Philippe Augier, Maire de Deauville, ouvre le bal avec un édito annonçant l’événement: “Les Planches, c’est Deauville ! Elles sont l’âme de notre ville, la transition, le sas entre le monde animé et l’horizon.
[…] Témoin des modes balnéaires, elles animent, depuis 1924, de nombreux albums de souvenirs familiaux. Sépia, noir et blanc, parfois jaunies par le temps, colorées, elles reflètent des regards, des instants de joie et de légèreté. Lieu de rencontre, de vie et de partage, il nous fallait fêter cet anniversaire à leur image : d’une manière simple et conviviale, naturelle et élégante. À cette occasion, de nombreux rendez- vous se déploient telle une promenade à travers des temps culturels, festifs et interactifs, rythmés de souvenirs et de projections dans l’avenir.

Pendant près d’un siècle, des millions d’habitants, d’anonymes, de personnalités et d’artistes internationaux les ont foulées, en groupe, sous le soleil, d’une manière solitaire, dans la brume… Elles ont été tour à tour la scène de rencontres amoureuses, de premiers pas d’enfants, de chagrins apaisés. Elles amorcent ce nouveau siècle avec confiance, conscientes de leurs attraits, de leur esprit intergénérationnel et de leur charme intemporel. Deauville et les Planches sont une histoire intimement liée, l’une symbolise l’autre et comme toutes icônes, elles continueront à tracer la voie et à ouvrir cette perspective entre mer, sable et ciel”.

Un anniversaire à leur image : “Fêté d’une manière simple et conviviale, naturelle et élégante”, c’est exactement ce qui se passe depuis le 6 juillet, la ville de Deauville avec Les Franciscaines recréant la genèse du front de mer de la ville et nous invitant à un voyage dans le passé de 1859 à 1924, de la création de Deauville à celle des Planches.

“Deauville avant Les Planches”, projet qui nécessita des recherches approfondies sur l’architecture, la mode, le mobilier urbain, les jardins, les pratiques balnéaires, les véhicules de l’époque, a été confié au studio Noovae qui a géré ce “retour aux origines” via des fonds d’archives publics et privés et le recours à la photogrammétrie, technique permettant de scanner en 3D des objets préexistants pour reconstituer 500.000m² d’espaces, 60 bâtiments, de multiples jardins et surfaces (re)végétalisées, le tout accompagné d’une musique originale d’Ullie Swan qui accompagne les visiteurs dans cette expérience virtuelle inédite à travers les dates-clé du font de mer de Deauville, qui était un marais en 1859, se dota en 1870 de sublimes villas Second Empire, jusqu’à la construction en 1905 des premiers chalets des bains en bois, sis sur les 220 mètres offerts par le retrait de la mer à l’occasion de la tempête de 1880 et la transformation de la ville en station estivale chic et élégante: nous voilà en 1913. Naissent alors l’Hôtel Normandy, le casino et de nouveaux chalets des bains, avant qu’en 1924 émergent Les Bains Pompéiens et les Planches.

**Carte postale estacade © Collection Hubert Moisy**

1924: Naissance des Planches, la promenade en bois la plus célèbre du monde

Les Planches de Deauville et les Bains Pompéiens, ensemble architectural inscrit au titre des monuments historiques et inspiré par le mouvement orientaliste et Art déco, sont l’œuvre de Charles Adda, choisi après un concours d’architecture, et seront inaugurés le dimanche 6 juillet 1924. Parallèles à la mer et inspirées par les ponts-promenades des paquebots, les Planches forment une longue promenade sur le sable de 444 mètres de long, bordées d’un côté de 250 cabines de bains et de l’autre de parasols. Les Planches deviennent “la” promenade, un espace de sociabilité qui permet d’observer la plage.

L’inauguration des Planches en 1924

Le 6 juillet 1924 à 11h, le tout Paris, les touristes et Deauvillais assistent à l’inauguration officielle des Bains Pompéiens et des Planches de Deauville. Le célèbre “Bar du Soleil” et dix boutiques sont inaugurées cette même année.

Les années folles des Planches

**1931 – Joséphine Baker sur Les Planches**

À partir de 1921, la ville de Deauville et la société des Hôtels et Casino de Deauville développent sur les Planches animations diverses et boutiques, bars et restaurants. Des concerts de jazz côtoient, au Bar du Soleil, des défilés de maillots de bains, des élections de miss ou des concours d’élégance. Le Montparnasse des Années folles prend ses quartiers d’été sur Les Planches où l’on se promène le soir qui en robe, qui en costume, peignoir ou kimono. Gabrielle Chanel ouvre à Deauville sa première boutique en 1912: la station balnéaire inspirera à la créatrice la marinière, le pantalon à pont, le sac matelassé, le parfum mais aussi le beige Chanel, inspiré par le sable mouillé de la plage.

Parallèlement, la Ville de Deauville, le Casino et les grands hôtels invitent durant l’été des personnalités du monde politique ou artistique : Van Dongen, Foujita, Mistinguett, Maurice Chevalier, côtoieront le roi d’Espagne ou Winston Churchill : Voilà Deauville scrutée par les paparazzi, à l’affut d’une apparition de ce qu’on appelle aujourd’hui … les people.

