quant à Mr Macron et tous les autres, De Villepin, le Quai d’Orsay, LFI et la gauche ne comprennent toujours pas que notre pays est en danger, ils préfèrent tous se soumettre et deviennent complices de tous ces terroristes.

  2. Tout d’abord, il semblerait qu’on n’est pas sûr (du sens) des paroles du président Emmanuel Macron, surtout concernant la 2ème partie. N’est-on pas en train d’extrapoler ces paroles afin de générer une situation politique délicate en France? Tout comme on extrapole le terme ‘antisémitisme’ qui étymologiquement s’appliquer aux peuples sémites et qui, à la fin du XIX siècle à changer de formulation (https://www.toupie.org/Dictionnaire/Antisemitisme.htm).

    Ensuite, oublie-t-on souvent l’histoire ? Car, c’est pour remercier les juifs pour l’aide qu’ils apporter avant et durant la 1ère guerre mondiale, que la déclaration Balfour leur a était donné (https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9claration_Balfour_de_1917 & Histoire Engagée (histoireengagee.ca)).

    Comment peut-on oublier tous les sacrifices qui ont étaient faits, tous ces centaines voire milliers de juifs morts, afin d’apporter leur précieuse aide au Royaume-Uni ? Alors que, rappelons-le, dans la plupart des pays européens, les juifs étaient haïs ! Ne disons pas n’importe quoi et ne nous réjouissons de la mort de ses ennemis (quel qu’il soit)! Evidemment, il faut se défendre et se protéger ! Mais la haine de ses prochains, générée par tant de cruauté, n’est-elle pas intolérable devant la face de D.ieu ? (Cf. L’antisémitisme dans l’Histoire : L’antisémitisme nazi | Encyclopédie multimédia de la Shoah (ushmm.org) & Que signifie «aimer ses ennemis»? Ce que dit la Bible et ce que Jésus a enseigné (jw.org) & Proverbes 24:17-18 ?

  3. En réponse à JP Marc je me permets de lui faire remarquer que si le Dieu auquel il semble croire existait, quel que soit le nom qui lui est attribué, s’il voulait mettre un terme à ces folies humaines, peut-être serait-il tenté de renouveler l’épisode du déluge mais cette fois-ci il ne s’agirait pas d’eau qui engloutirait la planète mais du feu nucléaire. Soyons patient, cela ne devrait pas tarder……..

  4. Entre Churchill de Jérusalem et les autres totalitaires comme l’Haman de Qom, l’hésitation est une faute et une erreur.

