Tribune Juive

Hamid Enayat. Un aperçu des élections présidentielles iraniennes qui auront lieu demain 28 juin

Khameini a grandement besoin d’un taux de participation élevé pour le multiplier dans la « salle de consolidation » pour atteindre 50 % de participation. L’entrée de Pezeshkian, du camp soi-disant réformiste, l’aile qui avait été précédemment écarté par Khamenei au profit d’Ebrahim Raissi, pourrait résoudre cette question pour lui et lui procurer une certaine acceptabilité tant au niveau national qu’international. Au minimum, il pourrait récupérer les votes du camp réformiste, déjà écartés auparavant.

Bien que présenté comme proche du camp dit réformateur, Pezeshkian n’a pas de profile assez élever pour avoir le moindre mot contre Khamenei. Donc même ne guise de réformateur, il ne pose un danger au dictateur. 

Le véritable enjeu des élections est la résolution de la question de la succession, et non la présidence elle-même. Khamenei souhaite placer son fils Mojtaba à sa propre succession. Ainsi, Khamenei doit se tourner vers quelqu’un capable de résoudre avec lui cette question de succession. Cette possibilité n’existe que de son vivant. À sa mort, en raison de la guerre des clans qui sacrifient tout pour leurs propres intérêts, cela deviendrait impossible. Le dictateur religieux doit donc sortir des urnes quelqu’un avec qui il peut avancer sur cette question importante. Sans doute, les élections, qu’elles servent à chauffer le marché ou à faire avancer cette hypothèse, seront poussées à un second tour. Au second tour, les candidats conservateurs se désisteront les uns en faveur de l’autre, et à ce moment-là, Khamenei sortira le candidat de son choix. 

Est-ce que ce sera Pezeshkian, ou comme on le dit dans les cercles à Téhéran, le candidat que Khamenei sortira des urnes sera Mohammad Ghalibaf ou Jalili.

© Hamid Enayat

Hamid Enayat est Politologue, spécialiste de l’Iran et militant pour les droits de l’homme

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