Lundi 16 septembre pourrait marquer une date symbolique : le début de la fin de l’espace européen. L’Allemagne fait désormais cavalier seul.
La coalition tripartite a décidé de mettre en place un contrôle strict de ses frontières afin de refouler les demandeurs d’asile et immigrants illégaux. Officiellement, la mesure est prévue pour six mois, mais il ne s’agit pas d’un engagement. L’Autriche, la Pologne, le Danemark, le Luxembourg, la France sont inquiets. La présidente de la Commission, Mme von der Leyen, elle-même issue d’un des partis au pouvoir, se dit concernée et sceptique. Le plus important pays de l’UE est entré en dissidence frontale avec l’institution européenne.
Cette décision est contraire au droit international sur le traitement des réfugiés, la libre circulation à l’intérieur de l’espace Schengen qui en est un des piliers, et l’accord de Dublin sur les réfugiés. En France, le Rassemblement National, fort de ses près de onze millions d’électeurs, n’a cessé de réclamer le rétablissement du contrôle aux frontières. Que se passerait-il si le nouveau gouvernement français décidait de revoir radicalement sa politique et adoptait à son tour la position allemande, qui n’est pas impulsée par l’AFD ( bien sûr que non) , mais bien par la décision de la coalition ? En nommant un ministre de l’Immigration ?
La problématique
L’Allemagne est confrontée à un double problème mis en évidence lors des dernières élections : Faire face à la progression du vote d’extrême droite de l’AFD, avec notamment ses deux succès dans les régions de l’ex Allemagne de l’Est, Thuringe et Saxe, qui entraine des tensions au sein de la coalition, laquelle ne sort pas indemne de ces élections, avec des résultats en demi-teinte. Voudrait-on faire écho aux résultats que ces mesures de contrôle ne seraient pas uniquement une pure coïncidence.
Reste sans doute le sujet le plus important pour son économie et son fonctionnement, l’impérative nécessité pour Berlin de trouver chaque année quatre cent mille immigrants qualifiés pour faire face à son problème aigu de main d’ouvre et au déclin de sa natalité.
Quelle solution
L’Allemagne est en passe d’instaurer ce qu’on pourrait qualifier de « nouvelle politique migratoire des deux portes ».
On vient d’évoquer la fermeture de la première porte, celle de l’immigration clandestine et des réfugiés.
L’autre porte
Berlin a conclu un accord inédit avec le président de l’Ouganda, William RUTO, connu pour son autoritarisme, pour ne pas dire plus. Son parcours politique est parsemé d’incidents sanglants, les derniers en date après avoir voulu taxer le prix du pain et d’autres produits de base, ce qui a provoqué des émeutes et des dizaines de victimes et de blessés. A part manifester leur « inquiétude », les dirigeants européens n’ont pas eu d’autres réactions. Porté au pouvoir le 13 septembre 2022, il est pratiquement l’un des seul dirigeant des pays africains à avoir rompu avec la Chine, partenaire de ses prédécesseurs. Il a intégré le Kenya au Groupe de Contact pour la Défense Ukrainienne, mieux connu sous le nom de « Groupe de Ramstein « . A la demande des États Unis, Il a accepté l’envoi à Haïti d’un millier de policiers pour restaurer un minimum d’ordre dans ce pays contrôlé par les gangs. Fin mai, premier chef d’état africain depuis quinze ans, il a été reçu à la maison blanche et officiellement désigné comme allié de Washington. L’accord conclu entre Berlin et Nairobi stipule que le Kenya reprendra ses citoyens expulsés d’Allemagne. Ce qui est très marginal pour ce pays (mais c’est un exemple, après une expulsion collective qui avait eu lieu en 2022).
