La France a le couteau sous la gorge. Par Francis Moritz

La France a le couteau sous la gorge

Pour Wikitionnaire : locution verbale, être en grand danger, ne pas avoir le choix.

Comme chez nos voisins européens, il ne se passe pas de jour sans que les médias relatent une agression « à l’arme blanche ».

La France subit depuis plusieurs années ce phénomène croissant des assassinats avec l’arme la plus ancienne, la plus sanglante, la plus sauvage de toutes les époques, à la portée de n’importe quel individu motivé, le couteau.

En France, tuer par arme blanche est le plus fréquent. Plus que les armes à feu, disponible pratiquement à chaque coin de rue, sans port d’arme requis et peu coûteux, chaque assassin potentiel n’a aucun mal à se le procurer.

Entre 2019 et 2021 : 29% des homicides ont été commis à l’aide d’un couteau. ( Note de la Direction Nationale de la Police Judiciaire). Il atteint son plus haut niveau  à Paris, en Seine-Saint-Denis,  ainsi que que dans d’autres départements, Somme, Ardennes, Marne, Mayenne, Deux Sèvres, Haute Vienne, Gers, Hautes Pyrénées, Pyrénées  orientales, Savoie, Ardèche, Drôme et Bouches du Rhône, soit 7,8 pour 100.000 habitants.

Les « Mis en  cause » sont majoritairement masculins (87% des cas), la moitié d’entre eux sont sans emploi, un tiers sont sous l’emprise  de l’alcool ou de  stupéfiants et – expression  qu’on entend de plus en plus  souvent – « 63% sont déjà connus de la justice ». La note précise en outre que les auteurs sont plus souvent de nationalité étrangère, par rapport à ceux qui ont choisi un autre procédé pour tuer ( 27% contre 13%).

Selon le dernier Rapport de l’Observatoire de la délinquance et des réponses pénales, en 2020, on dénombrait 120 attaques au couteau par jour en France. Depuis, ce chiffre est en croissance et plus encore depuis le  7 octobre.

Alors qu’a-t-on fait depuis ? La police expérimente l’amende forfaitaire pour sanctionner le port d’arme de catégorie D ( les armes blanches):  500 euros, ramenés à 400 euros si le contrevenant paie de suite. Donc finalement une tentative d’assassinat c’est un peu comme un excès de vitesse ou un stationnement interdit ? Etrange façon de protéger le citoyen. Le couteau est saisi et détruit, mais le détenteur n’est plus placé en garde à vue. La phase expérimentale est en cours à Bobigny, Bordeaux, Lille, Lyon et Paris. Ces homicides sont élucidés dans 92% des cas. Fin 2020, l’Observatoire a été supprimé et remplacé par le Service Statistique ministériel de la sécurité intérieure, rattaché au Ministère de l’Intérieur.

C’est quoi une arme catégorie D ? C’est un objet pouvant constituer « une arme dangereuse pour la sécurité publique » avec un mécanisme de blocage de la lame. A l’inverse, un certain nombre de couteaux Laguiole ou Opinel ne disposent pas de ce mécanisme et sont donc tolérés si le détenteur a « un motif légitime ».  Il y a deux cas particuliers ( nous sommes en France, l’exception française est de mise) où il n’y a pas de taille de lame minimum autorisée. 

Que fait notre voisin allemand ?

L’attentat de vendredi à Solingen qui a déjà fait trois victimes et de nombreux blessés graves et dont l’agresseur d’origine syrienne vient d’être arrêté, remet sur le devant de la scène ce sujet d’actualité dans toute l’Europe, Royaume-Uni inclu.

De nombreuses armes blanches sont déjà interdites dans l’espace public. Devant une hausse sensible des agressions au couteau, le gouvernement allemand veut modifier la loi afin que seules les lames de 6 cms soient autorisées à être transportées en public contre les 12 cms actuels, exception faite pour les couteaux de ménage dans leur emballage d’origine. Les couteaux suisses seraient complètement interdits. Les statistiques de la police allemande ont enregistré une hausse de 5 ;6% sur un an des cas de blessures graves par arme blanche, avec 8951 agressions en 2023. Une augmentation significative est enregistrée dans le périmètre des aéroports et des gares, 430 agressions au premier semestre 2024. Les statistiques allemandes sont controversées, car la police amalgame les agressions et les menaces. Le parti d’extrême droite AFD s’appuie sur ces chiffres pour mettre en cause la politique migratoire européenne actuelle. Une de ses dirigeants, Alice Weidel, vient de déclarer : « Nous sommes confrontés à une explosion de la criminalité à l’étranger, de la criminalité chez les jeunes et de la violence des migrants, parce que nos frontières sont ouvertes ».