    Les embargos décidés contre Israêl feront du mal. Mais ils n’auront pas d’effet décisif, ni global ni particulier, sauf à détériorer quelques relations entre les pays concernés et la nation Juive Sioniste, elle l’agressée.
    Depuis sa ré-indépendance, ce pays est en lutte pour son existence, combat à la fois sur plusieurs fronts, le « nouveau » qu’est l’embargo ne changera rien quant à sa détermination de vaincre.
    Sans rentrer dans plus de détails, il y aura, comme tout le monde dit et sait,un avant 7 octobre 2023 et des après.
    Outre l’effet boomrang sur leurs auteurs, ces embargos de degrés et d’intensité divers sont iniques mais permettent de « tamiser le blé de l’ivraie ».
    L’embargo français est révélateur et ridicule: techniquement son effet est comme celui d’« un vent sur une toile cirée » mais psychologiquement il provoque un mal indéniable de par le caractère volontaire de son principe. Y vient s’ajouter la perturbation culturelle ( volontaire ? ) du Pr. Macron en matière d’histoire de lutte du peuple Juif et d’Israêl pour son indépendance et sa survie. Ses propos rapportés, qu’il n’a jamais démentis, enfoncent le couteau dans la blessure de l’agressé, dévoilent et démasquent mais « en même temps »(1) n’étonnent pas.
    Il s’agit d’un embargo -sanction se pliant aux ordres des fascistes islamistes et communistes, du BDS et de certains régimes sanguinaires arabes et islamiques comme le régime des ayatollahs.
    Il est loin d’être une mesure unique nouvelle ( Roosevelt, Staline) car il s’inscrit, dans l’esprit et dans la lettre, dans la logique de la fameuse « politique arabe » réinstaurée par de Gaulle (2). Elle était et est toujours dirigée contre Israêl le mettant en accusation systématique et automatique par des légions d’inquisiteurs fanatiques placés et élevés pour ce faire dans les médias, universités, centres de recherches et hommes de main divers, têtes de ponts, conférenciers, envoyés, etc. de l’arabisation et de l’islamisation tous azimuts. Elle a accru la dépendance de la France dans tous les domaines ou presque et l’a imprégnée à un niveau tel qu’elle est menacée dans ses valeurs civilisationnelles et son identité nationale judeo-chrétienne. Elle a donc transformé la République Française en profondeur en « France arabe » pour reprendre la qualification du regretté politiste sioniste J. Kupfer.
    L’antisémitisme « caché » derrière l’antisionisme affiché est un vieux phénomène, était et est déjà la norme classique de ces inquisiteurs malintentionnés et malfaisants; en vérité code barre de déshonneur et blason à double face de lâcheté. Le ramener au seul motif de l’« ignorance » revient à le dénaturer, involontairement ou non, en lui ôtant une caractéristique essentielle que lui-même a toujours publiquement et fièrement revendiquée car constituant une de ses essences fondatrices.
    Il n’en fallait pas plus aux régimes, entités politiques, sociétés et masses arabes et islamiques pour être consolidés et soutenus jusqu’à ce jour dans leur antisémitisme originel déjà déifié et suffisamment structurel et ancien, mais sous-estimé, tout comme le sont encore les inter-réactions entre ses effets multidimensionnels, peu importe les lieux où ils le manifestent – souvent avec violence inhérente à – et composante de – leur système idéologique.
    Les ayatollahs ont à leur tour bien assimilé, compris et agissent en conséquence.

    Macron ne déroge malheureusement pas beaucoup au fil directeur de l’esprit de ladite politique. Au contraire, avec d’autres, il la ramène à la surface médiatique, l’amplifie tout en se joignant aux inquisiteurs. Netanyahu dans leur ligne de tir et l’identité Juive Sioniste d’Israël dans leur ligne de mire, deviennent alors leur bouc émissaire affiché tout prêts à être insultés, diffamés et sacrifiés pour les moindres : gagner ou ne pas perdre l’élection municipale d’une banlieue oubliée et islamisée, camoufler une occupation d’université et agressions diverses de personnes et/ou de synagogue et d’église; assurer une pub pour conférence blabla argentée, ailleurs plus qu’ici; ou pour un contrat avec ou sans compromission; le tout pour faire diversion sur l’incapacité à établir un projet sociétal cohérent, l’absence d’initiative et d’alternative politique, face aux problèmes qui explosent et société qui implose, etc.