Le plus important suit : l’accord conclu sur l’immigration de travailleurs kenyans vers l’Allemagne constitue un des premiers accords officiels sur la fuite des cerveaux d’un pays du tiers monde vers le plus important pays d’Europe. Berlin va « recruter », on pourrait mieux dire: « aspirer les professionnels qualifiés » dont il a absolument besoin pour son industrie et ses services, en raison de son déficit chronique de main d’œuvre. L’accord a été précédé d’un test grandeur nature, pour recruter plus de huit cents conducteurs de bus pour le Länder de Schleswig Holstein (capital Kiel). Par sécurité, les chauffeurs recrutés devront repasser leur permis à leur arrivée. L’Allemagne a officiellement un représentant spécial pour les migrations, Joachim Stamp. On imagine (peut-être à tort) que la France suivra plusieurs des voies ouvertes par son grand voisin qui prend des décisions fortes et controversées. Dans le fil de ces décisions, on s’attend à ce que Berlin poursuive l’expulsion de milliers d’Afghans, de Syriens, Le chancelier Scholz ayant signé en Ouzbékistan un accord qui prévoit l’expulsion de réfugiés Ouzbeks (comprendre que l’Allemagne ne peut pas intégrer) et la possibilité de « faire venir des talents » en Allemagne. Le représentant spécial pour l’immigration précise en outre que l’Ouzbékistan est disposé à « adapter la formation » de ces professionnels aux demandes allemandes. Dans les deux cas il s’agit de professionnels qualifiés, formés par leur pays d’origine qui hésiteront à repartir après avoir connu l’Europe. L’accord prévoit également, la possibilité d’y renvoyer les expulsés Afghans. La fuite des cerveaux est désormais en marche. Et on voudrait stopper l’immigration illégale ?
L’immigration irrégulière
En 2023, Berlin a refoulé 35.000 personnes. Contre pas moins de 20.000 au premier semestre 2024. La répartition varie selon la frontière concernée. En provenance d’Autriche d’une année à l’autre, de 14 à 11% des candidats. De Pologne, 57% au premier semestre 2024 contre 23% au deuxième trimestre.
L’impuissance de la Commission devant la décision de Berlin est patente, son porte-parole vient de déclarer « que ces contrôles ne devraient être effectués que s’ils sont incontestablement nécessaires et proportionnés … et devraient rester une exception absolue ». Les plus véhéments à contester ces mesures sont l’Autriche, très inquiète d’avoir à traiter un nombre croissant de réfugiés, et la Pologne, qui affirme s’opposer catégoriquement à la décision, alors qu’elle-même a érigé un mur de barbelés sur sa frontière avec la Biélorussie. Aux Pays Bas où l’extrême droite co-gouverne, on envisage d’emboiter le pas à Berlin. On connaît la réponse hongroise : Mettre des réfugiés dans des bus et les envoyer à Bruxelles !
La Commission en crise, explosion du plafond de verre
Pendant ce temps, la présidente de la Commission a reporté la présentation de la nouvelle Commission, sans doute à ce mercredi.
Pourquoi ce report ? La Commission serait sur le point de faire exploser le fameux plafond de verre contre les partis d’extrême droite. Sa présidente s’apprêterait à faire ce que l’Assemblée nationale française s’est refusé à faire – jusqu’à maintenant : nommer un élu du groupe issu de Fratelli di Italia, Rafale FITTO, à un des quatre postes de vice-président exécutif de la Commission. Ce qui mettrait l’extrême droite au même niveau que les 2 partis majoritaires PPE et les libéraux de Renew, fin du cordon sanitaire.
Rappelons qu’au présidium du Parlement européen, une coopération existe déjà avec le groupe d’extrême droite EKR. Un autre problème a surgi: la présidente n’atteint pas la parité entre hommes et femmes dans la répartition des postes. Au mieux 40%. On vient d’apprendre la démission du commissaire français Thierry Breton suite à un profond désaccord avec Mme von der Leyen, instantanément remplacé par le ministre démissionnaire des affaires étrangères (cherchez l’erreur). Ces conflits et désaccords provoquent l’affaiblissement des chefs d’état qui l’ont reconduite à la tête de la Commission et sont interprétés comme une perte d’autorité.
Conclusions
On le voit, l’Allemagne, très pragmatique, ne peut pas s’embarrasser de considérations morales lorsqu’il s’agit d’agir au nom de ses intérêts bien compris. L’UE gère plus de conflits internes qu’elle ne gère de solutions. Le problème de l’immigration reste la question majeure et brulante. La présence de l’extrême droite tant dans les gouvernements que dans l’institution devient une question existentielle car les gouvernements ne peuvent indéfiniment ignorer le vote démocratique d’une partie importante des citoyens. Enfin la publication du Rapport Draghi met en lumière des perspectives plutôt sombres sauf si l’UE se montre capable de se repenser elle-même.
