Est-ce possible alors que le monde implose sous le coup d’une cupidité sans vision, dans laquelle il a perdu honneur, spiritualité, altérité, où le mensonge estampillé NF, devient l’identité planétaire ?
En ai-je seulement le droit alors que des jeunes gens magnifiques meurent pour qu’Israël vive et survive aux haines et aux fronts multiples qui se sont multipliés pour l’anéantir ?
Alors que je ne voudrais parler que de beauté et d’art, sans lesquelles la joie, les rires, le vin, l’amour, la vie même qui constamment sollicite nos neurones pour nous démontrer qu’au-delà des douleurs et des tragédies, il fait bon vivre, je ne sais plus comment dire, ni si j’en ai le droit.
Mais 5785 années, ce n’est pas rien, ça fait du peuple juif, l’ancêtre de toutes les religions monothéistes, avec les prérogatives et les devoirs que cela lui incombe : guider vers la connaissance, pratiquer l’altérité, l’altruisme, le courage, et cette résilience face à une vie qui lui fut si souvent ôtée, qui quoi qu’il se passe, le fait se redresser, enterré même, mais debout.
Voilà les seules choses que je peux dire pour cette nouvelle année hébraïque.
Parce que comment parler d’une terre de miel et de lait alors que meurent pour elle, si courageusement, autant de ses enfants?
Une jeunesse de 20 ans ou à peine plus, mais adultes par la détermination à sauver parents, familles, sable qui longent leur mer et leur terre.
En Israël est le début et le commencement de quelque chose qui nous dépasse, que l’on comprend seulement lorsqu’on touche à sa terre, qu’on s’y réveille, qu’on y aime…
Malgré tout, si je ne peux parler de beauté et d’art sans me sentir coupable envers cette jeunesse qu’actuellement le monde assassine préférant depuis le 7 octobre 2023, le capital financier de la planète à la vie de David et des siens, je peux quand même dire combien la vie m’a donné, en me faisant fille de Jérusalem et fille de Rome.
Et partager avec vous ce tableau « The Wall » que j’ai réalisé avec la terre et le sable d’Israël, et qui aspire étrangement ceux qui le regarde.
Une femme le regardait à Milan comme on regarde une relique.
J’ai fini par lui expliquer qu’il était fait de terre et de sable d’Israël, et elle m’a alors dit que mon tableau n’était pas un mur de plaintes, mais pour elle un mur de joie et de force solaire, et puis aussi que son nom de jeune fille était Jacob.
Rien ne s’invente. Tout est toujours dans tout. Vraiment.
Shana Tova à tous.
© Louise Gaggini
Ecrivain, journaliste, mais aussi sculpteur et peintre, pianiste, bref une « artiste plurielle ». Diplômée de lettres, d’Histoire de l’Art et de Conservatoire de musique. Auteur de nombreux dossiers pour la presse et la télévision, dont certains ont été traduits par l’Unesco, des organismes humanitaires et des institutions étrangères à des fins d’éducation et de prévention et d’autres furent diffusés par l’EN, Louise Gaggini est l’auteure d’essais et de romans dont La résultante ou Claire d’Algérie et d’un livre d’art pour l’UNICEF: Les enfants sont la mémoire des hommes. Elle est aussi l’auteure d’essais de société, et expose régulièrement, récemment à New York.
elle a publié son premier roman pour littérature jeunesse en 2001, et son premier roman pour adultes en 2004.
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