Alzheimer. Par Geka

Alzheimer… Un nom qui résonne comme une condamnation.

Une maladie qui condamne à la déchéance et à l’oubli.

Une souffrance intime, indicible, impossible donc à partager.

Dans le roman que j’écris depuis si longtemps, la mère du narrateur meurt au tout début du livre, après avoir sombré dans l’espace obscur de cette maladie qui l’avait condamnée à l’isolement dans une maison de retraite médicalisée du Loiret.

Et son fils (qui n’est pas moi) se souvient qu’il avait écrit pour elle un poème. Poème qui apparaît aussi dans mon premier recueil La Flamme retrouvée.

En cette journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, je le reproduis ici:

Tu ne te souviens pas

Tu ne te souviens pas

Tu ne vois pas qui j’y suis

Tu m’appelles monsieur

Oh toi qui m’as fait naître…

Tu ne te souviens pas

Tu penses et puis t’oublies

Tu ne vas pas si mal mais tu ne vas pas mieux…

Tu te contentes d’être

Et les jours qui s’enchaînent

À petits pas s’éloignent

Tu n’as plus de projet

Ni même de présent

Tes bonheurs du passé

Te reviennent par bribes

Et tes malheurs parfois

Qui aussitôt s’envolent

Tu n’as pas de regrets

Encore moins de remords

C’est le temps qui te tue

C’est le temps qui te mord

Dans ta chambre sans âme

Le monde qui t’entoure

N’éveille dans tes yeux

Pas plus d’intérêt

Que le chant des oiseaux

Que les rires des enfants

Tu ne te souviens pas

Tu ne vois pas qui j’y suis

Tu m’appelles monsieur

Oh toi qui m’as fait naître…

Tu ne te souviens pas

Tu penses et puis t’oublies

Tu ne vas pas si mal

Tu te contentes d’être

Et c’est déjà pas mal… Maman.

© Geka

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