    Qu’il soit noté une fois pour toute que : « De Dane à Beerchèva, de Guil’ad à la mer; Pas un pouce de notre sol que n’ait racheté le sang. Du sang Juif qui les abreuve; Pré, val et mont sont saturés; mais jamais, à travers les siècles, un sang plus pur ne fut versé que celui des laboureurs de Tel Haï » Z. Jabotinsky.
    Ce sont ces mêmes Tel Haï et Qryet Shmona, pays de Trumpeldor, qui aujourd’hui sont de nouveau agressés, bombardés et menacés d’invasion comme au sud, par les mêmes hordes, états et groupes, bien organisées arabo-islamistes avec leurs sbires et alliés, protégés derrière leurs civils complaisants de plein gré ou de très faible force, et massés pour envahir le pays.
    Tirs presque quotidiens sur Israel, agressions continuelles, acheminements de troupes d’armes, de missiles divers y compris des balistiques, creusage de tunnels depuis des années ( stockage de charges chimiques et bactériologiques ? ) le tout sous l’oeil ( bienveillant ? Complice ? ) en tout cas à quelques mètres parfois des positions de la FINUL( presqu’une division ) en l’ex-liban, qui « n’a rien vu rien entendu », contrairement à l’esprit et aux termes de son mandat (3).
    Et que demandent les esprits sympathiques d’Israel ? Cessez-le feu, retrait pour réhabiliter les envahisseurs et occupants arabes sinon embargos et poursuites des agressions des personnes et du pays Juifs : « Si nous nous enfuyions devant des brigands nous serons obligés d’abandonner non seulement la Haute-Galilée mais tout le pays d’Israel » B. Gourion.
    Peu de dirigeants européens au pouvoir, ou le successeur-élève de Valdheïm, Gutierrez de l’ONU, n’a soulevé une voix efficace de protestation, ou pris une mesure adéquate contre les agresseurs terroristes jihadistes sauf à déchaîner, comme d’habitude, leur haine antisémitisme contre Israel; aujourd’hui contre le « satanique » Netanyahu et son gouvernement.
    Or en tirant sur Israël, la France et l’Europe vont se déformer et s’affaiblir plus qu’elles ne le sont déjà au lieu de se former pour du mieux aux côtés d’Israël et des USA; contre ils ne réussiront pas.
    Aujourd’hui la France comme d’autres pays, craint la concurrence israélienne d’un côté mais aimerait « en même temps » bénéficier du savoir-faire de Jérusalem en certains secteurs et partager le sien; continue à se plier au diktat arabe et islamique de pays et régimes les plus extrémistes et antisémites, mais « en même temps » apparaître ce qu’en réalité elle n’est presque plus tout à fait dans les faits, d’un autre côté (4).
    Ce n’est donc pas la 1ère fois que le négativisme dé-constructeur, pour ne pas dire destructeur, de la part de certains dirigeants en poste de responsabilité ou non, se manifeste soit par des paroxysmes ou avec éclat comme une forte bouffée de chaleur ou encore de façon plus ou moins subtile comme avec Mr. Macron. Ce comportement est aussi une caractéristique classique de la dhimmitude et la traduction d’une espèce de complexe et de dissonance cognitive qui conforte en quelque sorte le sujet dans une attitude comportementale qu’il estime normative mais sait qu’elle est erronée et, en tout cas tout du moins, plaisant à son maître – pour espérer échapper à sa sanction – sultan misérable qui parfois ne lui demande pas autant. Il suffit à ce dernier de le faire savoir sans bruit ( effet Pavlov mais sans sonner la cloche) et la réaction du serviteur se déclenche et parfois se déchaîne. Transposé à un niveau collectif, il ne faut pas s’étonner d’assister à ce que l’on voit; et demain risque d’être encore pire si rien de structurel, permanent et courageux n’est fait.
    Traiter de la façon la démocratie israélienne, surtout en ces moments difficiles de danger existentiel ( la bombe iranienne et ses vecteurs ne sont quand même pas rien et loin d’être une illusion ) où il est agressé dans son honneur collectif et meurtri dans sa chair sur son territoire national est une technique humiliante qui revient dans les faits à se plier aux desiderata de criminels totalitaires comme Hamas et Hizballah et leurs sbires, le Qatar – et de façon moins « visible » derrière eux le régime terroriste l’Iran jihadiste des ayatollahs qui sont loin d’être de faibles créatures « victimes » et « pacifiques » mais des régimes et individus massacreurs qui agissent souvent par ruse, fourberie et mauvaise foi et ne comprennent que les rapports de forces. Dans un sens, qu’ils s’estiment chanceux d’avoir à faire avec quelqu’un comme Netanyahu.
    Faire du devoir naturel d’Israêl à défendre sa civilisation matrice de la nôtre ( ou de ce qu’il en reste) le motif du fameux conflit n’est qu’une variable explicative fausse et expéditive.
    Mettre en cause et en question son existence comme civilisation-nation qui a plus de 6000 ans d’histoire attestés et bibliques est injuste et indigne de la République, d’Israël et contraire à la vérité historique.
    Comme nous l’avons écrit longtemps auparavant : Israel est la seule démocratie au Levant sur qui les démocraties peuvent compter, avec qui elles doivent compter mais contre qui ne pourront pas réussir. Elle est décidée à rester une Nation Juive Sioniste Une et à se renforcer tous azimuts. Tout rêve de la détruire se transformera en cauchemar pour son auteur.
    Comme l’a dit Bibi, avec ou sans eux, embargo(s) ou pas, Israêl, le lion de Judée profondément blessé certes, s’en sortira debout, fier, la tête haute et jamais « sur des genoux tremblants » M. Begin.
    Avec l’aide de D. triomphera de ses ennemis, ramènera les captifs et ira de l’avant vers plus de progrès, de force et de bonheur.