© Francis Moritz
Francis Moritz a longtemps écrit sous le pseudonyme « Bazak », en raison d’activités qui nécessitaient une grande discrétion. Ancien cadre supérieur et directeur de sociétés au sein de grands groupes français et étrangers, Francis Moritz a eu plusieurs vies professionnelles depuis l’âge de 17 ans, qui l’ont amené à parcourir et connaître en profondeur de nombreux pays, avec à la clef la pratique de plusieurs langues, au contact des populations d’Europe de l’Est, d’Allemagne, d’Italie, d’Afrique et d’Asie. Il en a tiré des enseignements précieux qui lui donnent une certaine légitimité et une connaissance politique fine. Fils d’immigrés juifs, il a su très tôt le sens à donner aux expressions exil, adaptation et intégration. © Temps & Contretemps
Celui qui paye décide.
L Allemagne est le patron de l europe et la France clochardisée et laminée par des generations d incapables est au garde a vous !
C est la loi du genre.
On nage en pleine novlangue, comme d’habitude. D’abord sur le terme extrême droite : l’islamisme correspond 100% à l’idéologie nazie et en conséquence tous les partis pro islamistes (et non ceux qui combattent le fascisme islamiste) sont de facto d’extrême-droite. Moralité ? La politique d’immigration massive telle qu’elle est pratiquée par l’UE ou l’UK a toujours été d’une immoralité absolue puisqu’elle consiste à faire venir 1) des populations facilement exploitables et une main d’oeuvre à bat coût 2) certaines populations extrêmement racistes, antisémites et sexistes avec pour conséquence fatale une explosion des crimes racistes antisémites et antiblancs, viols et féminicides. Et pour résultat final (nouvelle solution finale) l’exode massif des Juifs d’Europe. La politique migratoire massive, souhaitée par la droite libérale (raisons économiques, loi de l’offre et de la demande) et l’extrême-droite islamiste est ni plus ni moins la mise en œuvre du pacte passé entre le mufti de Jérusalem et Hitler. Chasser les Juifs d’Europe, les mouvements hitleriens en rêvaient, l’UE le fait. L’UE est bien un système politique fasciste et néo nazi. Ce n’est pas pour rien qu’il soutient le régime d’extrême-droite de Kiev, car oui…comment qualifier autrement ces ultra nationalistes admirateurs de Bandera et ayant voulu faire un nettoyage ethnique au Donbass ? soit dit en passant, en dehors de la France où existe une censure totalitaire, les crimes de guerre de l’armée ukrainienne ou des mercenaires de l’OTAN (sur des civils et des prisonniers russes) sont de moins en moins tabous.
Donc en conclusion que dire de l’Allemagne ? Qu’au contraire de ce que prétend la newspeak habituelle, elle commence ENFIN à adopter une attitude un peu plus démocratique, responsable et morale que par le passé. C’est également le cas de l’Italie. Par contre, rien à attendre de la France tombée aux mains des barbares islaminazis. J’essaie d’être impartial : quoique fort hostile à l’Allemagne, je reconnais que son gouvernement est moins lâche, corrompu et collaborationniste que celui de l’État Islamonazi nommé « France ».
Disons plutôt fin d’un cauchemar…
Mais ce serait être trop optimiste, l’Europe ayant enclenché une spirale d’autodestruction irréversible. La guerre d’Ukraine, avec sa propagande écœurante et nauséabonde, fait suite aux bombardements du Kosovo en 1999 et constitue aux yeux du monde une trahison des principes que l’Europe prétend défendre. L’Allemagne sait en outre que la destruction de Nordstream (sujet tabou en France, où ce qu’on appelle la presse recopie les communiqués de Kiev et du quai d’Orsay sans vérifier ses informations) a certainement été l’œuvre des USA ou de Kiev _ ce qui a des conséquences désastreuses pour son économie et par extension celle de ses pays voisins. Mario Draghi le dit lui-même : l’économie européenne est au bord du gouffre. Est-ce d’ailleurs si important ? Au point où on en est…L’Europe conquise par les Islamistes est sortie du monde civilisé et sa déconfiture économique n’est pas son plus grave handicap.
Les règles aussi absurdes que criminelles de l’UE ont été imposées aux peuples européens contre leur volonté et au mépris de toute règle démocratique. Les référendums déplaisant au pouvoir central sont effacés, les élections manipulées, l’Histoire réécrite _ car pour créer l’UE il a fallu déformer totalement les faits historiques. Ces méthodes sont celles du totalitarisme : l’UE est intrinsèquement une négation de la démocratie. Quant à son idéologie, il suffit de savoir qu’elle a été bâtie avec le concours d’anciens nazis ou pétainistes pour comprendre sa véritable nature.
