L’expression « aide américaine à Israël » est depuis trop d’années sur toutes les lèvres. Elle ne correspond pas ou plus à la réalité lexicale ni factuelle.
Les Etats-unis d’Amérique (USA) doivent augmenter substantiellement et considérablement leur « aide » à Israël, et ce pour plusieurs raisons.
En voici quelques-unes:
1- L’ « aide financière » américaine octroyée à Israël n’est unique ni en terme géopolitique ni en terme financier.
De nombreux Etats dans le monde en bénéficient dans des proportions analogues, sur les cinq continents, et qui ne subissent pas de menaces d’extermination.
2- Alors que l’ « aide » américaine est accordée aux Etats du Proche-Orient qui accueillent en échange des bases militaires américaines, Israël assure sa propre défense aérienne, maritime et territoriale et ne dispose d’aucune base américaine sur son territoire souverain.
Si leurs utilités dissuasives ne sont nullement contestées, les mouvements de porte-avions américains en Méditerranée orientale restent aléatoires, éphémères, et ne sont pas destinés à la défense exclusive d’Israël.
Ils défendent aussi les bases américaines et les intérêts régionaux américains, menacés par le régime djihadiste iranien et ses satellites qui infectent la région.
3- Les réticences, atermoiements et hésitations de l’ administration Biden à honorer les accords de défense avec Israël d’une part, les menaces régulières de rupture américaine de contrat avec Jérusalem d’autre part, ne constituent pas seulement une tentative de modification de relations, mais aussi la fragilisation de l’allié principal des USA au Moyen-Orient : Israël, attaqué sur sept fronts et menacé d’extermination par les régimes corrompus palestiniens, iraniens, libanais et autres.
4- Israël doit marquer l’aide réelle et active qu’elle actionne depuis 1948 en faveur de l’ONU et de sa réglementation dans la défense régionale des libertés publiques et privées et la capacité unique au Moyen-Orient musulman qui la refuse à maintenir un Etat souverain minoritaire non-arabe et non-musulman.
5- Israël doit insister sur son rôle objectif d’Etat-tampon contre les régimes djihadistes qui l’entourent et le menacent et sans lequel ces régimes ravageraient intégralement déjà l’Europe et l’Amérique.
Les récentes menaces turques -dont le président est un djihadiste « allié » à l’Occident- à l’encontre de la Grèce et Chypre, tous deux membres de l’Union-Européenne, en sont l’un des innombrables exemples.
Il en est de même de l’infiltration par les agents djihadistes des administrations belges et françaises.
Idem des identités de vues et d’expressions entre les parlementaires français LFI à l’Assemblée nationale et les sommations terroristes du Proche-Orient.
Tout ceci constitue un ensemble probant, non exhaustif et explosif.
6- Aux prix humain, politique, économique, militaire, financier dont s’acquitte injustement et solitairement Israël à la défense de sa population, de son territoire et de bouclier en faveur des démocraties occidentales au premier rang desquelles les USA, Jérusalem doit de surcroît souffrir des circonvolutions électoralistes américaines qui nuisent non seulement à sa sécurité mais à celles des USA eux-mêmes!
7- L’expression « aide américaine » est donc particulièrement mal venue en regard des efforts de survies israéliens. Elle estompe la supériorité de l’aide que Jérusalem apporte sur toute autre. Elle méprise l’aide de Jérusalem à la défense régionale des intérêts américains qui ne correspondent pas systématiquement à ceux, vitaux, de l’Etat hébreu.
8- Certes, le comportement électoraliste de l’administration américaine est pour l’instant conjoncturel et non structurel… Pour autant, les raisons conjoncturelles peuvent se transformer progressivement ou brutalement en raison structurelle.
Voilà pourquoi il semble impératif pour Jérusalem d’orienter sa diplomatie géopolitique et financière à l’endroit des Américains mais aussi des Occidentaux à la réalité des faits et par conséquent à la modification des mots et des actes qui doivent aider et appuyer Israël dans des proportions autrement plus importantes que celles qui prévalent à ce jour.
9- Le maintien du niveau actuel de la contribution financière américaine à l’effort de guerre de survie que mène Jérusalem ne correspond nullement à une « aide ».
Ce, d’autant moins, que les financements américains servent à acheter des armes américaines !
10- La faiblesse du niveau du financement américain est reconnue par tous. Elle est prise comme un exemple à suivre dans la faiblesse des soutiens à la survie d’Israël.
La décision du président français Macron d’interdire l’entrée du dernier salon international de l’Armement à tout Israélien et à toute personne ayant des liens directs ou indirects avec eux et avec Israël est une mesure raciale, irrégulière, illégale qui n’aurait pu être adoptée dans le cadre d’une véritable contribution de défense publique américaine des intérêts vitaux de l’Etat hébreu.
11- Les USA, l’Europe et les peuples du Monde ont plus à gagner qu’à perdre à augmenter leurs contributions financières, politiques ou diplomatiques à la défense d’Israël.
12- Deux options se profilent autour du djihadisme international.
-La première concerne Israël qui les affronte.
Israël endure mais ne sera pas détruit. Sa capacité technologique et militaire illustre régulièrement qu’il est en mesure de se défendre, d’éliminer les entités étatiques qui actionnent la menace.
-La seconde concerne les Etats qui subissent.
La soumission au lobby djihadiste ne calme pas les bourreaux mais les excite.
Les exemples français, belges, espagnols et autres cartographient déjà les effets nocifs et meurtriers de l’allégeance qui progressivement tâchent et entravent la sécurité et les libertés des personnes, des peuples et des Etats.
C’est dans ce cadre que les USA (se) doivent de hisser leurs contributions à la défense d’Israël au niveau du danger que subi l’Etat hébreu.
– Finalement, le maintien du niveau actuel de cette aide relève d’une politique américaine qui tend à périphériser ses propres intérêts comme ceux d’Israël. Ce maintien forme un dangereux exemple à suivre par la « communauté internationale » et une porte d’entrée supplémentaire au djihadisme dans le monde.
Pierre Saba
19 aout 2024
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