
Le viol collectif d’une petite fille juive de 12 ans à Courbevoie samedi dernier constitue un tournant supplémentaire dans le calvaire des juifs de France.
Disons-le d’emblée, la responsabilité des politiques et singulièrement du premier d’entre eux, le Président de la République, est lourdement engagée.
On est bien loin de l’ « antisémitisme d’atmosphère » ou comme dirait Mélenchon d’un antisémitisme résiduel, on est dans l’horreur.
Les violeurs qui ont reproché à la fillette à la fois sa judéité et le fait qu’elle la leur ait caché ont agi d’après la presse en référence à la Palestine.
Le hamas n’a pas fait autrement lorsqu’il a violé et massacré des centaines de femmes en Israël le 7 octobre.
Cette démonisation d’Israël , cette volonté de bannir ce pays et bien sûr dans le sillage d’Israël les juifs est devenue malheureusement une caractéristique française.
La France a voté toutes les résolutions onusiennes récentes contre Israël, le président de la République ne s’est pas joint à la manifestation contre l’antisémitisme pour maintenir, a-t-il dit, l’unité du pays.
Et déjà les dispositifs policiers devant les institutions communautaires sont réduits à leur plus simple expression car il y a d’autres urgences.
Le gouvernement a donné un sacré signal aussi en ordonnant l’éviction des entreprises israéliennes de défense du salon d’armement qui se tient en ce moment à Villepinte à quelques kilomètres de Courbevoie.
Toutes les listes de gauche aux européennes, oui, toutes, ont placé en exergue de leur programme la suspension des accords commerciaux entre l’Union Européenne et Israël , la reconnaissance inconditionnelle de la Palestine (quoi qu’elle fasse) , l’arrêt de toute fourniture pouvant conduire à l’armement d’Israël.
Les autorités tolèrent également des centaines de manifestations qui étaient autant d’appels à la haine des juifs puisqu’Israël y était conspué comme massacreur et génocidaire.
Comment s’étonner dès lors que des enfants de 13 et 14 ans abreuvés de cette propagande ignoble fassent connaitre le pire à la première juive qu’il leur est donné de rencontrer même si c’est une enfant de 12 ans.
La violence généralisée qui règne à présent dans le pays y compris dans les petites villes donne encore plus de force et de dangerosité à cet antisémitisme débridé.
Le terroriste de Toulouse assassinait déjà des enfants juifs dans la cour de leur école en 2012 pour venger soi disant les enfants palestiniens.
La réaction de la société civile à l’époque comme aujourd’hui est bien timide.
Une partie non négligeable des français adhère au slogan et à l’agenda politique des frères musulmans pendant qu’une autre partie se dit que cela ne les regarde pas.
Le premier ministre d’Israël peut bien dire au Figaro du 19 juin qu’Israël mène le combat de l’Occident, il n’est pas cru ou pas compris.
Les juifs de France savent que la dernière proposition d’Emmanuel Macron suite à l’affreux viol de Courbevoie d’organiser « un temps d’échange dans les écoles » est juste hors sol et n’amènera aucune amélioration de la situation.
Ils sont déjà nombreux et on en connait tous à vivre comme des marranes, c’est-à-dire des juifs cachés en enlevant la mezouza, en changeant de nom pour prendre celui d’un conjoint non juif pour certains, à déménager pour d’autres, ou encore tout simplement à faire leurs valises.
Il est grand temps que la tendance munichoise des politiques s’inverse et que la nation entière se lève dans une solidarité totale avec les juifs de France.
Il sera bientôt trop tard pour qui sonne le glas ? Pour les juifs de France ou pour la France qui se vide de ses juifs.
Raphael NISAND
Chroniqueur à Radio Judaïca