Iran: Élimination physique ; si impossible, diabolisation

L’article ci-dessous est une réaction à l’article paru sur quatre pages dans « Le Monde » (daté des 9 et 10 juin 2024): Après la libération de Hamid Nouri, un prisonnier iranien jugé et condamné à la prison à vie pour sa participation au massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988 en Suède, le puzzle d’un accord honteux avec le régime iranien a été complété.

Le Monde a publié un article de quatre pages intitulé « Les enfants soldats  » contre la résistance iranienne pour la discréditer. Un film basé sur ces mensonges a également été projeté en Suède il y a quelque temps, ce qui a conduit à la libération de plusieurs otages.

Cependant, nourrir un crocodile ne l’apprivoise pas ; cela le rend plus sauvage et l’encourage à prendre davantage d’otages dans le cadre d’une activité rentable. Pour libérer les otages encore détenus dans les geôles de la théocratie iranienne, il faut utiliser un langage de force et de détermination.

https://www.lemonde.fr/international/article

***

Les journaux de Téhéran ont répandu la fausse rumeur que Maryam Radjavi, la dirigeante de l’opposition iranienne et ancienne secrétaire générale des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI), avait été hospitalisée pour cause de maladie, à peine un jour après que le journal Le Monde publiait un long article de quatre pages attaquant l’OMPI, pourtant la principale force de résistance contre le dictateur de Téhéran, avec les mêmes étiquettes que ce dernier utilise depuis quatre décennies. Pire, la diffusion et la date de publication avaient été annoncé par des « ONG » s liées aux services de renseignement du régime. Mais pourquoi ?

À son époque, en 1980, l’ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique, accusait les Moudjahidines d’avoir incendié des bus ou des fermes. Tout cela visait à discréditer cette organisation, qui bénéficiait d’un large soutien de la jeune génération et en particulier des filles et des femmes, et qui avait déjà une expérience de résistance brillante contre la dictature du Shah.

L’ayatollah Khomeiny boit le poison du cessez-le-feu

En 1988, lorsque le Conseil National de la Résistance Iranienne, dont les Moudjahidines sont le pilier principal, a réussi à stopper les ambitions guerrières de l’ayatollah Khomeiny, qui affirmait qu’il combattrait jusqu’au dernier foyer de Téhéran, et l’a forcé à « boire du poison », selon ses propres mots, et à accepter la résolution de cessez-le-feu, Khomeiny a payé le prix de son retrait de son bellicisme en massacrant environ trente mille prisonniers appartenant à l’OMPI. Cette guerre avait coûté au peuple iranien des millions de morts, de blessés et de mutilés, avec au moins un million d’élèves envoyés au front et deux mille milliards de dollars dépensés. Le motif invoqué par l’ayatollah Khomeiny pour ce massacre était que l’armée de libération nationale de l’OMPI tentait de prendre Téhéran pendant les derniers jours de la guerre Irano-irakienne. Pourtant, selon divers témoignages, y compris ceux d’Amnesty International, la décision de purger les prisonniers des Moudjahidines avait été prise bien avant l’attaque de l’été 1988 et des mesures concrètes avaient été mises en place pour l’exécuter.

La vengeance de Khamenei contre les Moudjahidines

Nous nous souvenons que Khamenei avait déployé tous ses efforts pour faire de Ebrahim Raïssi* le président lors du second mandat de Hassan Rohani*. Les Moudjahidines, qui avaient lancé des activités importantes en Iran pendant cette élection avec le slogan « Ni charlatan, ni bourreau », ont révélé et dénoncé Ebrahim Raïssi comme le bourreau du massacre de 1988. Rohani a également exploité ce slogan et les activités des Moudjahidines pour empêcher Khamenei de sortir Raïssi des urnes. Khamenei savait que s’il essayait coûte que coûte de faire élire Raïssi, une révolte majeure, comme celle de 2009, l’attendait. Khamenei a alors pris sa revanche sur les Moudjahidines en attaquant leur camp en Irak.

Des centaines d’exemples peuvent être cités concernant les actions de la dictature religieuse pour assassiner les dirigeants des Moudjahidines à l’étranger ou les massacrer. Là où elle ne pouvait pas les éliminer physiquement, elle essayait de diaboliser son ennemi pour l’éliminer du champ de bataille. 

Préparation au terrorisme

Le procès de 104 membres de l’OMPI, a repris à Téhéran après plusieurs mois d’interruption. Le juge, en rendant la session publique avant de prononcer le verdict final, a déclaré : « Nous avertissons les pays qui hébergent les accusés de ce dossier que l’accueil de ces individus est considéré comme un crime en vertu des conventions internationales de lutte contre le terrorisme. Des pays comme la France doivent reconsidérer leur accueil de ces accusés d’actes terroristes et de crimes contre l’humanité, et coopérer avec les organisations internationales pour les extrader à Téhéran. De même, le peuple albanais, en accueillant les accusés de ce dossier, doit demander à son gouvernement de les extrader vers l’Iran. »

L’article du Monde ne complète-t-il donc pas le procès-spectacle en Iran, dont l’un des objectifs est de préparer le terrain pour l’assassinat de ses opposants à l’étranger ? C’est exactement ce qui s’est passé en Espagne avec l’attentat manqué d’un ancien vice-président du Parlement européen par un criminel recherché par la police française et recruté par Téhéran. Son seul crime étant de soutenir la résistance iranienne.

Actuellement, après que les Moudjahidines ont dénoncé le dictateur religieux de Téhéran comme le responsable des guerres au Moyen-Orient, affirmant que la paix ne pourrait être établie sans son départ, et après que plusieurs milliers d’unités de résistance sous leur commandement ont boycotté les élections parlementaires, réduisant la participation à moins de 5 %, le monde entier cherche une alternative à ce régime. À ce moment-là, après l’annonce de grandes activités à l’intérieur et à l’extérieur du pays par le Conseil national de la Résistance, vingt mille actions de propagande contre le mur de répression en Iran ont été réalisées par les unités de résistance, chacune punissable de mort. Le régime se tourne alors inévitablement vers la diabolisation. C’est ainsi que quatre pages d’articles contre la résistance iranienne sont publiées dans le journal Le Monde.

Danielle Mitterrand, dans un livre publié grâce à l’effort de ses enfants et amis, dit clairement qu’aucune résistance populaire ne peut atteindre son but sans être insultée et calomniée. Madame Mitterrand, a été à son tour accusée de terrorisme dans les rangs de la résistance contre le nazisme.

Cette diabolisation n’est pas nouvelle pour le peuple iranien. Actuellement, tous les journaux en Iran sont obligés à publier quotidiennement de nombreuses informations déformées sur les Moudjahidines. Malgré toutes les campagnes de diabolisation qui existent depuis quarante ans, et en particulier depuis le massacre de 1988, cette organisation a réussi à organiser plusieurs milliers d’unités de résistance sur le sol iranien, sous la domination d’une dictature impitoyable.

Qui devons-nous croire : le jugement du peuple iranien à l’égard de cette organisation, ou ce que les porte-voix de la propagande du régime disent à l’étranger contre la résistance ? 

*le président disparuRésistance et désinformation

le 19 mai dans un incident d’hélicoptère

Président du régime iranien (2013–2021)

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*