@Cohen M. En effet, la rhétorique européiste est un chef-d’oeuvre de newspeak. La déconstruction ou autodestruction européenne est nommée « construction européenne ».
En 1941, le Mufti de Jérusalem et Adolf Hitler se rencontrèrent et nouerent un accord : ce fut d’une certaine façon l’acte fondateur de ce qui deviendrait par la suite « » »L’union Européenne » » »…
On comprend donc mieux la fascination de l’UE pour les apologistes de Bandera : Arno Klarsfeld a eu raison de le dénoncer. Ce qui est regrettable, c’est que cela ne lui ait pas ouvert les yeux sur le vrai visage de l’Eurofascisme puisqu’il se dit encore pro-européen.
Sans vouloir paraître trop pédant, il convient de rappeler que « Deutschland über ALLES » (accusatif) signifie en allemand : « l’Allemagne au-dessus de TOUT »
ou encore « l’Allemagne notre seul sujet de préoccupation (à l’exclusion de tous les autres) ». Cette formule était celle des pangermanistes prussiens du XIXe siècle qui réclamaient l’unification de l’Allemagne (dite « petite Allemagne ») au profit de Berlin, en excluant Vienne, la Bavière c’est-à-dire les terres catholiques et « romanisées » des Habsbourg (dont proviendra ensuite l’autrichien Hitler, réalisant la dite « grande » Allemagne avec l’Anschluss et le IIIe Reich, suivi de l’annexion des terres germanophones, Sudètes, Silésie, Dantzig, Prusse orientale).
L’ignorance de l’allemand a fait croire aux non-germanophones que ce slogan pangermaniste signifiait : « l’Allemagne au-dessus de TOUS » c’est-à-dire de tous les autres pays. Ce qui est impossible grammaticalement. Il aurait fallu pour cela employer un datif singulier et dire : « Deutschland über ALLEM ». Ce contresens était pratique car il permettait à la France de dénoncer le danger que représentait l’Allemagne prussienne qui, avec des visées impérialistes aussi clairement exprimées, était prête à faire la guerre à ses voisins (le Second Empire). Ce qui s’est avéré juste historiquement avec d’un côté la naissance de la IIIe République et de l’autre du Reich allemand conduit par Bismarck, mais faux linguistiquement. « Deutschland über alles » est donc un slogan de stricte « politique intérieure » qui dit exactement l’inverse de ce que l’on a bien voulu comprendre par là. En quoi il s’applique parfaitement à la décision actuelle de l’Allemagne de rompre avec l’espace Schengen. Enfin !
Questions linguistiques à part, le danger était aussi réel que celui de l’islamisme aujourd’hui. Certains auteurs allemands (Heine notamment) avaient d’ailleurs annoncé la folie furieuse qui s’était emparée des Allemands. Dès l’epoque Napoléonienne, l’embrigadement idéologique et les crimes des Prussiens laissaient présager l’avenir. Les origines du nazisme remontent au moins à Fichte, « philosophe » devenu une source d’inspiration majeure du nationalisme prussien puis du 2eme Reich (proto nazi), et du 3eme Reich. Au cours du 2eme Reich, l’Allemagne était déjà proto hitlérienne et son armée faisait preuve d’une sauvagerie unique en Europe. En Asie lors de la répression des révoltes de la population chinoise, en Afrique (génocide herero) puis en Belgique L’alliance entre le mufti de Jérusalem et Hitler, c’était le prélude…du 4eme Reich. Consciemment ou non, Angela Merkel a œuvré en ce sens en ouvrant grand les vannes de l’immigration islamiste. Quand à Ursula Von der Leyen, qui heureusement ne dirige pas son pays natal, c’est une fasciste pur jus.
Merci Mr Bienaimé pour votre riche contribution qui apporte un eclairage complementaire tres interessant et utile.
