Soutien à Thibault de Montbrial

« Communiqué à la suite de l’avalanche de messages provoqués par celui que j’ai publié vendredi dernier sur X »

Devant l’avalanche de messages provoqués par celui que j’ai publié vendredi dernier sur X, commentant une photo publiée sur ce même réseau par le député LFI Raphaël Arnault, voici quelques explications qui me semblent nécessaires.

1/ Cette photo m’a effectivement fait immédiatement penser au plateau correctionnel de l’ancien Palais de Justice de Paris, où j’ai plaidé pendant 25 ans. Tout y est : le mur avec la statue, le sol avec le marbre et la grille, et le banc.

L’attitude des 4 protagonistes, mélange d’attente et de regards durs, s’inscrit totalement dans cette perception. D’ailleurs plusieurs confrères pénalistes de ma génération m’ont confié ce week-end avoir partagé ce ressenti visuel frappant.

2/ Selon des informations largement publiques au moins depuis la dernière campagne législative, 3 de ces députés sur 4 sont ou ont été impliqués dans des procédures judiciaires, ce qui renforce le lien avec l’impression visuelle de la photo. L’un d’entre eux a été fiché S pour avoir joué un rôle actif dans un mouvement dit antifasciste (la Jeune Garde), ce groupuscule adoptant exactement la violence des modes opératoires de l’idéologie qu’il prétend combattre. Un autre s’est illustré la veille à l’Assemblée Nationale par un comportement de rue par ailleurs largement commenté.

J’ajoute qu’on peut se retrouver dans une salle des pas perdus à de nombreux titres (notamment prévenu ou partie civile), et que lorsqu’on y est prévenu, il arrive régulièrement d’être relaxé. (Voilà pour la prétendue atteinte à la présomption d’innocence que des esprits créatifs ont cru pouvoir déceler…).

Telles sont les raisons de mon tweet, qui ne me semble pas plus polémique que de nombreuses déclarations et publications de ces députés LFI.

En réponse à ce tweet, j’ai eu la stupéfaction d’être accusé de racisme, notamment par des avocats qu’on aurait attendu plus attentif au respect du droit.

Cette accusation est absurde. J’écarte à ce stade l’argument personnel selon lequel rien dans mon parcours ne vient soutenir cette ignominie. Je reprécise une millième fois que mon combat contre l’islamisme vise une doctrine politique et non une religion, et encore moins des individus à raison de leur origine ou leur couleur de peau.

Cette accusation est d’autant plus absurde qu’elle ne repose sur aucun élément objectif: Sur quelle base sémantique? Sur quelle partie de la photo?

Mais elle est plus grave encore par sa construction. En effet, de ce que je comprends dans les commentaires, elle renvoie certains députés présents sur la photo à leur couleur de peau. Selon un procédé désormais bien rodé à l’extrême-gauche, ce racisme n’existe donc en réalité que dans le regard de ceux qui prétendent le dénoncer, en assignant chacun à sa couleur de peau et/ou à son origine. De la part de militants d’extrême-gauche, il n’y a pas de surprise; de la part d’avocats, c’est consternant.

Je ne suis pas dupe de l’origine de cette séquence de « shitstorm », autre qualificatif pour l’infraction de cyberharcèlement. Pour ma part, je la considère comme un passage désagréable mais hélas inévitable dans le combat qui est le mien pour contribuer à protéger la France et les français des extrémistes qui veulent la détruire en s’attaquant en particulier à son universalisme républicain. Le prix de ce combat, mené dans et hors des prétoires, est de vivre protégé H24 par de nombreux policiers en raison non seulement d’incidents et de menaces précises qui font l’objet d’enquêtes, mais également de ciblage par des groupes islamistes internationaux depuis l’étranger.

Mon engagement public notoire contre l’islamisme et l’extrême-gauche reste intact. En éveil face à un parti comme LFI qui porte depuis des années une parole publique extrême, antisémite, régulièrement à la limite de l’incitation à la violence et à minima ambiguë (pour rester sobre) avec l’islamisme. Rien ne fera faiblir ma détermination à contribuer, au barreau aujourd’hui, peut-être ailleurs demain, à ce que la République française demeure ce qu’elle est, au nom de valeurs pour lesquels tant de nos Anciens sont tombés. Le nombre de messages publics ou privés de soutien que j’ai reçus, ainsi que la diversité de profil de leurs auteurs que je remercie chaleureusement, m’y encourage plus que jamais.

Thibault de Montbrial

Avocat • Président du CRSI • Lt-Co réserve de la Gendarmerie