Tribune : Pour une défrérisation de la vie politique française. Alexandre Feigenbaum pour Dhimmi Watch

Le scandale de la France Insoumise va bien au-delà des appels à la haine lancés par des membres de ce parti.[1] Dès le résultat du vote connu, le 7 juillet 2024, des leaders de LFI ont annoncé “la reconnaissance d’un État palestinien comme une priorité dans les prochaines semaines”[2].  Nous affirmons ici que cette reconnaissance représenterait une victoire pour le Hamas et conduirait à la perpétuation de la guerre.

En effet, l’analyse de LFI repose sur une diffamation d’Israël et sur des narratifs fabriqués par les Frères musulmans jihadistes pour instaurer à la place d’Israël un État suprémaciste islamiste, à l’image de ce qu’on connaît en Afghanistan.

Selon LFI, Israël porterait toute la responsabilité de la situation des Arabes palestiniens et devrait être éradiqué. Mais cette vision s’inspire de la propagande antijuive et anti-israélienne des Frères et des islamistes. Voici quelques faits occultés par cette propagande :

  • Ce sont les pays arabes, pas Israël, qui ne respectent pas le droit international depuis 77 ans.

Ce sont eux qui, en 1947, ont rejeté la Résolution 181, votée par l’Assemblée générale de l’ONU. Cette Résolution créait pourtant un État arabe palestinien. Les pays arabes n’en voulaient pas parce qu’elle entérinait aussi l’indépendance d’un État juif, même dans un contexte défavorable à cet État.

  • Ce sont les pays arabes, pas Israël, qui portent la responsabilité de la “nakba”.

Ce sont en effet les armées des pays arabes qui ont provoqué l’exode des réfugiés arabes en 1948, en envahissant Israël et en recommandant aux Arabes de partir pour qu’elles puissent librement exterminer les Juifs.

  • Ce sont les empires arabo-musulmans qui ont conquis et colonisé la Palestine.

Pendant 14 siècles, ces empires ont opprimé et exproprié les populations indigènes juives et chrétiennes, les ont réduites à l’état de dhimmis. Les Juifs vivent sur cette Terre sans discontinuer depuis 3000 ans. En 1948, ils se sont décolonisés.

  • Ce sont les Frères musulmans qui veulent conserver à tout prix dans le giron de l’islam des terres comme la Palestine, conquises par le jihad.

Selon les Frères, les Juifs seraient des intrus en Israël, débarqués là au 20ème siècle. Ce seraient des ennemis de l’islam, des dhimmis qui doivent être soumis, chassés ou massacrés. Les Frères enseignent leur négationnisme et leur haine aux enfants arabes palestiniens dès la maternelle, les sacrifiant à leur projet suprémaciste. La viabilité d’un éventuel État palestinien requiert que ses futurs citoyens soient préalablement désintoxiqués de la haine et des narratifs islamistes.

Des historiens et des chercheurs en sciences sociales ont révélé la collaboration intime des Frères musulmans avec les nazis pendant plusieurs décennies, y compris pendant la shoah. Alors que l’Europe se dénazifiait, les Frères ont répandu leurs thèses dans le ‘monde arabo-musulman’. C’est, aujourd’hui encore, la base de l’antijudaïsme des Frères et de leur critique radicale d’Israël. Pourtant, c’est cette propagande que LFI reprend aujourd’hui. Les Frères sont en embuscade derrière LFI. Les chefs de LFI ignorent-ils tout cela ? Pourtant, pratiquement, en se drapant dans ce qu’ils nomment “la cause palestinienne”, ils contribuent -disons à leur insu- aux efforts du Hamas pour ce qu’un quotidien belge[3] nommait récemment une “victoire posthume d’Hitler”. Ils mettent aussi notre démocratie en danger.

LFI utilise la stratégie des Frères et des islamistes à des fins communautaristes et populistes. Une défrérisation de la vie politique française est indispensable et urgente. Les Frères sont en embuscade pour préparer un printemps français et une intifada ; mais ils ne font que préparer l’hiver de notre civilisation et le règne de la barbarie.