Merci aux commentateurs qui remettent les choses à l’endroit : tout Européiste est un fasciste qui s’ignore et l’UE est la plus grande imposture politique de tous les temps. J’espère assister à sa chute définitive de mon vivant. (Dans la mesure où je suis quadragénaire, mon vœu sera sûrement comblé)
J’ajoute que la rhétorique confusionniste de l’UE est la même que celle utilisée par les mouvements ouvertement islamonazis comme le NFP : elle qualifie d’extrême-droite quiconque est opposé à l’islamisme. Or l’islamisme coche précisément toutes les cases de l’extrême-droite et du nazisme. L’UE pratique donc la même inversion des rôles lexicale que Jean-Luc Mélenchon. Même inversion des rôles vis à vis de la guerre en Ukraine : l’UE mène une politique et tient un discours d’extrême-droite tout en accusant de l’être ceux qui veulent la paix. C’est le même procédé d’inversion accusatoire que celui de Jean-Luc Mélenchon. Et la même politique. Car la politique raciste , antisémite et pro islamiste que prône Mélenchon est déjà celle menée par Macron et l’UE. Quelle différence ?
« Mme Von der Leyen elle-même issue d’un des partis au pouvoir… » De fait issue d’une famille liée à d’anciens criminels nazis. On voit bien effectivement le lien entre immigration de masse et nazisme puis islamonazisme. Détruire l’Europe judeo chrétienne.
A Terzian
judéo-chrétien est une fiction chrétienne… La même qui permet aux Chrétiens d’opposer l’Ancien et le Nouveau Testament.
Si les Chrétiens ne les opposent plus sur le mode marcionien du dépassement ou de l’effacement (le mauvais Dieu des armées contre le bon Dieu d’amour; enfin « plus » c’est à voir !), ils continuent à les opposer sur le mode messianique « orthodoxe » de l’accomplissement (le Christ est venu accomplir les Écritures) et quand ils les tolèrent encore, c’est à la façon de St. Augustin et des fondamentalistes protestants américains, à la fois antisémites et pro-israéliens.
Retournons les choses : c’est parce que le judaïsme est la négation du christianisme, que le monde moderne qui est un christianisme sécularisé, comme l’avait admirablement compris Nietzsche, est devenu profondément antisémite, puis antisioniste, et enfin anti-israélien. Écoutez Radio-France insoumise
Quant au nazisme, il n’est pas une négation réactionnaire de la modernité, selon l’absurde interprétation du Gauchistan et de ses intellectuels patentés, il est plutôt l’expression la plus pure des Temps Modernes : Triumph des Willens, volonté qui est essentiellement volonté de volonté, volonté qui ne sait plus rien vouloir d’autre sinon que de s’imposer elle-même de force à tous et en tout, au nom de « progrès », c’est-à-dire de la marche en avant de la volonté. Ce qu’on nomme la puissance (Macht). Et qui fait l’essence nihilisme de notre modernité. Il suffit de regarder autour de soi, et particulièrement dans le domaine « sociétal » comme on dit dans le Gauchistan, avec son hystérie aboyeuse coutumière. Par exemple entre mille exemples : quand on veut qu’un enfant ait deux pères alors qu’on a déjà tant à faire quand on en a qu’un ! Ou quand on veut qu’un enfant ait deux mères, juives, pourquoi pas, imaginez un peu ! Le pauvre gosse, il lui faudrait avoir au moins deux psychanalystes pour avoir le droit d’exister.
D’accord avec la seconde partie de votre texte mais la première est biaisée. Jésus était juif : un Chrétien cohérent ne devrait donc pas être antisémite, et effectivement beaucoup aujourd’hui ne le sont pas et combattent l’antisémitisme. Serge Klarsfeld a d’ailleurs récemment déclaré que les Justes (souvent dans la France rurale) ayant sauvé des Juifs pendant l’occupation étaient à la fois animés par des valeurs républicaines et chrétiennes.
« Le judaïsme est la négation du christianisme » : faux. Les deux religions sont complémentaires, nullement opposées. D’ailleurs, si l’on met de côté l’islam (que je ne considère pas à proprement parler comme une religion) les religions sont rarement opposables. Le zarahoustrisme, par exemple, a de nombreux points communs avec le judaïsme et le christianisme. (*) Le bouddhisme, le christianisme et le judaïsme, sur le plan éthique, possèdent aussi nombre de valeurs communes etc.
Il existe d’ailleurs à mon sens deux sortes de Chrétiens (indépendamment des appellations « catholicisme », « protestantisme » etc) : ceux qui suivent la morale du Christ et ceux qui suivent la morale de Saint-Augustin. Ce sont les deuxièmes (parmi lesquels le Vatican) qui posent problème et sont beaucoup plus susceptibles d’être antisémites.
