L’appel « L’arc républicain contre l’antisémitisme »

Une initiative de Daniel Salvatore Schiffer : philosophe, écrivain, professeur d’esthétique et de philosophie de l’art, initiateur de l’Appel…

L’heure est grave ! La situation, dangereuse ! Une nébuleuse politico-idéologique s’étant frauduleusement approprié, sans vergogne, le beau nom de  « Nouveau Front Populaire » (NFP), dévoyant ainsi, par les accents résolument antisémites de certaines de ses composantes, la glorieuse histoire de l’authentique « Front Populaire », est aux portes du pouvoir, si nous ne nous y opposons pas avec détermination lors des élections législatives de ces 30 juin et 7 juillet 2024, en France, berceau des Lumières et patrie de la déclaration des Droits de l’Homme !

Cet antisémitisme caractérisé s’est notamment manifesté, parfois avec virulence, dans des partis, sur l’échiquier politico-idéologique situé à l’extrême gauche, tels que La France Insoumise (LFI) et le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), qui, lors de l’abominable pogrom de nature génocidaire que les terroristes du Hamas perpétrèrent le 7 octobre dernier à l’encontre des Juifs d’Israël, n’ont jamais condamné ouvertement ce sanguinaire massacre, lui réputant même, pour le justifier, l’expression d’un « mouvement de résistance palestinienne contre l’occupation israélienne ». Pis : certains de ces irresponsables dirigeants, au soir même de cet ignoble crime d’une ampleur inédite depuis l’Holocauste, s’en réjouirent, toute honte bue, publiquement !

Ont-ils donc oublié, ces ennemis déclarés d’Israël, suppôts d’un antisionisme qui ne fait que masquer leur antisémitisme foncier, et qui n’en sont pas non plus à une contradiction ni surtout à une ignorance près, que l’illustre fondateur, dans l’entre-deux-guerres (1935-1938), de l’historique « Front Populaire », Léon Blum en personne, fut aussi l’une des grandes consciences juives de son temps, déporté par les nazis dans le camp de concentration de Buchenwald, et fervent défenseur, sous l’impulsion de son fidèle ami Chaïm Weizmann, de la création, en 1948, de l’Etat d’Israël (dont ce même Weizmann fut précisément, dès 1949, le premier Président, avec, comme Premier Ministre, l’immense figure sioniste, père tutélaire de cette mère-patrie, de David Ben Gourion lui-même) ?

Ainsi, nous, signataires de la présente pétition, hommes et femmes de bonne volonté, intellectuels authentiquement républicains, de gauche comme de droite (si tant est que ce clivage ait encore quelque pertinence conceptuelle face à l’urgence de ce combat), profondément attachés à ces principes universels et valeurs morales que sont la tolérance et la laïcité, la liberté et la fraternité – l’humanisme, en un mot – en appelons, afin de sauver notre chère République de cette nouvelle peste rouge-brune, à ne pas voter pour ce mensonger, fallacieux et pseudo « Nouveau Front Populaire », véritable imposture en d’aussi tragiques circonstances, et à l’aune même du sens de l’Histoire, politico-idéologique.

Seule notre conscience philosophique et morale, nantie ici de l’inaliénable force d’un impératif catégorique en sa plus haute et noble expression, nous le dicte en ces heures critiques, en dehors de tout esprit partisan ou choix manichéen, contre tout intérêt particulier et pour le bien général.

Jamais nous ne pactiserons avec des antisémites, ni racistes d’aucune sorte !

Jamais nous ne nous allierons avec des pro-Hamas, sanguinaires complices du terrorisme islamiste, ni des anti-Israël, seule véritable démocratie en cette région particulièrement instable du monde, et où de trop nombreux pays, fanatiques théocraties d’un autre âge, pratiquent encore, y compris contre tout réel progrès pour la cause des femmes, l’obscurantiste charia !

Jamais nous ne trahirons notre conscience d’humanistes authentiquement démocrates, ni ne braderons lâchement nos idéaux pour de médiocres et vils calculs de basse cuisine électorale !

Nous laissons cette mortifère collaboration aux indignes professionnels de la compromission la plus infâme !

Oui : Notre honneur, vigilant et non négociable par-delà les nuances de notre propos – dont le refus de nous positionner aux deux extrêmes de l’échiquier idéologique –, se situe au-dessus de quelque opportunisme politique ou ambition personnelle que ce soient !

Ne laissons donc pas dévoyer, dénaturer ou détourner ainsi, de manière aussi éhontée, scandaleuse sur le plan politico-idéologique et malhonnête au niveau philosophico-éthique, la grande et belle histoire du Front Populaire telle que l’admirable Léon Blum, notoire pilier de la République alors que le pire des fascismes la menaçait dans son existence même, la conçut, socialement, à l’origine !