Nous appelons les députés de la nouvelle Assemblée nationale à s’unir pour faire barrage aux fanatiques de LFI, danger majeur pour notre démocratie et pour la France, et à rejeter leurs projets populistes.

Annexe : Les historiens et les chercheurs en sciences sociales ont montré que la diffamation radicale d’Israël résulte d’une synergie entre Frères musulmans et nazis.

Jeffrey Herf a révélé que la collaboration avec les nazis a commencé dès le début de la confrérie en 1928 ; que ce sont les nazis qui ont financé l’expansion des Frères.[4] Matthias Kuntzel a rappelé que dès juin 1942, Radio Berlin en arabe martelait que “le but des Juifs est de transformer les pays arabes une colonie juive” ; que c’était le mufti de Jérusalem, Amin al Husseini, antijuif et islamiste enragé, qui était aux commandes de la radio.[5] Bat Ye’or a raconté comment des centaines de nazis en fuite ont été accueillis au Caire après la défaite du nazisme, et comment ils ont répandu leur idéologie dans le monde arabe.[6] Pierre-André Taguieff a montré que l’engagement jihadiste en faveur de la “cause palestinienne” n’est pas une conséquence de l’indépendance d’Israël, ni de la ‘politique d’Israël’, qui serait ‘colonialiste’, ‘impérialiste’ ou ‘raciste’ ; qu’il est le produit d’une intense activité de propagande commencée au début des années 1920. Il rappelle qu’en 1948, Azzam Pacha, le secrétaire général de la Ligue arabe, déclarait : “Ce sera une guerre d’extermination et un massacre aussi mémorable que ceux de Mongolie et des Croisades”[7] Léon Poliakov raconte l’intervention du mufti à la conférence internationale de Bandoeng, en 1955[8] : “Il révéla aux Chinois et aux Indiens les “véritables visées sionistes : la formation d’un vaste empire s’étendant du Nil à l’Euphrate, et incluant la Ville Sainte de Médine”. Cette propagande impressionna des peuples et des individus traumatisés par le colonialisme européen ; la résolution de Bandoeng fut la première d’une longue série de résolutions internationales condamnant le “colonialisme israélien”. Florence Bergeaud Blackler montre la synergie entre antijudaïsmes islamistes et nazis : “Les événements du Proche-Orient ainsi qu’une sourate du Coran sont fréquemment invoqués par les élèves pour légitimer leurs propos et leurs agressions [antijuifs]. L’apologie du nazisme et de Hitler n’est pas exceptionnelle”[9]. Razika Adnani constate qu’aujourd’hui, la même “cause palestinienne” est utilisée par les Frères musulmans pour s’imposer en Occident et par Jean Luc Mélenchon pour renforcer la France Insoumise.[10] Georges Bensoussan, outre ses travaux sur le conflit entre Israël et les jihadistes, a révélé dans les “Territoires perdus de la République” le travail pernicieux des islamistes pour influencer une partie de la jeunesse française. Joel Kotek déclare que  “l’accusation de génocide [formulée par le Hamas contre Israël en 2024] est d’autant plus grave qu’elle est à la fois absurde aux termes de la réalité du concept et des faits, et qu’elle vise surtout à stigmatiser… les fils et filles de la Shoah ». Le journal a titré qu’il s’agit d’une « victoire posthume d’Hitler”[3].