En ce qui concerne nazisme, « islamogauchisme », wokisme et islamisme : c’est la même idéologie sous différentes marques de fabrique.
@Terzian
Nous ne sommes absolument pas d’accord sur ce point à mes yeux capital : je le répète, il n’existe pas de judéo-christianisme d’un point de vue culturel ou civilisationnel – judéo-christianisme que je ne confonds pas, bien sûr, avec le judéo-christianisme historique des premiers chrétiens restés juifs. Jean-François Lyotard écrivait en son temps que « dans l’expression judéo-christianisme, le problème est le trait d’union ».
Relisez les Épîtres de Paul, le plus admirable document de la civilisation chrétienne prenant conscience d’elle-même. Elles disent cela mieux que moi à chaque verset. Quel génie quand même que ce Pharisien d’avoir vu et dit cela dès le commencement et surtout le premier ! Ensuite, il est plus facile d’être le second, d’être de la troupe de ceux qui suivent. Il nomma même cette « révélation » ou encore cette miraculeuse « prise de conscience » son chemin de Damas !
Autre point : ne me faites pas confondre les « chrétiens » et le « christianisme ». Je ne m’autorise nullement un aussi absurde et injuste amalgame. Les « justes » qui sauvèrent tant en tant de Juifs en Europe, et particulièrement en France, étaient, bien sûr, d’honnêtes et de généreux chrétiens, ayant pris des risques immenses pour rester fidèle à leur foi, plus que je pourrais en prendre jamais dans ma propre vie, confortablement installé à vous écrire devant mon ordinateur. Ne pas s’en souvenir serait sacrilège. La question n’est pas là. Une « idéologie religieuse » – permettez-moi cette expression marxiste un peu facile que j’emploie par commodité – ne résume en rien ce que sont les personnes. C’est précisément le judaïsme et ses maîtres, au cours de son histoire, qui nous l’ont enseigné. Ainsi, pareillement, les militants communistes furent souvent des gens admirablement dévoués. En tant que personnes, ils pouvaient se désoler du stalinisme de leur parti, et même aller jusqu’à pleurer Staline le jour de sa mort.
Encore une fois, chez Terzian, la question n’est pas là.
Le judaïsme, pour moi qui ne suis ni juif ni croyant, est une résistance face au nihilisme moderne, un « retardateur », un katekhôn, ou pour le dire plus trivialement « un caillou dans sa chaussure ». Sans doute un bien petit caillou, pour cet animal chaussé de bien grosses bottes et qui prend un malin plaisir, pour parodier Orwell, à se les essuyer sur le visage de tous les pauvres hommes que nous sommes impitoyablement.
@Alain Bienaimé Je suis moyennement convaincu par votre argumentation. D’autant que l’Ancien Testament est un ouvrage de référence, un point de repère presque omniprésent chez les Protestants. Son influence est presque incontournable dans la littérature et le cinéma anglo-américains. Dire qu’il « n’existe pas de judéo-christianisme d’un point de vue culturel et civilisationnel » me semble un peu léger. Et quand bien même cela aurait été vrai, le fait est que les Islamonazis et leurs complices wokistes considèrent bien qu’il existe un judéo-christianisme culturel et civilisationnel : ils se se sont donné pour mission de le détruire. Population y compris.
