Michèle Chabelski . Procès Mazan: Gisèle Pélicot est une héroïne

Bon

 Jeudi 

Retenez bien son nom

 Gisèle Pelicot

   Procès de Mazan

   Une victime heureusement encore vivante d’une attaque massive contre sa personne.

 Une attaque sur personne désarmée et même pire: chimiquement désarmée  et inconsciente pendant 10 ans des viols répétés de dégénérés pervers pilotés par le mari de la victime.

 Un fait divers digne d’un film d’horreur.

  Un coupe apparemment uni, presque fusionnel, trois enfants. 

  Docteur Jekyll et Mr Hyde.

  L’époux modèle se transformait en prédateur la nuit, recrutant d’hypothétiques violeurs de son épouse qu’il avait pris soin d’anesthésier par une dose massive de somnifères.

  La malheureuse ne se rendait compte de rien, sauf des  effets délétères des calmants sur sa mémoire, son équilibre, son rythme cardiaque, et des différentes MST  contractées au cours de ces rapports criminels.

  Un  délit sexuel dans un supermarché, une instruction  suivie d’une plongée dans son ordinateur ont fait découvrir aux enquêteurs l’abyssale perversion sexuelle de ce  mari apparemment sans histoires.

  Un assassinat programmé qui aurait pu la tuer, la contaminer au Sida, provoquer un arrêt cardiaque. 

Elle s’en est sortie. 

 Vivante. 

Grande.

Après la sidération, le combat.

Un divorce plus tard, elle demande que le procès, proposé à huis clos, soit public. 

Pour mettre en lumière la perversion de certains hommes ( son ex mari et 51 violeurs se retrouvent  parmi les prévenus), elle affronte, la tête haute, le regard  qui aurait pu dégouliner de pitié de ceux qui assistent à ce procès sans précédent.

Pas de pitié. 

Beaucoup d’empathie et de compassion. 

Infiniment d’admiration devant cette femme de 71 ans à la vie piétinée , au coeur fracturé, à l’ego progressivement reconstruit , car malgré le dévoilement public  de son intimité , elle a compris que la honte devait couvrir le bourreau, et pas la victime. 

A mesure qu’avance le procès, le monde découvre où est la criminalité, la souillure, et c’est alors qu’apparaît la grandeur de cette femme émergée de la fange où clapotaient son ex mari et ses nervis dans un dévoiement dont on ne sait s’il faut l’attribuer à un désordre psychiatrique.

Ses précautions pour ne pas réveiller son épouse endormie démontrent l’organisation pointilleuse d’un esprit psychiquement dédié au mal dans une lucidité glaçante.

On pense à l’organisation nazie programmée par des esprits au quotidien considérés comme normaux.

La cohabitation du normal et du dément n’a pas encore révélé ses connexions, on est loin d’en avoir démonté les mécanismes et ce criminel devra payer ses turpitudes au prix normal sans circonstances atténuantes. 

Ses multiples impostures pour tenter d’échapper au tribunal ont fini par lasser les médecins qui l’ont finalement déclaré apte à répondre de ses actes devant la justice.

   Madame Pelicot est une héroïne.

    Elle se tient du côté de l’honneur dans sa bravoure et son désir de faire savoir au monde à quelles perversités peuvent se livrer certaines créatures.

    Son attitude signe la dignité et le panache .

Elle possède l’aristocratie du coeur et de l’esprit.

Elle se serait bien passée de cette irruption de la notoriété dans sa vie qu’elle croyait paisible , de cette aura d’héroïne dans ce monde pollué, corrompu, où une femme jetée en pâture à la profanation d’individus nous fait découvrir des fosses de perversion meurtrière.

  Et le monde pétrifié, des femmes, mais des hommes aussi, découvrent l’insondable abjection d’individus apparemment ordinaires et la confiance tangue dans cet espace où l’indignation cohabite avec l’incrédulité  et une horreur effrayante de menaces souterraines auxquelles une femme peut être exposée.

Cette noirceur ne condamne  heureusement pas tous les hommes, malgré la position de certains journalistes qui y voient le procès de la masculinité.

La testostérone, même en excès, un parcours personnel accidenté , ne conduisent pas tous les hommes à une vision criminelle de la sexualité .

  Le pervers a expliqué avoir été victime d’un viol dans son enfance. 

  Grand malheur certes. 

Mais le concours de chaînes psychologiques et comportementales qui l’ont amené à ce dérèglement sexuel ne justifie ni n’explique ses débauches et ses dérèglements sexuels. 

Il aurait également touché sa fille et peut-être sa belle-fille.

  La féminité n’est pour lui qu’un gouffre où plonger sa perversion.

 Il est de l’étoffe des meurtriers.

  J’espère que la justice le considérera et le punira comme tel.

  Sans circonstances atténuantes.

Car hier l’avocat général a tenté de faire partager la responsabilité de ces actes inqualifiables avec Gisèle Pelicot.

  On croit rêver.

       Je vous embrasse

© Michèle Chabelski

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3 Comments

  1. La justice ne consiste pas à diviniser les victimes parce qu’elles seraient victimes ni à diaboliser les coupables parce qu’ils seraient coupables. Un tel manichéisme ne doit pas conduire le travail du juge. Laissons ce manque de probité au prêcheur ou au militant, ce qui est bien du pareil au même. On juge des personnes qui se sont rendues coupables de crimes et l’on doit ce procès à celles qui en ont été les victimes. Rien de plus. C’est au procès d’y parvenir, modestement sans lyrisme ni édification. Évitons ensuite d’en tirer des généralisations totalement abusives sur les hommes et les femmes.

    Quant à la sexualité humaine des hommes comme des femmes, elle est bien un continent noir, malgré la naïveté de la sexologie moderne qui voudrait en faire un jardin à la française. Si la nature et les religions par prudence et nécessité la voue à la reproduction de l’espèce, la nature la voue aussi, la perfide, au plaisir. C’est de cette divine contradiction que naissent tous les malentendus parmi les humains, jusqu’à les conduire, dans certains cas, en cours d’assises. Qu’on puisse s’en étonner, c’est bien cela qui m’étonne.

  2. Cette femme est une martyre et ce que son époux lui a fait subir est une forme d’assassinat, profitant de la confiance qu’elle lui accordait, il l’a réduite à rien, à un objet dont on se sert en lui faisant courir comme il est mentionné dans l’article, des risques physiques mortels. Il devrait être traité en assassin.
    Elle a heureusement pour elle une grande force d’âme et une grande dignité, qui la sauvent et la volonté que soit puni comme il le mérite le monstre qui l’a ainsi traitée.
    L’erreur à ne pas commettre est de faire par cette affaire le procès de la masculinité, ce qui serait injuste.
    Il est possible aussi que tous les hommes impliqués, si peu reluisante soit cette participation, ne soient pas des complices, juste des pions et n’aient pas eu conscience de commettre un viol. Il faut être très prudents là-dessus.

  3. L’erreur surtout d’être dupe sur le traitement médiatique de l’affaire. Quand des jeunes femmes (ou des femmes âgées) sont victimes de viols (et parfois de meurtres) racistes commis par des “racisés”, les médias font tout pour étouffer l’affaire. Cette médiatisation permet aux médias complices de l’explosion des violences faites aux femmes dans ce pays de barbares de se donner le beau rôle. Je hais les anti-féministes déguisées en “néo féministes”. Et je hais ce qu’est devenu ce pays de plus en plus dangereux pour les femmes de type européen. Ce genre d’affaire est l’arbre qui cache la forêt.

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