Notes

[1] Tribune Collective, Le Figaro 4 juillet 2024 : «Le Nouveau Front populaire constitue la première menace pour les Français juifs» https://www.lefigaro.fr/vox/politique/le-nouveau-front-populaire-constitue-la-premiere-menace-pour-les-francais-juifs-20240704

[2] Marianne, 7 juillet 2024 : Législatives : Mathilde Panot promet une reconnaissance de l’État de Palestine dans les deux semaines. https://www.marianne.net/politique/legislatives-mathilde-panot-promet-une-reconnaissance-de-l-etat-de-palestine-dans-les-deux-semaines#

[3] Joël Kotek et Viviane Teitelbaum : la victoire posthume d’Hitler, La Libre, 9 juillet 2024. https://www.lalibre.be/debats/opinions/2024/07/09/la-victoire-posthume-dhitler-67UXW67ZYVD3ZJ7GXV2RBH6RHA/

[4] Jeffrey Herf : Nazi Antisemitism & Islamist Hate; Tablet, July 06, 2022, https://www.tabletmag.com/sections/history/articles/the-nazi-roots-of-islamist-hate . Herf signale que l’ouvrage d’Edward Saïd, Orientalisme (1978), a écarté les preuves des historiens et a permis de présenter les Arabes palestiniens comme des victimes innocentes de l’impérialisme et du colonialisme occidentaux.

[5] Matthias Kuntzel : ‘Nazis, Islamic Antisemitism and the Middle East: The 1948 Arab War against Israel and the Aftershocks of World War II’, Routledge 2023. Chapitre ‘1948: the Arab Israeli war’

[6] Bat Ye’or (Yehudiya Masriya) “Les Juifs en Égypte”, 1971 Éditions de l’Avenir, Genève.

[7] Pierre-André Taguieff : Fanatiques antijuifs sur la voie du jihad. Dans le sillage de Haj Amin al Husseini et de Johann von Leers, Revue d’Histoire de la Shoah 2016/2 (N° 205), p 475, https://www.cairn.info/revue-d-histoire-de-la-shoah-2016-2-page-475.htm. Cet article révèle la personnalité du mufti, qui avait recommandé d’accélérer les cadences des chambres à gaz d’extermination des Juifs.

[8] Léon Poliakov : De Moscou à Beyrouth, essai sur la désinformation, Calmann-Lévy, 1985, p. 85. Israël, qui venait de s’affranchir de la colonisation arabo-musulmane, n’était pas invité à cette conférence de Bandoeng, à la demande des pays arabes participant à la conférence.

[9] Florence Bergeaud-Blackler. Le Frérisme et ses réseaux, p. 233. Odile Jacob. Édition du Kindle.

[10] Razika Adnani, 1er juillet 2024 : Frères musulmans, La France ‘Insoumise’: pourquoi ils défendent la cause palestinienne. Article paru dans Le Point, consulté sur https://www.razika-adnani.com/freres-musulmans-la-france-insoumise-pourquoi-ils-defendent-la-cause-palestinienne/?utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_source_platform=mailpoet&utm_campaign=les-freres-musulmans-et-la-cause-palestinienne-264


Les intellectuels et membres de Dhimmi Watch signataires 

Gisèle Abouaf

Catherine Aner 

Bat Ye’or

Galith Benzimra

Jean Bessette

Didier Blum

Sylvie Bonifacj

Vincent Calais

Sarah Cattan

Suzanne Edinger

Nathalie Elmalih

Gilles Falavigna

Alexandre Feigenbaum  

Renée Fregosi

Jean Fried

Claude Frydman

Maurice Garcia-Lopez 

Germain Garziano

Anne-Rose Gingold

Jean Charles Goldberg

Charles Kappenstein

Alexandre Krivitzky

François Lavigne

Didier Lemaire

Madeleine Lewensztain Gagna

Pierre Lurçat

Fadila Maaroufi

Yves Mamou

Liliane Messika

Tony Milhem

Aline Mizrahi

Mordekhai Msika

Luisa Pace

David Pasder

François Pelletan

Muriel Pill

Janine Pinto

Richard Rossin

Sandrine Rouland

Philippe Roussel

Anne Santagostini

Georges-Elia Sarfati

Josiane Sberro

Yvette Sitbon

Frédéric Sroussi

Jean Szlamowicz

Pierre-André Taguieff

Edith Taieb

Frédérique Teper

Evelyne Tschirhart

Sonya Zadig

Frédéric Zerbib

Asher Zelmati

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