Cette dissolution fut un des gestes les plus inconsidérés de l’histoire de la Ve République, fondé sur les projections les plus absurdes

© Soazig de la Moissonière

Le Rassemblement national peut espérer une majorité absolue au second tour

La gauche, montée au front unie, arrive finalement deuxième (28-29%), et va contraindre le camp présidentiel à de multiples désistements s’il veut faire barrage à l’extrême droite.

Le président français Emmanuel Macron
Le président français Emmanuel MacronAndre Pain, Pool via AP

Pari risqué et perdu : le président Emmanuel Macron ressort très affaibli de la dissolution, dès le premier tour des législatives.

Le Rassemblement national peut lui espérer une majorité relative, voire absolue, à l’Assemblée nationale. “C’est un pari raté”, souligne Adelaïde Zulfikarpasic, directrice générale de l’institut de sondages BVA à l’AFP. “Emmanuel Macron est en difficulté, alors qu’il s’était érigé en barrage face au Front national puis au RN depuis 2017”, ajoute-t-elle. Cette dissolution, “c’est un des gestes les plus inconsidérés de l’histoire de la Ve République, fondé sur les projections les plus absurdes”, renchérit Vincent Martigny, politologue à l’université Nice Côte d’Azur et à l’Ecole polytechnique.

Le chef de l’Etat avait misé sur une gauche divisée et une arrivée de son camp en deuxième position derrière le Rassemblement national, qui engrange plus de 34% des voix selon de premières estimations au soir du premier tour.

La gauche, montée au front unie, arrive finalement deuxième (28-29%), et va contraindre le camp présidentiel à de multiples désistements s’il veut faire barrage à l’extrême droite. “Ca accélère vraiment la chute de Macron. Les conséquences pour lui vont être létales. Il perd tout”, estime Vincent Martigny.

Sa majorité relative – 250 sur 577 dans l’Assemblée sortante – va fondre comme neige au soleil (jusqu’à 60 sièges selon les projections les plus pessimistes) et se recomposer autour d’autres que lui, quelle que soit l’issue du second tour le 7 juillet.

Le chef de l’Etat perd aussi l’autorité sur son camp, “entre l’exaspération et la haine” depuis sa décision intempestive de dissoudre le 9 juin, souligne Vincent Martigny. “On est très en colère”, lâche un cadre de la majorité, amer.

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