Il en va de l’avenir de notre démocratie, de notre culture comme de notre civilisation, au sein du concert des nations !

Texte initial paru dans Le Point le 19 juin 2024 :

https://www.lepoint.fr/debats/l-appel-des-intellectuels-l-arc-republicain-contre-l-antisemitisme-19-06-2024-2563374_2.php

Signataires :

Daniel Salvatore Schiffer : philosophe, écrivain, professeur d’esthétique et de philosophie de l’art, initiateur de l’Appel

Luc-Olivier d’Algange : écrivain

Marc Alpozzo : philosophe

Gaëlle Atlan-Akerman : journaliste

Marie-Jo Bonnet : historienne, féministe

Pascal Bruckner : philosophe

Sarah Cattan : journaliste

Hassen Chalghoumi : président de la Conférence des Imams de France

Elie Chouraqui : cinéaste

Victoria Cohen : psychanalyste

Nadine Dewit : artiste peintre

Emmanuel Dupuy : essayiste, président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE)

Luc Ferry : philosophe, ancien Ministre de l’Education Nationale et de la Jeunesse

Renée Fregosi : philosophe, politologue

Antoine Gallimard : président des Editions Gallimard

Dominique Itzkovitch : psychanalyste

François Kasbi : écrivain

Bernard Kouchner : fondateur de « Médecins sans Frontières » et de « Médecins du Monde », ancien Ministre de l’Action Humanitaire et des Affaires Etrangères

Nathalie Krikorian-Duronsoy : historienne, philosophe politique

Bérénice Levet : philosophe

Eric Naulleau : écrivain

Michel Onfray : philosophe, directeur de la revue « Front Populaire »

Michaël Prazan : écrivain, documentariste

Sabine Prokhoris : philosophe, psychanalyste

Robert Redeker : philosophe

Pierre-Yves Rougeyron : essayiste, politologue, président du « Cercle Aristote »

Armand de Saint Sauveur : fondateur/directeur des Editions Intervalles

Boualem Sansal : écrivain

Jean-Loup Seban : poète, médaille d’or de la Renaissance Française, Grand Prix de Poésie de la Société des Poètes Français (SPF)

Pierre-André Taguieff : philosophe, historien des idées, politiste, CNRS

Michel Taube : éditeur, chef d’entreprise

Henri Jacquin, sociologue du travail

Monette Vacquin : psychanalyste, essayiste

Alain Vircondelet : écrivain, universitaire

Olivier Weber : écrivain

Jean-Claude Zylberstein : avocat, éditeur, écrivain

 

Tuerie de Bruxelles : « Si tu n’arrêtes pas d’écrire contre l’islam, ce sera ton tour »

Daniel Salvatore Schiffer a subi des intimidations après avoir appelé les musulmans à dénoncer les crimes intégristes. Une information judiciaire est ouverte.

Par Marion CocquetPublié le 21/06/2014 à 11h39, mis à jour le 23/06/2014 à 12h50

Mehdi Nemmouche est l'auteur présumé de la tuerie de Bruxelles, le 24 mai.
Mehdi Nemmouche est l’auteur présumé de la tuerie de Bruxelles, le 24 mai. © AFP

Temps de lecture : 3 min

C’était le 5 juin dernier, vers 22 h 30. « Je rentrais d’un dîner avec mon épouse et un ami », raconte Daniel Salvatore Schiffer, philosophe et professeur à l’Académie royale des beaux-arts de Liège. « Je suis sorti me promener dans le bois qui fait face à ma maison, avec mon chien. Après que je l’ai détaché, deux hommes m’ont abordé. L’un de 35 ans environ, baraqué, avec un collier de barbe ; l’autre, plus jeune, et qui semblait un peu en retrait. Le premier m’a dit : On a caillassé ta maison, crevé tes pneus de voiture. Si tu n’arrêtes pas d’écrire contre l’islam, ce sera ton tour. » Le ton monte, le chien accourt et fait fuir les deux hommes. Mais l’avertissement est lancé. 

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Les textes que Daniel Salvatore Schiffer fait régulièrement paraître dans les journaux européens déplaisent à certains. Le 24 mai, quelques heures après la tuerie du Musée juif de Bruxelles, le philosophe publie dans plusieurs médias, dont Le Point.fr, une tribune titrée « Nous sommes tous juifs ». « La bête immonde, écrit-il, celle qui se gave de la peste brune et se repaît du sang des martyrs, rôde de nouveau, tapie à l’ombre d’un extrémisme aussi sanglant qu’insensé, au coeur de l’Europe moderne et civilisée. » Déjà, il évoque les crimes du « fou d’Allah » Mohamed Merah à Toulouse.

