Ainsi, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, aura bien choisi son moment (au milieu de l’été, à la veille de l’ouverture des JO) pour proférer un acte d’une violence inouïe : exclure du paysage audiovisuel français (PAF) une chaîne qui était comme une bouffée d’oxygène pour des millions de Français chaque soir.
Et cet acte de censure exceptionnel, qui pour moi qualifie définitivement le pouvoir de totalitaire, peut – et doit – être compris comme un acte antisémite d’une gravité sans nom.
Car il faut reconnaître que derrière cette décision historique, c’est un homme qui est abattu : Cyril Hanouna, l’animateur-vedette de l’émission phare de C8, Touche Pas à Mon Poste.
Non seulement l’Arcom a touché au poste des Français ordinaires, qui se branchaient chaque soir sur cette émission pour échapper, ne serait-ce que le temps d’un apéro, à la bien-pensance oppressante et prétentieuse de tout un monde hors-sol, bouffi de certitudessur sa supériorité intellectuelle, politique, culturelle et morale, mais il arrache au peuple l’un de ses meilleurs potes. Un homme qui n’a pas sa langue dans sa poche, qui ose aborder tous les sujets qui fâchent avec un goût inégalé dans le PAF pour la liberté de pensée, la liberté d’expression, la réalité et la vie.
Chaque soir, il était leur bon pote parce qu’il aime plus que tous les gens ordinaires, ceux que défend le géographe Christophe Guilluy quand il affirme au fil de ses livres que c’est par eux qu’émergera le monde d’après, celui d’après l’effondrement de toutes ces idéologies méprisables véhiculées par tous ces gens non moins méprisables : les wokistes, les islamo-gauchistes, les antisionistes, les « anti-fas » (en réalité les nouveaux fascistes) passés maîtres dans l’art de détruire par la diffamation, le mensonge et la diabolisation tous ceux qui ne pensent pas comme eux.
Si, pour moi, ce dégagement du meilleur pote à la télé des gens ordinaires est un acte antisémite gravissime, c’est parce que les fascistes, par l’élimination d’Hanouna, cherchent à exterminer une culture bien judéo-française de l’auto-dérision, de la liberté d’être soi, imparfait et subversif, une culture de l’expression des sentiments, de tous les sentiments, même les plus inavouables, une culture du débat, enfin et surtout, du conflit, de l’écharpage salutaire, de la confrontation de toutes les idées et de tous les gens, quelles que soient leur chapelle ou leur croyance, avec toujours d’avoir à cœur de se retrouver ensemble pour plus de vérité, de réalité, de démocratie, d’humanité en somme.
Dans cet événement qui me met dans une colère noire, j’ai une pensée émue pour un autre Français tellement juif, un Juif tellement français : René Goscinny, qui savait si bien distiller, avec son amour à lui de la liberté et de la France, cette subtile intelligence du peuple, mélange de sensibilité et d’indépendance d’esprit.
Que Cyril Hanouna sorte encore plus fort de cette épreuve. Que la France sorte encore plus forte de cette épreuve.