Jean Mizrahi répond à “l’historien” Vincent Lemire et Arié Alimi: “Votre prise de position est une imposture et vous couvre tous les deux de honte”

Ma réponse sur X, ex-Twitter, à “l’historien” Vincent Lemire sur sa publication avec l’avocat Arié Alimi dans “Le Monde”, que je joins ci-dessus.

“Cher Monsieur, voici en quoi votre prise de position avec Monsieur Alimi est une imposture et vous couvre tous les deux de honte :

1. L’antisémitisme, c’est de l’antisémitisme, qu’il soit de droite, de gauche, du centre ou d’ailleurs. Point à la ligne. Votre papier tend à faire un message obscène qui est : “l’antisémitisme de droite, c’est affreux, l’antisémitisme de gauche ce n’est pas bien mais c’est moins grave”. C’est toute la tonalité de votre texte, et c’est à vomir.

2. Non, vous ne pouvez pas écrire : “C’est après les massacres terroristes du 7 octobre et le début de la riposte israélienne à Gaza (…)”. C’est faux. Car c’est immédiatement après le 7 octobre, dès le lendemain, le 8 octobre, en france et ailleurs, et sans attendre une réaction israélienne qui n’est venue que plusieurs jours après, que les actes antisémites ont explosé, et que les responsables de LFI ont commencé leur manège immonde consistant à accuser Israël de tous les maux. Ce faisant, vous niez la réalité en tentant de faire porter la responsabilité de cette explosion antisémite, même partiellement, sur Israël.

3. L’affirmation qui consiste à disculper la gauche en expliquant que le “nouveau front populaire” parlerait de “massacres terroristes” et que cela suffirait à régler la question de la qualification de terrorisme du Hamas est lamentable. Vous n’ignorez pas que cette question a été au coeur de discussions entre les différentes composantes du NFP, et que LFI a finalement réussi à imposer son point de vue pour éviter de qualifier le Hamas lui-même de mouvement terroriste. La gauche social-démocrate, à laquelle vous prétendez adhérer, s’est pliée devant les exigences de l’extrême-gauche et a renoncé à défendre ses principes, dont il apparait donc qu’ils n’étaient pas des principes. Vous avez collectivement renoncé, vous êtes coupables de lâcheté. Vous les sociaux-démocrates, et vous Alimi et Lemire pour faire silence et absoudre.

4. Aucune analyse chez vous, en dépit de beaucoup de mots, de la réalité de cet antisémitisme de la gauche, de son caractère particulièrement vicieux. La question n’est pas traitée, ce qui conduit à en évacuer la réalité. Au lieu de cela vous mettez l’accent sur un prétendu antisémitisme du RN alors que tout montre que ce mouvement a, sur ce seul sujet, fait sa mue et est devenu un ardent défenseur des Juifs agressés en France. Je n’ai pas particulièrement d’amitié pour le RN qui n’aura certainement pas mon vote, mais quand on prétend être avocat et historien, on essaie a minima d’être honnête. Vous ne l’êtes à l’évidence pas, parce que pour vous, le NFP passe au-dessus de tout, y compris au-dessus de prétendus principes.

5. Je pourrais aller plus loin dans l’analyse de votre texte, mais j’ai d’autres chats à fouetter aujourd’hui que votre inconséquence malhonnête. Vous déployez une thématique purement partisane qui refuse de regarder la réalité en face : aujourd’hui les actes antisémites sont promus par une partie de la gauche qui racole un électorat particulièrement sujet à l’antisémitisme, l’autre partie de la gauche fermant les yeux sauf exceptionnellement quand les choses vont trop loin mais pour revenir bientôt dans une position bien sage de compromission avec le premier parti antisémite de France.”

© Jean Mizrahi

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1 Comment

  1. Bravo et merci pour cette réponse point par point. C’était indispensable… Mais je ne pense pas que Le Monde pourrait publier un tel texte… Hélas…

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