@Kinski
La question n’est pas celle de la référence mais de son usage ou de l’interprétation qu’on en fait. Les protestants, les catholiques, et toutes les « sectes » chrétiennes se réfèrent à ce qu’ils nomment tous l’Ancien Testament. Ce mot à lui seul dit tout. Un tel titre en effet est plus qu’une référence, c’est déjà une interprétation. On se réfère à l’ancien par référence au nouveau. Il me paraît difficile d’échapper à cette rigueur sémantique. Le nouveau dépasse alors l’ancien. Comprenez-le comme vous le voulez, soit qu’il l’accomplisse ou le supprime. La civilisation chrétienne, avant Vatican II, a été profondément hostile aux Juifs, peuple déicide, selon la terminologie en usage. Hostile avec constance. Citez-moi sérieusement un contre-exemple qui viendrait contredire ce que j’avance. Trouvez-moi des chrétiens authentiquement philosémites, pour d’autres raisons que la tolérance, la bienveillance ou la pitié, c’est-à-dire des formes particulièrement retorses, jésuitiques, de paternalisme. Chez Luther et les protestants ? Alors cherchez bien. J’ai le souvenir d’une interview entendue un jour à la radio, où l’on demande à un pasteur protestant américain s’il aimait les Juifs. Et lui de répondre qu’étant bon chrétien, il les aime, eux et même les Israéliens, mais qu’ils devront se convertir lors du retour du Christ, le jour du jugement. Sinon, lui demande-t-on ? Sinon, ils iront brûler en enfer. Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour, c’est bien connu. Vous conviendrez que ce n’est pas manifester là un amour inconditionné. Avoir des tels « amants » doit vous consoler de tous ceux qui ne vous aiment pas. Donc civilisation judéo-chrétienne si vous y tenez, après tout cela doit pouvoir se dire en entretenant bien des malentendus. Mais à la condition qu’à la fin tout le monde soit devenu chrétien pour reconnaître la vérité de la révélation évangélique. Devenu chrétien ou de gauche ce qui est presque du pareil au même, l’homme de gauche étant un chrétien qui s’ignore.
En matière religieuse, la vérité n’est pas discursive, mais ontologique : elle est donc exclusive (pas du tout « inclusive » comme c’est aujourd’hui la mode…). Le Christ ne dit pas qu’il DIT la vérité mais qu’il EST la vérité. Poser la question de la vérité en ces termes – qu’est-ce que la vérité ? lui demandait Pilate peut-être avec malice ou humour, Dieu seul le sait –, c’est nécessairement exclure qu’il puisse exister une autre vérité ou que la vérité ne soit que partiellement révélée ou manifestée. Si le Christ « est » la vérité, comment le judaïsme pourrait-il encore être entendu, sinon à titre de précurseur ou de vestige ? Deux vérités, cela fait beaucoup, sans doute une de trop. Relisez Paul pour vous en convaincre. Le règne de l’amour a fait place au règne de la loi. Permettez-moi, personnellement, de préférer les juges et les justes, quand ils n’appartiennent pas au syndicat de la magistrature, à tous les fervents et autres exaltés du cœur, ceux qu’on nomme les charitables.
Je combats comme vous l’islamisme, le wokisme, le nihilisme, le nazisme, la culture du ressentiment et de la repentance, le racisme qui exalte ou abaisse des groupes ethniques en raison de la couleur de leur peau, bref toutes ces figures actuelles du ressentiment dont la gauche mélenchonisée (c’est-à-dire toute la gauche ?) s’est faite le héraut et qui semble convaincre de plus en plus les jeunes générations, exprimant par là leur colère à l’égard des anciennes qui les ont mises dans la misère où elles sont plongées aujourd’hui, tant matériellement que spirituellement (j’ose ce gros mot). Mais j’aimerais que ce combat soit mené dans la clarté, en écartant l’adage que les ennemis de mes ennemis seraient nécessairement mes amis. J’ai la prétention de choisir mes amis pour ce que je crois qu’ils sont et je n’aime pas me les voir imposer comme la conséquence d’un mauvais syllogisme qui fait toute la folie des nations.
« Citez moi sérieusement un contre-exemple »…Au niveau individuel, des contre-exemples il en existe plein. Y compris chez les contributeurs et lecteurs de Tribune Juive. Parmi les intellectuels chrétiens ayant été fortement engagés contre l’antisémitisme au carrefour des dix neuvième et vingtieme siècle, je citerai notamment Péguy.
@Terzian
Vous avez trouvé le seul, l’exception qui confirme la règle comme on dit. En effet. Mais « Notre Jeunesse » et ces pages inoubliables sur Bernard Lazare, n’est-ce pas quand même l’arbre qui cache la forêt ?
Péguy était un chrétien bien hétérodoxe, avouez-le.
Permettez-moi pour conclure ces échanges, de lui laisser la parole, pour ceux qui ne le connaitraient pas. Un hommage à Péguy, qui est si cher à beaucoup d’entre nous. C’est dans « Notre jeunesse » à propos de Bernard Lazare, l’avocat de Dreyfus.