Sacha Guitry, Bernstein, Arthur Meyer, Boldini, Helleu, Hervieu, popularisés par Cappiello se montraient sur les Planches ; ils n’avaient jamais d’yeux pour les mouettes se paissant de poisson,ni pour la mer, sauf quand s’y baignait la belle Mme Menier, avec des cothurnes bleus, un cordageà ancres brodées, un chapeau de paille capeline protégeant un teint admirable et un panier depêcheuse à la crevette sur la hanche, entre les plis de la jupe … Paul Morand – “Bains de mer, bains de rêve”

Les années sombres: Les Planches réquisitionnées et arrachées

Le 18 juin 1940, les troupes allemandes entrent et occupent Deauville. Les Planches ainsi que tout le front de mer sont interdits d’accès, les Planches devenant, pour empêcher un débarquement sur les plages normandes, des tranchées, les boutiques étant pillées et le solarium détruit.
À la libération de Deauville en 1944, l’ensemble des Planches et des cabines de bains sont découverts, dévastés durant l’occupation. La ville de Deauville veut remettre en état les Planches et l’établissement des bains de Deauville en urgence: Deauville ré-ouvre en 1946. La saison estivale de 1949 sera le premier été de la rénovation totale de la plage et des Planches: un reportage de Paris Match est consacré à la renaissance de Deauville : “Les vedettes, les fortunes, les grands noms sont de retour en ce mois d’août 1949”.
À quelques kilomètres de Paris, Deauville rassemble donc à nouveau artistes et personnalités, le jour sur les Planches et sur les hippodromes, le soir au Casino : On croise cet été-là sur les Planches Sophie Desmarets, Ludmilla Tcherina, Vincent Scotto, Serge Reggiani, Lord Rothschild…
Voilà le Bar du Soleil doté d’un nouveau décor et, surtout, les nouveaux parasols de Deauville, jusqu’alors rayés, devenus multicolores: Les Planches renouent avec leurs fastes, les concerts, les concours d’élégance.

Renaissance: Les Planches, lieu photogénique, Rendez-vous de la chanson et du cinéma

L’univers des Planches séduit les photographes et attire désormais producteurs d’émissions télévisées et réalisateurs de films. France Gall, Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Petula Clark, Claude François, Hugues Aufray, Richard Anthony,… viennent participer à des prises de vues et des tournages d’émissions télé sur Les Planches. Les rejoignent les caméras du cinéma: c’est en décembre 1965 que Claude Lelouch réalise “Un homme et une femme”, conférant aux Planches une notoriété internationale. Parallèlement, naissent, via la comédie musicale de Serge Gainsbourg, tournée sur la page, le célèbre “Sous le soleil exactement” chanté par Anna Karina, et, en 1975, le Festival du Cinéma Américain de Deauville, créé par Lionel Chouchan et André Halimi sous l’impulsion de Michel d’Ornano – Maire de la Ville de Deauville et de Lucien Barrière: festival qui deviendra le rendez-vous annuel et culturel de dimension internationale que l’on sait.

C’est à partir de 1987 qu’Anne d’Ornano fait inscrire les noms des acteurs et réalisateurs ayant reçu un hommage lors du Festival sur les “lices” qui bordent la promenade. Un “Sunset Boulevard” à la française, réactualisé chaque année en septembre.

Les Planches de Deauville

12 ans après leur inauguration, Les Planches sont entièrement rénovées et l’iroko, bois tropical venu d’Afrique, remplace le sapin rouge d’origine, mais depuis 1952, les Planches sont en Azobé.
La venue de souverains, de chefs d’État et de personnalités du monde politique ont largement contribué à la renommée, au prestige et à la qualité d’accueil de Deauville.

Les 100 ans des Planches, c’est aussi:

“Les Planches de Deauville, 100 ans d’Histoire”, de PhilippeNormand, Conseiller culturel de la ville de Deauville. Éditions des Falaises
Une fresque photographique: “Deauville, la belle histoire des Planches”
Un soin signature “Algotherm” pour la stimulation et le confort des pieds qui foulent les Planches
Un cocktail “Les Planches”, créé par Frédéric Desmars, chef Barman du Normandy depuis 2001
Un dessert “Les Planches”, “Le Trianon”, créé par le du Chef Pâtissier Benjamin Siwek, au Bar du Soleil, au Bar de la Mer, au Ciro’s, du 6 Juillet au 30 septembre
Une affiche et un logo officiels

Un timbre centenaire des Planches en Édition limitée et à 540 000 exemplaires

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Le programme 100 ans les Planches

Visites guidées, balades littéraires, conférences, expositions, animations, feux d’artifice, séances photos et vidéos, défis sportifs: Du printemps à l’automne 2024, la Ville de Deauville propose un programme riche pour célébrer le centenaire de sa célèbre promenade, suivant un calendrier anniversaire, alliant culture, sport et divertissement, et conçu comme une promenade à travers le temps.

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À venir:

Mercredi 7 août : Beach Polo. Démonstration de beach polo. Lieu : Plage de Deauville.

Mardi 20 août 11h : La Dame d’Azobé , documentaire déclaration d’amour des Deauvillais à leur ville et des touristes de passage sur leur lieu de villégiature favori. Lieu : Chapelle des Franciscaines.

Samedi 24 août : Le bal fou des années folles: Un bal costumé à l’époque des années 20 placé sous le signe des Années Folles. Conçu par DavidRolland (chorégraphe) et The Sassy Swingers. Lieu : Cloître des Franciscaines.