On retrouve le même discours à droite et à l’extrême droite dans toute l’Europe, France comprise , après les dernières élections Européennes. Bien que les non-allemands soient représentés de manière disproportionnée dans les statistiques, les criminologues allemands « ne voient pas de lien entre les crimes violents et l’origine immigrée », contrairement à l’opinion qui prévaut en France. Pour eux, la diversité des origines ne permet pas d’affirmer que le lien ethnique est suffisant. En revanche, ils mettent en avant « les  circonstances  de leur vie »: on comprend que selon qu’il s’agisse d’originaires des pays de l’Est, ce sont, généralement, des européens chrétiens (sauf Tchétchènes). En revanche les origines extra européennes sont visées. Le problème est d’autant plus compliqué en Allemagne que la législation est variable dans les 16 régions. Il existe, seulement dans certaines villes, des zones dites « sans armes ». Cependant des études réalisées dans celles dotées de telles zones n’ont pas permis d’établir que la criminalité ait réellement diminué. La population l’a plutôt ressenti comme « une plus grande sécurité ».

On peut rapprocher ce sentiment de celui ressenti par la population parisienne durant les J.O. où les forces de police étaient omni-présentes. 

Depuis, sont survenus deux faits d’une extrême violence. A Solingen un attentat au couteau qui a déjà fait trois morts et au moins huit blessés. En France, un attentat qui a  heureusement échoué contre la synagogue et ses membres à La Grande Motte. S’il avait réussi, on compterait les victimes par dizaines. Le premier est déjà revendiqué par Daesch. L’auteur du second, arrêté, serait d’origine algérienne. Ses motivations exactes restent à établir.

Assez, Assez, s’insurgent les bonnes âmes. Celles qui compatissent et adressent leurs pensées aux victimes, à la communauté, font appel à la solidarité nationale. Le discours est maintenant bien rodé. On revendique les valeurs républicaines, la laïcité . C’est ce qui s’appelle le service minimum. Encore faut-il bien bien chercher ceux qui s’expriment. Assez, c’est vraiment  plus qu’assez, c’est même beaucoup trop.

La réalité est autre. L’antisémitisme n’a pas démarré comme une génération spontanée le 8 octobre 2023. Il était déjà présent il y a plus de 20 ans. Il se double d’un anti-occidentalisme et par conséquent d’un anti-christianisme. L’affaire Merah,  le Bataclan, Charlie Hebdo, Nice, Fnac Rue de Rennes, ne datent pas du 8 octobre. Ouvrons les yeux.

L’égorgement de prêtres dans leur église, la décapitation de professeurs, l’assasinat de policiers devant leurs enfants témoignent qu’il s’agit bien d’une guerre idéologique, qui nie les institutions républicaines dans toute l’Europe. Les autorités politiques, civiles et religieuses, au plus haut niveau, au-delà des déclarations de compassion et de condamnation, doivent prendre explicitement et clairement position contre l’antisémitisme, contre l’idéologie qui inspire ces crimes odieux, contre tous ceux  qui propagent une haine contre la France. Il faut des actes clairs qui doivent se traduire par des condamnations fermes et immédiates de tous ceux qui agissent, avec des sanctions exemplaires y compris contre ceux qui, par tous les moyens, s’acharnent à vouloir transformer le pays en un terrain de luttes communautaires. 

Pourquoi les nombreuses plaintes contre les actes antisémites ne sont-elles pas traitées en comparution immédiate mais des mois, voire des années plus tard ? Cherchez l’erreur. A propos de La Grande Motte, on rappelle  qu’en 2014, c’est de Lunel Hérault que 20 jeunes sont partis rejoindre Daesch en Syrie. On ne cesse d’évoquer  l’importation en France du conflit israélo-palestinien. C’est masquer la réalité. Le Royaume-Uni, la Belgique sont déjà confrontés à ce mal qui les ronge depuis des années, faute d’avoir réagi à temps. La France et l’Union Européenne peuvent encore agir, si les mesures adéquates sont prises. Ce serait un acte lucide qui demande une volonté sans faille.

© Francis Moritz


Francis Moritz a longtemps écrit sous le pseudonyme « Bazak », en raison d’activités qui nécessitaient une grande discrétion.  Ancien  cadre supérieur et directeur de sociétés au sein de grands groupes français et étrangers, Francis Moritz a eu plusieurs vies professionnelles depuis l’âge de 17 ans, qui l’ont amené à parcourir et connaître en profondeur de nombreux pays, avec à la clef la pratique de plusieurs langues, au contact des populations d’Europe de l’Est, d’Allemagne, d’Italie, d’Afrique et d’Asie. Il en a tiré des enseignements précieux qui lui donnent une certaine légitimité et une connaissance politique fine. Fils d’immigrés juifs, il a su très tôt le sens à donner aux expressions exil, adaptation et intégration. © Temps & Contretemps