Six jours plus tard, Mehdi Nemmouche est arrêté. Le meurtrier présumé de Bruxelles, qu’on appelle bientôt « l’autre Merah », a 29 ans. Il a plongé adolescent dans la délinquance, puis dans l’islam radical, avant de partir combattre en Syrie, fin 2012. Daniel Salvatore Schiffer publie alors une nouvelle tribune : pas plus que Merah, Nemmouche n’est un « loup solitaire », estime-t-il. L’un et l’autre font, au contraire, partie d’un « vaste réseau, extrêmement organisé ». Nemmouche, rappelle-t-il, a grandi en outre dans le quartier même où sévissait, dans les années 1990, le « gang de Roubaix ». Un groupuscule fondamentaliste qui avait rejoint les moudjahidin combattant en Bosnie…. et que l’intellectuel connaît bien, pour en avoir directement reçu des menaces après avoir dénoncé les horreurs commises par les Serbes, mais aussi par les Bosniaques.

Des « fachos invétérés »

Dans sa seconde tribune, Daniel Salvatore Schiffer appelait ses « amis arabes et musulmans » à ne pas se laisser confondre avec les intégristes. « Ne permettez pas que des fachos invétérés travestissent, pour leurs macabres objectifs, votre belle culture ; n’acceptez pas que le Coran, ce livre saint, serve aujourd’hui au plus innommable des alibis idéologiques (…) pour trucider, au nom de je ne sais quel dieu, vos semblables ! » Il poursuivait : « Davantage, ayez le courage de dénoncer, haut et fort, le crime, d’où qu’il vienne, y compris de vos contrées, comme l’intellectuel juif que je suis condamne, à l’instar de bon nombre de mes pairs, Israël lorsqu’il opprime injustement les Palestiniens. » 

Depuis 2010 et sa défense de Sakineh, condamnée à mort en Iran pour adultère, l’intellectuel n’a cessé de prendre position contre les intégrismes, notamment musulmans. Et a déjà subi des intimidations. « Ça a d’abord été des insultes, on me traitait de sale juif, explique-t-il. En mars 2011, un soir où j’étais seul chez moi, on m’a envoyé à travers la fenêtre une bougie de moteur de moto. J’ai reçu des débris de vitre, qui m’ont légèrement blessé. » Il y a eu un second caillassage, il y a six mois. Puis ses pneus de voiture, entaillés au cutter. Ces menaces, enfin, « la prochaine fois, ça sera ton tour ». 

Les autorités belges prennent l’affaire assez au sérieux pour avoir ouvert une enquête. Daniel Salvatore Schiffer a été placé sous protection policière : une voiture patrouille quotidiennement autour de chez lui.

Liège : un professeur de philosophie menacé de mort par des islamistes pour ses propos sur le Coran

Daniel Salvatore Schiffer, un philosophe liégeois régulièrement relayé par la presse internationale, a, suite à la tuerie du musée juif de Bruxelles, appelé juifs, musulmans, chrétiens et laïcs à dialoguer pour lutter contre le fondamentalisme. Un appel qui n’a pas plu à des islamistes liégeois, qui l’ont menacé de mort s’il continuait « à écrire contre l’islam ».

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Par Sudinfo 

Publié le 11/06/2014 à 08:59

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« Ne permettez pas que des fachos invétérés travestissent, pour leurs macabres objectifs, votre belle culture ; n’acceptez pas que le Coran, ce livre saint, serve aujourd’hui au plus innommables des alibis idéologiques, telle naguère la Bible sous l’inquisition, pour trucider, au nom de je ne sais quel Dieu, vos semblables ! »

Des prises de position, dont il est coutumier, qui ne lui ont pas toujours apporté que des amitiés. La semaine dernière, il a ainsi été ouvertement menacé par des fondamentalistes musulmans alors qu’il sortait de chez lui, sur les hauteurs de Liège.

« Déjà pendant la soirée, ma femme avait remarqué un homme assis à une table de la nôtre qui nous épiait et prenait des notes. Et j’en ai eu la confirmation un peu plus tard, vers 22h30, quand je suis sorti promener mon chien devant chez moi. Deux hommes m’ont abordé et m’ont dit d’arrêter de parler et d’écrire contre l’islam, sinon j’aurais de graves ennuis. Ils m’ont dit ensuite : « On a déjà caillassé ta maison et crevé les pneus de ta voiture, si tu ne comprends pas, la prochaine fois, ce sera toi… »

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