« Il (Bernard Lazare) se passionnait ingénument pour tout ce qui était voies et moyens de communications. Tout ce qui était allées et venues, géographiques, topographiques, télégraphiques, téléphoniques, aller et retour, circulations, déplacements, replacements, voyages, exodes et deutéronomes lui causait un amoncellement de joie enfantine inépuisable. Le métro particulièrement lui était une victoire personnelle. Tout ce qui était rapidité, accélération, fièvre de communication, déplacement, circulation rapide l’emplissait d’une joie enfantine, de la vieille joie, d’une joie de cinquante siècles. C’était son affaire propre. Être ailleurs, le grand vice de cette race, la grande vertu secrète ; la grande vocation de ce peuple. Une remontée de cinquante siècles ne le mettait point en chemin de fer que ce ne fût quelque caravane de cinquante siècles. Toute traversée pour eux est la traversée du désert. Les maisons les plus confortables, les mieux assises, avec des pierres de taille grosses comme les colonnes du temple, les maisons les plus immobilières, les plus immeubles, les immeubles les plus écrasants ne sont jamais pour eux que la tente dans le désert. (…) Et pour nous au contraire c’est la toile des tentes qui était déjà, qui sera toujours la pierre de nos maisons. Non seulement il n’avait donc pas eu pour le métropolitain cette aversion, cette distance qu’au fond nous lui gardons toujours, même quand il nous rend les plus grands services, parce qu’il nous transporte trop vite et au fond qu’il nous rend trop de services, mais au contraire, il avait pour lui une affection propre toute orgueilleuse, comme un orgueil d’auteur. On le perçait alors, la ligne numéro 1 seulement je crois était en exploitation. Il avait un orgueil local, un orgueil de quartier, qu’il eût abouti, déjà, jusqu’à lui, un des premiers, qu’il eût percé jusqu’à lui, qu’il eût commencé à monter vers ces hauteurs. Il me l’avait dit, quelques mois auparavant, quand on avait essayé de l’envoyer, comme tout le monde, vers les réparations du Midi. Il était allé d’hôtel en hôtel. Il était heureux comme un enfant. Jusqu’à ce qu’il trouva une espèce de petite maison de paysan ; qu’il me présenta dans une lettre comme le paradis réalisé. Et d’où naturellement il revint rapidement, il rentra à Paris. Il me l’avait dit alors, dans un de ces mots qui éclairent un homme, un peuple, une race. Voyez-vous, Péguy, me disait-il, je ne commence à me sentir chez moi que quand j’arrive dans un hôtel. Il le disait en riant, mais c’était vrai tout de même. (Péguy, Notre jeunesse)
@Alain Bienaimé, @Kinski, @TerzianJ. Merci de nous enrichir de vos connaissances et de placer le débat à un si haut niveau, que l’on soit croyant ou pas, ou de religion différente. Il n’y a d’ailleurs que sur Tribune Juive que l’on peut accéder à des pensées de ce type. Cette propension à ramener les autres à leurs fautes, le rapport ambivalent à la rédemption. Tout cela est issu de la culture judéo-chrétienne. Il me semble qu’à partir de l’affaire Dreyfus, l’antisémitisme religieux a laissé la place à un antisémitisme politique. L’apanage de la droite a migré vers un antisémitisme politique vers la gauche.
Merci à vous @Nathalie mais pour moi le NFP et ses équivalents américains ou européens ne sont pas de gauche : ce sont des Nazis. Entre eux et Macron/Von der Leyen, la différence est d’ailleurs fort mince.
Cordialement.
Merci à vous. Cordialement.
On peut voir en Marcel Proust un symbole de l’Europe judéo-chrétienne. Non seulement du point de vue de sa filiation biologique, puisqu’il est né d’un père chrétien et d’une mère juive, mais également du point de vue spirituel et intellectuel puisque son œuvre fut à la fois influencée par la pensée juive et par des auteurs affiliés au christianisme (Racine, Chateaubriand et Baudelaire). L’art des cathédrales le fascinait et a également influencé sa conception de la littérature (« A la recherche du Temps perdu » est en quelque sorte une cathédrale gothique sous forme romanesque). C’est cette merveille de civilisation judéo-chrétienne que les Nazis ont toujours voulu détruire. C’est ce qui explique la politique d’Ursula la Muerte et plus largement l’idéologie des Européistes ou Euronazis. La France judéo-chrétienne a fait place à la France islamonazie et barbare de Macron et Mélenchon.
Le pays de Marcel Proust, Guillaume Apollinaire et Louis Aragon est devenu celui d’Annie Ernaux, Medine et Nick Conrad.