    * * *

    (1) Expression qui caractériserait la politique du Pr. Macron : faire une chose et son contraire à la fois car regrettant immédiatement, ou peu de temps après, son comportement, prise de position, etc. C’est un genre d’attitude qui ne peut traduire une volonté d’équilibre, mais plutôt témoigne de l’immaturité dans la réflexion et un degré de méconnaissance spécifique quant aux sociétés, leurs diversités et les phénomènes sociéto-politiques relatifs – se manifestant de par l’hésitation voire traduisant la crainte – du sujet à agir et décider de la façon d’une (ré)action qu’il pense – moins qu’il croit – réellement juste et/ ou adéquate, sans pour autant être nécessairement pertinente, face à – ou pour résoudre – un problème quelconque nonobstant son importance, son degré d’urgence et d’intensité. Ce qu’il pense juste ou vrai au départ s’avérerait peut être faux et donc injuste, le résultat, déclenchant une sorte de confusion voire un tohu-bohu intellectuel d’abord, n’est plus final. Le sujet recommence alors et pourrait continuer de la sorte jusqu’à presque l’infini, tout type d’action-réaction confondu. Par exemple en politique le sujet peut afficher, déclarer et agir comme étant à gauche ou à droite en même temps qu’être ni à gauche ni à droite; et ainsi de suite. C’est un genre d’attitude plus acquis qu’inné plus formé voire formaté qu’à l’état authentique et que certaines langues « méchantes » le raccourciraient en le qualifiant à juste titre de « jésuite » quand peut être « en même temps » il ne le serait pas !
    (2) Hormis la parenthèse constructive et positive de courte durée avec G. Mollet basée sur certaines valeurs partagées et des intérêts communs qui ont bel et bien bénéficié, plus qu’on ne le dit, à la France d’abord.
    (3) L’intervention récente – une 1ère – de la marine allemande contre un drone ne change rien de substantiel; Israel doit continuer à assurer sa sécurité par les moyens qu’il estime nécessaires à travers des mesures qu’il juge adéquates et usage de puissance de feu efficace; ses sacrifices ne doivent plus être en vain, pis servent à avantager les agresseurs et leurs sbires. L’armée de Beirut et son gouvernement supplétifs de l’ex-Damas, y resteront; qu’ils y combattent les terroristes du Hizbollah et leurs alliés. La résolution 1701 est dépassée dans son opérabilité et de nouvelles règles d’établissement, de protection et de gestion de la région du nord seront instaurées en définitive par les forces armées israéliennes conformément aux lois de la guerre et non plus basées sur des « vœux pieux » mais sur de nouvelles conceptions.
    (4) comme nation souveraine, forte puissance, maître de grands choix vitaux, mondiaux, bouleversant des situations; membre permanent du Conseil de Sécurité ayant pouvoir de veto avec impacts opérationnels et conséquences décisionnelles sur le terrain, face à d’autres pays ou forces montantes, ou l’UE, etc.

    Simon Néhmé

    https://www.youtube.com/watch?v=ITsam8351L0 – un petit exemple récent pour « changer » les idées !

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