Kamel Daoud : « Pourquoi l’intellectuel, de bonne foi ou intoxiqué à l’exotisme militant, soutient des barbares ? »
Pour doper la révolution, l’intellectuel européen gauchisant soutient des causes barbares, s’aveuglant devant le sang que ces sanguinaires répandent. Pour l’écrivain Kamel Daoud, cet amour suicidaire pour l’islamisme, déguisé en amour pour les musulmans, met en danger notre République.
« Maint amoureux d’un grain de beauté commet l’erreur d’épouser la fille entière. » Un dicton américain découvert sur le Web pour résumer cette chronique. Elle traitera de l’amour suicidaire de l’intellectuel européen gauchisant pour l’islamisme, déguisé en amour pour « les musulmans ». Car, si le communisme est bien mort et l’URSS revenue au tsarisme, ce mystère de la noce occidentale entre l’idiot utile (on soutient que Lénine inventa l’expression) et le barbare sublimé se renouvelle sous nos yeux.
La question demeure donc : d’où vient, en Occident, que l’intellectuel, de bonne foi ou intoxiqué à l’exotisme militant, en vienne à soutenir des causes barbares pour croire doper la révolution chez lui ? On le vit avec Sartre et compagnie pour le communisme, Mao et Staline, Khomeyni et Castro. On le retrouve aujourd’hui chez LFI et la galaxie des intellectuels qui adoubent l’islamisme « européen » pour faire vaciller la république honnie. Voilà donc que l’on défend, en vrac, le Hamas, le voile, l’égorgeur afghan déresponsabilisé par la doctrine de la culpabilité postcoloniale de l’Occident.
AVEUGLEMENT DEVANT LA BARBARIE
L’Occident voit en ce barbare du sang neuf et oublie, s’aveugle devant le sang qu’il répand et qui finira par l’inonder. En France, on salue comme une joyeuseté le voile, alors que les Iraniennes et les Afghanes, et beaucoup de musulmanes, paient de leur vie de s’y opposer. On brandit ce cercueil féminicide comme un drapeau de libération des communautés ou un droit contre la droite, extrême ou non. Ainsi, on loua la Hollandaise du marathon des Jeux olympiques pour son voile sur le podium, et l’on oublia la danseuse afghane, qui rappela les Afghanes que l’on tue et lapide.
Mais, d’où vient que l’islamisme se voit, en Europe, sous-titré comme un renouvellement du gynécée fade de la démocratie et un procès d’honneur de la mauvaise république ? D’où vient que certains s’empressent à dénicher la victime éternelle dans le barbare, le viril qui ensemence les causes ? Quelle est la nature de ce lien surexcité entre l’idiot utile, anarchiste par effet de manche, et le barbare utilitaire qui se réclame des musulmans du monde ?
INFIDÉLITÉ À LA RÉPUBLIQUE
L’infidélité à la République, au nom de la révolution permanente, demeure fascinante. Ce lien entre l’idiot utile, qui aujourd’hui défend l’islamisme, le voile, le communautarisme, et le barbare islamiste et ses signes apparaît troublant. Que trouve ce clerc « blanc », trop passionné pour être raisonnable et trop enthousiaste pour demeurer crédible, dans le barbare islamiste pour s’y allier et lui servir comme porte-voix ? Est-ce une maladie d’aigri travestie en barricades ? Un bovarysme ?
Car, même dans le monde dit « arabe » qui a souffert et qui souffre encore de la violence islamiste, de son terrorisme éditorial ou armé, la gauche arabe, torturée par son ego et ses échecs, a cédé à cet amour. Il s’y retrouve aujourd’hui des teigneux qui défendent l’islamisme comme réponse à l’Occident, en oubliant les massacres d’hier et les fatwas courantes.
Peut-être est-ce un frisson érotique : celui d’une âme pubère qui rêve de changement, mais qui n’en possède pas le muscle. L’islamiste serait alors le torse de Poutine sur son cheval, le Grand Turc d’autrefois. L’idiot utile y exaltera la force, la virilité et s’imaginera simultanément dans le harem et à la barricade, se soignant au slogan et au lait corporel.
On le verra cet idiot utile célébrer l’islamisme dans un monologue imprécateur et confondre le nudisme woke et le tchador. L’idiot verra l’islamisme comme sa vipère au poing, l’instrument dans son dialogue furieux avec les siens, le jouet de son onanisme radical. Il le brandira, il pensera l’utiliser et ensuite le refouler, et se trompera. Car tous ceux qui croient employer l’islamisme comme instrument de rédemption de la « blancheur » finissent par perdre. La relation est fourbe dès le début, mais l’idiot utile l’ignore, il est idiot et le barbare utile n’est utile que pour lui-même.
L’idiot finira toujours pendu aux poteaux des Téhéran à venir.
Kamel Daoud
Le grand Giambattista Vico, le penseur du retour de la barbarie, a truvé un’expression lapidaire pou cela: la « barbarie de la rèflexion ». Vico, bien connu près les sefarades, inconnu pour l’inculture dominante
rodolfo granafei
Parce que les mots ont été vidés de leur sens et qu’on qualifie d' »intellectuels » des imbéciles voire des individus tarés. Ta-rés. Les universités francophones et anglo-saxonnes sont devenues des Temples de la Haine et de l’ignorance. L’inculture (et on peut être inculte en ayant lu des milliers de livres) et le crétinisme sont des leviers pour réussir en politique, dans le journalisme et certaines administrations. Pas un SEUL commentateur politique professionnel ne connaît le sens des mots qu’il utilise.
Marianne a rejoint la fachosphère islamonazie. Ne lisez plus la presse française. Ni belge ni suisse. Les seules analyses vraiment pertinentes (de la part de contributeurs ou plus souvent d’internautes) et informations fiables se trouvent sur le Net. Ainsi que dans la presse étrangère NON francophone _ mais il faut effectuer un sacré tri.