Tribune Juive

Antoine Desjardins. Les gens « purs » et l’Abbé Pierre

À la lecture des témoignages, l’acharnement post-mortem sur l’abbé Pierre a quelque chose de hautement malsain, 17 ans après sa mort : les bagatelles rapportées font de lui non pas un criminel ou un délinquant mais un homme faillible. Un homme, quoi. Pas de quoi casser trois pattes à un canard; même boiteux. Il s’aggripe à un sein, vole un baiser. Il est avide de tendresse et d’amour mais il n’a violé personne. Tout juste a-t-il pu être déplacé ou indélicat.

Les gens « purs » me font peur et pire me font horreur. Parce que la pureté n’est pas de ce monde. Pourquoi salir aujourd’hui cet homme qui eut un tel élan de solidarité et de charité pour ses semblables ? Le bien chez lui l’emporte largement sur tout le reste.

Quant à Caroline de Haas, elle est, sans trêve ni pardon, la figure de la mort froide et du ressentiment éternel.

© Antoine Desjardins

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