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6 Comments

  1. Qualifier les partis anti Islam de partis d’extrême-droite est un contre-sens absolu. L’islamisme est d’extrême-droite : c’est la version moderne du nazisme. Les États de l’UE et l’UK collaborent avec le Nazisme islamiste et indigéniste, à tel point que les pires atrocités commises sur des Juifs et des Blancs non juifs par des « racisés » sont étouffés. Le motif raciste ou / et djihadiste du meurtre de Lola et de bon nombre de « faits divers » (viols, feminicides) est plus que probable. Dans certains cas, il est même avéré : meurtre de Sarah Halimi, meurtre de Thomas, viol d’une adolescente juive à Courbevoie etc La situation est identique en Angleterre et en Allemagne. A quoi ressemblerait des sociétés basculant dans le Nazisme ? A cela : totale banalisation des discours de haine, racistes et antisémites jusque dans les universités et des crimes qui en découlent _ avec l’aval du pouvoir. Le mépris envers la vie des plus faibles relève de l’idéologie fasciste : c’est celle de l’Etat français, de l’UE et du Royaume-Uni. Les théories sur la « race », enseignées dans les universités anglo-saxonnes et françaises, relèvent de l’ultra extrême droite nazie. C’est l’idéologie de BLM portée par le parti de Biden-Harris, par Rockaya Diallo, Houria Bouteldja et l’Etat français. Le mépris de classe de Macron (envers « ceux qui ne sont rien »)et de l’UE se situe également dans la droite lignée du Fascisme. De même que l’immonde rhétorique xénophobe et militariste contre la Russie et en soutien à Kiev
    : Bandera et Bouteldja, les nouveaux héros du « Monde Libre » !
    Nous vivons dans un 4eme Reich, et le prétendu camp du Bien est le Véritable camp du Mal.
    Fiat Justicia, pereat Macronia.

  2. Qualifier les partis anti Islam de partis d’extrême-droite est un contre-sens absolu. L’islamisme est d’extrême-droite : c’est la version moderne du nazisme. Les États de l’UE et l’UK collaborent avec le Nazisme islamiste et indigéniste, à tel point que les pires atrocités commises sur des Juifs et des Blancs non juifs par des « racisés » sont étouffées. Le motif raciste ou / et djihadiste du meurtre de Lola et de bon nombre de « faits divers » (viols, feminicides) est plus que probable. Dans certains cas, il est même avéré : meurtre de Sarah Halimi, meurtre de Thomas, viol d’une adolescente juive à Courbevoie etc La situation est identique en Angleterre et en Allemagne. A quoi ressemblerait des sociétés basculant dans le Nazisme ? A cela : totale banalisation des discours de haine, racistes et antisémites jusque dans les universités et des crimes qui en découlent _ avec l’aval du pouvoir. Le mépris envers la vie des plus faibles relève de l’idéologie fasciste : c’est celle de l’Etat français, de l’UE et du Royaume-Uni. Les théories sur la « race », enseignées dans les universités anglo-saxonnes et françaises, relèvent de l’ultra extrême droite nazie. C’est l’idéologie de BLM portée par le parti de Biden-Harris, par Rockaya Diallo, Houria Bouteldja et l’Etat français. Le mépris de classe de Macron (envers « ceux qui ne sont rien »)et de l’UE se situe également dans la droite lignée du Fascisme. De même que l’immonde rhétorique xénophobe et militariste contre la Russie et en soutien à Kiev
    : Bandera et Bouteldja, les nouveaux héros du « Monde Libre » !
    Nous vivons dans un 4eme Reich, et le prétendu camp du Bien est le Véritable camp du Mal.
    Fiat Justicia, pereat Macronia.

  3. Le reservoir des antijuifs violents est immense en Françarabia , macron le bavard inutile veille a continuer a le remplir massivement a l aide d une invasion islamique voulue par les possedants du pays .
    La justice , aux ordres , et la police , volontairement paralysée par le pouvoir ne peuvent rien face a ce phenomene de passage a l acte .
    La propagande d etat , a travers ses medias aux ordres se charge d emboiter le pas a l allié LFIste , et effectivement les juifs residant dans ce pays ont bien des raisons de s inquieter , car tous les voyants sont au rouge , les non juifs aussi, du reste , car les meurtres , viols et agressions generalisées touchent majoritairement des citoyens non juifs .

  4. Ce sont les Français non juifs prolos et de classe moyenne qui ne peuvent échapper à l’immigration qui se prennent les coups de couteau. Ce sont eux les grands oubliés.

    • @Josset Antisémitisme moderne et racisme anti-blancs vont toujours ensemble. La France, l’Angleterre, la Belgique, le Canada etc sont des États fascistes et totalitaires ayant institionnalisé le racisme inversé (anti-blancs et anti-Juifs). C’est la forme dominante du racisme moderne, et le simple fait d’y opposé suffit pour être vu comme un ennemi du pouvoir, persona non grata. Dès lors qu’ils se sont fait appeler « antiracisme », le racisme et l’antisémitisme ont remporté la victoire. La Bête Immonde a pris le pouvoir sur une bonne moitié de la planète en se faisant passer pour le camp du Bien.

  5. Le projet suprémaciste et génocidaire porté par le parti des indigènes de la République et les mouvements équivalents à l’étranger est parfaitement bien établi. Une remarque sur cette barbarie et cette omerta devenues le fait quotidien des Français et des Européens : jamais les Russes (ni les Japonais ni les Chinois) n’accepteraient pareille horreur. Que ce soit collectivement ou individuellement dans la rue : la différence avec les Français lâches et soumis est frappante. Et je tiens ce fait de Russes et Françaises ayant connu les deux pays (et parfois ont fini par s’expatrier chez l »ennemi »). Les barbares sont aujourd’hui à l’ouest.

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